[e-med] PALUDISME: La chloroquine, un vieux médicament, une nouvelle efficacité

PALUDISME: La chloroquine, un vieux médicament, une nouvelle efficacité
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Actualité publiée hier
American Journal of Tropical Medicine and Hygiene

Alors que la surveillance du paludisme montre une émergence redoutable de la
résistance des parasites du paludisme aux médicaments, dont les plus
récents, cette étude de l'Université de Copenhague montre que la chloroquine
autrefois efficace pourrait reprendre sa place dans les thérapeutiques
d’attaque du paludisme. Dans ce cas, ce serait le retour d’une option
thérapeutique moins onéreuse pour les pays en manque de traitements.
Résultats détaillés publiés dans l’édition du 28 août de l’American Journal
of Tropical Medicine and Hygiene.

C’est pourtant une crainte des scientifiques et professionnels de santé du
monde entier, cette résistance au traitement de première ligne contre le
paludisme à base d'artémisinine (ACT). Mais, dans plusieurs pays africains,
les parasites du paludisme succombent à la chloroquine « d’autrefois ».

«Au Sénégal, nous constatons que 70% des parasites du paludisme réagissent à
nouveau à la chloroquine. C'est une tendance que nous observons également en
Tanzanie et au Mozambique, et que d'autres chercheurs ont identifiée au
Malawi. Notre choix de médicaments contre le paludisme est maintenant et
cette nouvelle réponse du parasite pourrait influencer plusieurs protocoles
de traitement », explique Michael Alifrangis, professeur associé au Centre
de Parasitologie de l'Université de Copenhague. Son équipe a confirmé cette
sensibilité aux médicaments par analyse de l’ADN des parasites (Visuel
ci-contre: Analyse de prélèvements effectués sur 88 patients)

La chloroquine, un traitement bien moins coûteux : Si les professionnels de
santé des pays en développement pouvaient commencer à utiliser à nouveau la
chloroquine, les perspectives seraient prometteuses avec la possibilité de
mieux préserver le traitement actuel de la résistance et d’ouvrir l'accès
des patients à un traitement moins onéreux. La chloroquine ne coûte que 20
centimes d’euros pour un traitement de 4 jours vs 1,5 euros environ pour
l’artémisinine.

La nécessité du bon usage du médicament : Alors que la chloroquine a été
utilisée durant 50 années, elle a été détournée de son indication première
pour traiter la fièvre ou en prophylaxie contre le paludisme, parfois même «
coupée », favorisant ainsi l’émergence de résistance du parasite, explique
le Pr Ib Bygbjerg. La réutilisation de la chloroquine nécessitera donc des
recommandations et un respect du bon usage et donc une formation des
professionnels de santé. Car 3 facteurs déterminent l’efficacité d’un
médicament contre le paludisme selon les auteurs, la dose, la sensibilité du
parasiteau médicament et le niveau d’immunité naturelle du patient contre le
paludisme. « Dans un futur proche, la chloroquine pourra probablement être
utilisée à nouveau, si nous l’utilisons correctement. Cela signifie que le
médicament doit être administré en association avec d'autres médicaments et
seulement aux patients qui ont déjà développé une certaine immunité au
paludisme et ne sont donc pas à risque élevé. Dans le même temps, nous
devons réserver les ACT pour les groupes de patients les plus exposés et non
immunisés tels que les enfants. Enfin, la chloroquine est l'un des rares
médicaments qui peuvent être administrés aux femmes enceintes au début de
leur grossesse », souligne Ib Bygbjerg, ajoutant que les patients peuvent
être traité avec une dose élevée mais pendant une courte période-ce qui
favorise l’observance.

Source: Am J Trop Med Hyg online August 27, 2012 , doi:
10.4269/ajtmh.2012.11-0709 Assessment of the Molecular Marker of Plasmodium
falciparum Chloroquine Resistance ( Pfcrt) in Senegal after Several Years of
Chloroquine Withdrawal
http://www.ajtmh.org/content/early/2012/08/23/ajtmh.2012.11-0709

Il est fort a parier que si le chloroquine redevient efficace contre le
pauludisme, cela est probablement du a la disparition de tous les parasites
ayant developpe une resistance contre ce medicament du fait de la
disparition de la chloroquine de l'arsenal therapeutique utilise contre la
maladie.

Les parasites n'ayant plus en memoire la chloroquine comme un poison visant
a les eliminer ont tout simplement arrete de se premunir contre la
molecule. C'est une loi de la nature. Il n'est pas a exclure une resurgence
de la resistance en cas d'usage generalise, massif et peu controle de la
molecule au cours des annees a venir.

Cordialement
SOSTHENE DOUGROU

Je soutiens l'explication de Sosthène sur la reprise d'efficacité de la chloroquine qui permet de mieux comprendre le mécanisme. Seulement, les mêmes causes provocant toujours les mêmes effets, les résistances à ce produit recommenceront à apparaître, en cas de réutilisation massive de la chloroquine, si rien n'est fait pour prévenir et nous prémunir contre cette éventualité. Je me réfère en particulier à la possibilité de trouver une molécule accompagnatrice (à l'instar des combinaisons à base d'artémisinine). Les seuls conseils de meilleure utilisation ne suffiront pas à endiguer cette dangereuse perspective, notamment dans un contexte où la majorté des utilisateurs potentiels sont analphabètes et/ou éloignés des centres de santé.
Cordialement.
Bérenger B. KIEMA

Je confirme ton idée de retour à la résistance trés rapide. Cela a été
confirmé par une étude au Malawi. Si quelqu'un peut confirmer car je ne la
retrouve pas.

Serge Barbereau