[e-med] Paludisme : il augmenterait le risque de transmission mère-enfant du VIH

Paludisme : il augmenterait le risque de transmission mère-enfant du VIH

PARIS, 21 novembre (APM Santé) - Le risque de transmission mère-enfant du
VIH serait accru dans le cas d'une coinfection par le paludisme, a suggéré
vendredi une équipe franco-camerounaise lors de la 4ème rencontre
panafricaine sur le paludisme, qui a réuni près de 2.000 scientifiques à
Yaoundé (Cameroun).

Cette étude "est partie d'une observation de terrain", a expliqué lundi à
APM Santé Elizabeth Menu, de l'Institut Pasteur de Paris.

"Nos collègues de l'Institut Pasteur du Cameroun avaient constaté que trois
mois après le pic de pluviométrie de la saison des pluies, on observait un
pic de transmission mère-enfant du VIH", a-t-elle poursuivi.

Or des tests menés à Yaoundé ont prouvé que le paludisme, qui tue un enfant
toutes les trente secondes en Afrique, favorise la production d'une cytokine
pro-inflammatoire, le TNF alpha, dont le taux augmente fréquemment lors
d'une infection.

Pour évaluer le rôle de cette substance, Elizabeth Menu et ses collègues ont
prélevé à terme des placentas de femmes séronégatives, afin de réaliser des
cultures de tissus, que les chercheurs ont infectées par le VIH.

Après avoir ajouté du TNF dans ces cultures, "nous avons constaté une
augmentation de la réplication du VIH dans les tissus placentaires",
souligne Elizabeth Menu.

"Le TNF alpha favorise la réplication du VIH une fois que celui-ci a infecté
une cellule", explique-t-elle.

Les premiers résultats d'une étude complémentaire, actuellement en cours,
semblent indiquer que chez les femmes coinfectées, le risque de transmission
du VIH lors de l'accouchement atteint les 50%, contre 20 à 25% en l'absence
de coinfection et de médication et 10% si la femme reçoit un traitement lors
de l'accouchement, a indiqué la scientifique.

"Si ces résultats sont confirmés, une prophylaxie antipaludique pourrait
s'avérer nécessaire chez les femmes enceintes séropositives" vivant dans des
zones touchées par le paludisme, estime Elizabeth Menu./mrv