[e-med] "Pharmaco-épidémiologie et évaluation de l'impact des produits de santé sur les populations"

Communiqué de Presse Inserm
Paris, le 15 novembre 2004
Une nouvelle unité à Bordeaux, une nouvelle thématique nationale

http://www.inserm.fr/servcom/servcom.nsf/7f476b2583842f98c12569b400384eee/42
87deab1b77c1ebc1256f4d0050c588?OpenDocument

Christian Bréchot, Directeur Général de l'Inserm inaugure à Bordeaux le 19
Novembre 2004 l'unité Inserm "Pharmaco-épidémiologie et évaluation de
l'impact des produits de santé sur les populations". L'Inserm met ainsi en
place la première unité en réseau dans un nouvel axe stratégique de
recherche, jusqu'alors très peu développé en France, alors que les enjeux en
terme de santé publique et d'économie de la santé sont pourtant majeurs.

Cette Unité Inserm, dirigée par Bernard Bégaud, Président de l'Université
Victor Segalen Bordeaux 2, a pour objectif d'évaluer comment les médicaments
et autres produits de santé sont utilisés après leur autorisation de mise
sur le marché (AMM), et quel est leur impact réel (bénéfice/risque) au
niveau des populations effectivement traitées. La France est,
comparativement aux autres pays développés, dans une situation paradoxale.
L'octroi de l'AMM et du remboursement ouvrent à un nouveau médicament un
marché potentiel de plusieurs millions d'individus. Pourtant les autorités
de santé ne disposent pas, le plus souvent, d'informations sur l'utilisation
ultérieure de ce médicament en conditions réelles de prescription. Les
personnes traitées devraient-elles l'être ? Celles qui sont non traitées ne
devraient-elles pas l'être ? Quels sont les bénéfices et risques liés à
l'usage de ce médicament au niveau de la population ?

L'unité développera des projets de recherche permettant de produire ces
informations indispensables en matière de Santé publique, en particulier
dans le contexte actuel de réflexion sur la rationalisation et le contrôle
des dépenses de santé. Un premier objectif sera de développer de nouvelles
méthodes pour améliorer l'identification des risques liés à l'usage de
produits de santé, en particulier ceux qui sont rares, et donc difficilement
identifiables avant la mise sur le marché. Un deuxième objectif prioritaire
sera de permettre l'utilisation, à des fins de recherche, des bases de
données des caisses d'assurance maladie, telles que celle de Caisse
Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAM-TS), une des
plus importantes de ce type au plan mondial. Un troisième objectif sera
d'évaluer les conséquences des prescriptions d'antibiotiques, en particulier
sur le risque de résistance à ces molécules, dont la progression est
particulièrement préoccupante en France.

Une autre originalité de cette unité est qu'elle est constituée en réseau
sur quatre sites correspondant aux équipes de Bernard Bégaud (Université
Victor Segalen Bordeaux 2), de Lucien Abenhaim (Université Paris V), de
Jacques Bénichou (Université de Rouen), et de Didier Guillemot (Institut
Pasteur - Paris). Cette organisation en réseau répond à un double logique de
stratégie et de complémentarité scientifique. Les besoins français en
matière de recherche, d'expertise et de formation sur cette thématique sont
tels qu'il est d'emblée nécessaire de regrouper dans une même unité les
compétences complémentaires des chercheurs de quatre sites, et ces d'autant
que des collaborations actives existent déjà entre eux depuis plusieurs
années.

Parallèlement à cette dynamique de recherche, l'unité favorise une dynamique
de formation, déjà effective avec la reconnaissance dès la rentrée 2004 au
sein de l'université Victor Segalen Bordeaux 2, du premier Master en France
sur le thème "Pharmaco-épidémiologie et évaluation des médicaments".

Contacts Presse :
Inserm pôle presse national : 01 44 23 60 86
Inserm région : Evelyne Cremer : 05 57 57 36 54 / 06 73 85 14 01
Université Victor Segalen : Thérèse Durousseau : 05 57 57 13 69 / 11 7

L'idée de passer de l'étude du bénéfice thérapeutique individuel par des essais contrôlés d'un nouveau médicament tel qu'il est fait actuellement sur des échantillons que l'on voudrait représentatifs d'une population (mais qui sont souvent constitués d'individus qui sont sélectionnés pour ce que l'on veut démontrer, ne serait-ce que par le biais des règles d'inclusions et d'exclusions à l'étude) passer à d'autres études comparatives du bénéfice à l'échelle d'une population est révolutionnaire (bravo pour les promoteurs), je suis convaincu que c'est une voie qui vaut la peine d'être explorée, en tout cas elle complète la loi Huriet sans la désavouer. Cependant, ces études pharmaco-épidémiologiques sont chères, où trouvera-t-on l'argent nécessaire ? Qu'elle sera la réaction de l'industrie pharmaceutique ?

A. Helali
Pharmacologue clinicien