[e-med] Pharmacie : Novartis poursuivi en justice aux Etats-Unis et au Japon

Pharmacie : Novartis poursuivi en justice aux Etats-Unis et au Japon
Par Claude Fouquet | 09/01 | 08:28 | mis à jour à 08:34
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0203231556932-pharmacie-novartis-poursuivi-en-justice-aux-etats-unis-et-au-japon-641689.php

Les autorités américaines accusent le groupe pharmaceutique suisse d’avoir
versé , à partir de 2007, des pots-de-vins pour doper les commandes d’un
de ses médicaments. Au Japon, il est accusé de publicité mensongère.

Mauvaise semaine pour le géant pharmaceutique suisse Novartis . Celui-ci
se retrouve en effet poursuivi en justice à la fois par les autorités
américaines et japonaises. Même si les plaintes sont de nature différente
(celle aux Etats-Unis porte sur une affaire de corruption tandis que celle
au Japon est liée à de la publicité mensongère ), la conjonction de ces
deux dossiers n’est pas la meilleure chose qui pouvait arriver au groupe
bâlois.

Les autorités américaines accusent Novartis d’avoir versé des pots-de-vin
pour doper les commandes de son médicament Exjade, destiné à faire baisser
le taux de fer dans le sang, notamment chez les transfusés. Dans deux
communiqués distincts publiés mercredi, le procureur fédéral de Manhattan
Preet Bharara et le ministre de la Justice de l’Etat de New York Eric
Schneiderman annoncent qu’ils ont porté plainte contre Novartis pour avoir
«mis en place un système de renvois d’ascenseur» avec la société de
pharmacie et services médicaux BioScrip.

Des milliers d’appels

Le système a commencé en 2007, «à un moment où des dirigeants de Novartis
s’inquiétaient de voir les patients arrêter de prendre de l’Exjade à cause
de ses effets secondaires dangereux», selon Eric Schneiderman qui affirme
que le groupe bâlois s’est alors arrangé avec BioScrip pour stimuler les
ventes d’Exjade.

Concrètement, toujours selon Eric Schneiderman, des employés de BioScrip
ont passé des «milliers d’appels téléphoniques à des patients couverts par
le programme Medicaid dans l’Etat de New York depuis un centre d’appels de
l’Ohio afin de les encourager à» reprendre de l’Exjade, tout en
«minimisant les effets secondaires. En échange, Novartis
recommandait des patients à BioScrip et lui vendait son médicament à prix
réduit.

Face à ces accusations, Novartis conteste les accusations et
entend se défendre vigoureusement, a indiqué une porte-parole du
groupe. Et de préciser que le groupe a travaillé avec BioScrip
pour s’assurer qu’il disposait des informations nécessaires pour contacter
ses patients et que Novartis avait ensuite contacté les patients
selon son propre protocole.

Mais de son côté, BioScrip a conclu un accord à l’amiable avec les
autorités pour éviter les poursuites. Le groupe va payer 15 millions de
dollars pour compenser les surcoûts supportés par Medicaid et Medicare qui
avaient remboursé le médicament.

Au Japon, publicité mensongère et « profondes excuses »

Une affaire à priori plus sérieuse que celle au Japon où, mercredi, le
ministère de la Santé a annoncé qu’il poursuivait Novartis pour
publicité mensongère et exagérée concernant un médicament contre
l’hypertension. Le laboratoire affirme qu’il n’a pas truqué les données
relatives à ce médicament.

«Nous présentons toutes nos plus profondes excuses aux patients, à
leurs familles, au corps médical et à la population pour les soucis
causés, a indiqué la filiale japonaise de Novartis dans un
communiqué. Et a dit prendre cette affaire avec sérieux et s’engager à
pleinement coopérer avec la justice.