E-MED: Paludisme : de faux m�dicaments en vente au Cameroun
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[Mod�ratrice: tr�s bonne id�e de faire cette �tude, on aimerait bien en
disposer de l'�tude dans sa version int�grale... CB]
Paludisme : de faux m�dicaments en vente au Cameroun
Le Messager (Douala)
http://fr.allafrica.com/stories/200404280688.html
28 Avril 2004
Publi� sur le web le 28 Avril 2004
Selon une �tude de l'Institut de recherche pour le d�veloppement, r�alis�
par l'Oceac, des antipalud�ens faux ou contrefaits sont en acc�s libre au
Cameroun. Nous publions ci-dessus la quintessence du rapport.
La contrefa�on de m�dicaments concerne principalement ceux pour lesquels la
demande est forte, tels les antipalud�ens dans les r�gions d'Afrique o� le
paludisme est end�mique. Des chercheurs de l'Ird (1) ont analys� la qualit�
des m�dicaments antipaludiques issus des circuits informels de distribution
au Cameroun, et �valu� l'impact de l'absorption de ces m�dicaments sur
l'�tat de sant� des patients impalud�s s'�tant approvisionn�s sur ce march�
ill�gal. La pratique courante de l'autom�dication, quand elle repose sur
l'acquisition de m�dicaments de mauvaise qualit� ne permet pas de lutter
efficacement contre la maladie. Elle favorise au contraire une augmentation
du nombre de parasites r�sistants aux traitements, donc des �checs
th�rapeutiques et des d�penses de sant� inutiles.
Des mesures gouvernementales de contr�le des fraudes se r�v�lent n�cessaires
pour prot�ger la sant� des populations.
La distribution � large �chelle de m�dicaments non conformes ou de mauvaise
qualit�, en particulier dans les pays d'Afrique, est en partie due �
l'intensification des �changes commerciaux, � la demande croissante en
traitements m�dicamenteux ou en vaccins, � la prolif�ration de petites
industries pharmaceutiques, ainsi qu'� la r�gulation insuffisante de la
fabrication et du commerce de ces produits. La contrefa�on, qui affecte
toutes les classes de m�dicaments, concerne surtout les antibiotiques et les
antiparasitaires. C'est le cas des antipalud�ens pour lesquels la demande
est forte dans les pays d'Afrique o� le paludisme est end�mique. Cette
demande assure le maintien du commerce informel des antipalud�ens faux ou de
mauvaise qualit�, qui constitue la derni�re �tape des circuits de
distribution des m�dicaments contrefaits �chappant au contr�le des autorit�s
sanitaires.
Afin d'�valuer l'influence de ce secteur ill�gal dans la lutte contre le
paludisme, une �quipe de l'Ird a analys� l'origine et la qualit� de
comprim�s ou de g�lules de plusieurs antipalud�ens suppos�s contenir de la
chloroquine, de la quinine ou du m�lange sulfadoxine-pyrim�thamine,
collect�s entre 2001 et 2002 sur des march�s, aupr�s de vendeurs de rue ou
de patients s'�tant approvisionn�s hors des circuits officiels, dans
plusieurs villes et villages du Cameroun (1).
Au total, 284 �chantillons obtenus aupr�s de 132 sources de vente
diff�rentes dans 16 localit�s ont �t� soumis � des tests colorim�triques et
des analyses par chromatographie. Les chercheurs ont pu d�terminer si le
principe actif contenu dans ces m�dicaments correspondait au principe actif
pour lequel ceux-ci �taient vendus et �valuer approximativement sa quantit�.
Ils ont ainsi montr� que 38% des m�dicaments suppos�s contenir de la
chloroquine, 74% de la quinine et 12% de sulfadoxine-pyrim�thamine ne
contenaient en r�alit� soit aucun principe actif, soit un principe actif en
quantit� insuffisante, soit un principe actif d'une autre nature ou encore
des compos�s inconnus. Sur l'ensemble des �chantillons �tudi�s, seulement
118 d'entre eux portaient mention de leur origine, 61 provenant de l'Union
europ�enne, 6 d'Europe de l'Est, 39 d'Asie et 12 d'Afrique, sans qu'il soit
possible dans la majorit� des cas de d�terminer l'identit� de la compagnie
pharmaceutique charg�e de la commercialisation, ni le lieu de fabrication.
D'autres analyses ont �t� r�alis�es sur 15 �chantillons vendus pour de la
chloroquine et de la quinine collect�s aupr�s de 15 patients les ayant
acquis sur le march� informel, sans consultation pr�alable. Seulement six de
ces �chantillons se sont r�v�l�s de qualit� acceptable (2). Parmi les 15
patients, 8 ont pr�sent� des tests d'urine n�gatifs, l'absence de trace de
principe actif dans les urines r�sultant de l'autom�dication avec de faux
m�dicaments ou des m�dicaments sous-dos�s en principe actif antipaludique.
Danger public
Le commerce ill�gal et la libre utilisation de ces produits non conformes
peuvent engendrer une aggravation de l'�tat clinique des individus malades,
susceptible notamment d'entra�ner la mort par la maladie elle-m�me du fait
de l'inefficacit� des traitements. Ces pratiques induisent bien souvent un
allongement de la dur�e des traitements qui se r�percute sur les d�penses de
sant�. Elles favorisent en outre la s�lection de pathog�nes r�sistants aux
antipalud�ens authentiques, entravant de fait les actions de la recherche et
des programmes nationaux de lutte contre le paludisme.
Cependant, la pratique de l'autom�dication, � condition qu'elle repose sur
des m�dicaments conformes en termes de qualit� et de dosage, pourrait
constituer une strat�gie d'intervention rapide et pr�coce en cas de crise
paludique en diminuant en particulier le risque d'�volution vers des formes
graves de la maladie. Au Cameroun, comme dans la plupart des pays d'Afrique,
l'autom�dication est en effet une pratique courante. Les populations malades
s'affranchissent des consultations m�dicales en raison de leur prix, souvent
prohibitif pour les foyers � faibles revenus, et de l'absence ou de
l'�loignement des structures de soins. L'approvisionnement sur le march�
informel permet de b�n�ficier de prix moins �lev�s que dans les officines
habilit�es � d�livrer les m�dicaments.
Il appara�t donc n�cessaire que des mesures gouvernementales soient prises
en faveur d'une meilleure r�gulation de l'importation et de la distribution
de m�dicaments g�n�riques de bonne qualit�, d'un contr�le des fraudes et de
la formation (personnel des autorit�s sanitaires, pharmaciens, m�decins,
etc.), afin d'am�liorer l'acc�s aux traitements, le suivi m�dical des
patients et contribuer efficacement � la lutte contre le paludisme.
NB : Le titre et les intertitres sont de la r�daction
(1) Cette �tude a �t� financ�e par le
Minist�re fran�ais de la recherche dans le cadre du programme" PAL+ ".
(2) C'est-�-dire contenant le principe actif authentique � la dose efficace
recommand�e.
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