[e-med] L'Inde, fabricant de médicaments à bas prix, menacée par le procès Novartis

mercredi 26 octobre 2011
L'Inde, fabricant de médicaments à bas prix, menacée par le procès Novartis
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disponible jusqu’au 21/07/2014 06h21
Un reportage de Pierre Prakash, en direct de New Dehli, en Inde

http://www.franceinter.fr/emission-ailleurs-l-inde-fabricant-de-medicaments-
a-bas-prix-menacee-par-le-proces-novartis

Amit Sengupta, People’s Health Movement : « Pour de nombreux pays en
Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, les médicaments génériques indiens
constituent la différence entre la vie et la mort »

En Inde se déroule actuellement un procès qui pourrait avoir des retombées
mondiales en ce qui concerne l’accès aux médicaments. Initiée par le
laboratoire suisse Novartis, cette action en justice pourrait indirectement
remettre en cause la législation indienne sur les brevets, et donc la
capacité de l’industrie pharmaceutique du pays à continuer de produire des
médicaments génériques. L’Inde qui est l’un des plus grands producteurs au
monde de ces traitements à bas prix pour les pays du sud.

Trois fois par semaine, Rashmi Warty va à la rencontre des patients de
l’unité oncologique de l’hôpital Aiims de New Delhi. Employée de
l’Association d’Aide aux Malades du Cancer, son rôle consiste notamment à
distribuer des traitements gratuits aux patients les plus pauvres. Un
programme qui, comme beaucoup d’autres en Inde, ne pourrait pas exister sans
avoir recours aux médicaments génériques.

Rashmi Warty : « Si nous n’avions pas les génériques, il serait impossible
de mener un tel programme, car ces médicaments sont si chers qu’avec nos
moyens, nous ne pourrions plus financer que l’achat d’un seul médicament par
patient »

C’est tout l’enjeu du procès qui se déroule actuellement devant la Cour
Suprême. Car si, officiellement, Novartis ne fait que contester le refus
d’un brevet dont a fait l’objet l’un de ces médicaments anticancéreux, le
Glivec, sa démarche pourrait, indirectement, remettre en question l’accès
aux médicaments génériques en général. Leena Menghaney, de Médecins Sans
Frontières.

Leena Menghaney : « Si Novartis gagne, il faudra s’inquiéter de savoir si
les laboratoires indiens qui produisent actuellement des médicaments
génériques, par exemple des traitements contre le Sida ou la tuberculose,
pourront continuer à le faire. Car concrètement, toutes les demandes qui
arriveront au bureau des brevets devront désormais être étudiées à la
lumière du précédent qu’aura créé Novartis devant la Cour Suprême »

Une victoire de Novartis ouvrirait en effet une brèche dans la législation
indienne, en permettant aux laboratoires occidentaux d’obtenir des brevets
sur des nouvelles versions de médicaments existants, ce qui est
pour l’instant interdit. Une situation d’autant plus préoccupante qu’environ
la moitié de la production indienne de génériques est exportée vers d’autres
pays en développement, en Afrique, en Asie, et en Amérique du Sud. Amit
Sengupta, du réseau People’s Health Movement.

Amit Sengupta : « Si les médicaments génériques indiens n’existaient pas,
ces pays devraient débourser entre dix et cinquante fois plus d’argent pour
obtenir les mêmes traitements de la part des multinationales occidentales.
C’est ce qui se passerait si les génériques indiens devaient être remis en
question via une modification de la législation indienne »

En Afrique notamment, 80% des trithérapies distribués aux séropositifs
proviennent des fabricants de génériques indiens.

Combat somme toute honorable.
Mais voyez-vous toute la problématique se trouve au niveau des bénéfices
réalisés par les fabricants. Le combat serait plus juste si et seulement si
on se rassurait que les fabricants indiens ne réalisaient pas de bénéfices
sur leur production! alors là au moins ils prouveraient qu'il le font à but
non lucratif (action humanitaire). Dans le cas contraire, Novartis a tout à
fait le droit en mon sens, de leur faire un procès en bonne et due forme.

Francis Patrick KOUESSEU
Pharmacien Titulaire
PHARMACIE DE L'HORIZON SARL
Tél: 00237 33408781/99880429
Fax: 00237 33408781

Ne confondons pas des sociétés de production et des ONG. Les premières
offrent leurs biens ou services contre rémunération, les secondes raisonnent
en termes d'équilibre des comptes. Tous les fabricants de génériques, dans
la mesure où ils satisfont aux exigences de qualité et de sécurité sont à
féliciter et respecter car leur action (même à but lucratif) facilite
l'accessibilité, même lorsqu'il s'agit des filiales génériques des
transnationales pharmaceutiques qui par ailleurs, au nom exclusif du sacro
saint profit n'hésitent pas à tuer des gens. l'affaire du "Médiator" en est
le dernier exemple.

Mustapha.Semmoud
Tél & Fax: + 213 41 321 483
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