[quelqu'un a vu de ce film ? Est-il encore accessible sur le net ? CB]
“Novartis contre l’Inde”, ou les pilules qui ne passent pas, sur France Ô
Le 26 juin 2008 à 20h00
http://television.telerama.fr/television/ces-pilules-qui-ne-passent-pas,3045
9.php
LE FIL TéLéVISION - Novartis, laboratoire pharmaceutique suisse, a osé
lancer des poursuites contre l'Inde, habilitée à produire des médicaments
génériques pour le tiers-monde. Ecœurant, non ? Plus complexe que prévu… Un
excellent documentaire de la TSR à 21h35.
ET AUSSI
“Novartis contre l’Inde” | 26 juin 2008
Grâce à une loi de 1972 très laxiste sur les brevets, l'Inde s'est mise à
produire des médicaments génériques à foison. Jusqu'à devenir la pharmacie
du tiers-monde. Mais son adhésion en 1995 à l'OMC (Organisation mondiale du
commerce) a obligé le pays à instaurer une législation plus sévère. Et l'a
exposé aux actions juridiques des multinationales occidentales, fort marries
de voir copiés leurs produits les plus rentables. Lequel de ces géants de la
pharmacie allait oser attaquer, au risque d'écorner un peu plus son image ?
Le Bâlois Novartis, un des leaders mondiaux, a dégainé le premier, l'été
dernier, en contestant le refus indien de breveter un de ses produits
vedettes, le Glivec®, utilisé pour le traitement des leucémies. Et c'est la
TSR (Télévision suisse romande) qui a réalisé Novartis contre l'Inde. En
jeu, l'accès aux médicaments de millions de malades dans les pays pauvres.
Solidement étayé et parfaitement équilibré, le reportage de Temps présent,
magazine d'actualité très renommé en Suisse, n'en est pas moins accablant
pour Novartis. Ce qui n'a posé aucun problème à la TSR. « Nous avons les
coudées franches par rapport au monde politique ou économique, assure
Jean-Daniel Bohnenblust, coréalisateur. Le débat français sur les liens
entre médias et puissants n'a pas lieu chez nous. » En revanche, la coutume
suisse oblige les journalistes à présenter aux interviewés ce qui va être
gardé de leurs propos. « Pendant l'entretien avec le dirigeant de Novartis,
trois avocats étaient présents pour tout noter, tout contrôler », se
souvient le journaliste.
Contre toute attente, les difficultés sont venues d'Inde. L'équipe de Temps
présent n'a pu obtenir d'accréditation et a dû faire appel à une société de
production locale pour tourner à New Delhi. « Le procès a provoqué là-bas
une guerre interne entre les dirigeants qui ont signé l'adhésion à l'OMC et
les producteurs de génériques. Si les petites entreprises ne font que des
copies, la "big pharma" indienne est aujourd'hui capable de mettre au point
de nouveaux médicaments qu'elle veut protéger par des brevets. »
En Inde aussi, on fait du business. Même si Novartis a perdu son procès, de
prochaines offensives contre l'industrie des génériques pourraient faire
mouche, pour le plus grand malheur des patients africains... ou indiens. Un
déni de droit, selon Jean-Daniel Bohnenblust. « Les règles de l'OMC
garantissent l'accès aux médicaments dans les pays pauvres. Mais un rapport
de l'Organisation mondiale de la santé a montré que, dans la pratique, elles
servent à protéger les marchés des leaders du secteur. »
Aujourd'hui, sur 40 millions de personnes porteuses du VIH, seuls 2 millions
ont accès à des trithérapies. Pour certains, il semble que ce soit déjà
trop.
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Samuel Gontier
Télérama n° 3049
Novartis contre l'Inde, jeudi 21h35, vendredi 17h15, France Ô.