Pneumocoque: programme pour permettre l'accès des pays pauvres à un vaccin
LECCE (Italie) - Plusieurs pays, dont l'Italie, la Grande-Bretagne et le
Canada, ont lancé vendredi un programme visant à permettre l'accès des pays
pauvres à un vaccin contre le virus du pneumocoque, en marge de la réunion
des ministres des Finances du G8.
C'est le premier pas concret de la vaste initiative destinée à développer
des vaccins pour les pays pauvres et dotée d'un budget environ 1,5 milliard
de dollars, annoncée en 2007 à Rome.
Le pneumocoque, une bactérie responsable notamment de pneumonies graves, tue
1,6 million de personnes chaque année, dont un million d'enfants de moins de
cinq ans, à plus de 90% dans les pays en voie de développement.
L'Italie est le chef de file de ce projet et en est le principal donateur
avec environ 635 millions de dollars. La Grande-Bretagne a apporté 485
millions, le Canada 200 millions, la Russie 80 millions, tandis que la
Norvège et la Fondation Bill Gates ont déboursé 50 millions chacune.
Ce programme prévoit que les donateurs s'engagent à acheter auprès des
sociétés pharmaceutiques les vaccins à un prix garanti dès qu'ils sont
disponibles et demandés par les pays en développement.
L'objectif est d'introduire les premiers vaccins dans les pays en voie de
développement "l'année prochaine", a indiqué le ministre canadien des
Finances James Flaherty, au cours d'une conférence de presse.
Le programme va permettre de "sauver 7,7 millions de vie d'ici 2030", a
estimé le président de la Banque Mondiale Robert Zoellick.
Selon ses promoteurs, grâce à cette initiative, le prix d'un vaccin pourra
être abaissé à terme à 3,5 dollars contre un prix d'environ 70 dollars pour
le vaccin actuellement en vente dans les pays riches.
Dans un communiqué, Médecins sans Frontières a indiqué que l'initiative
était "louable" mais l'organisation craint qu'elle ne profite qu'aux grands
groupes pharmaceutiques, alors que selon elle "ce n'est que si des
fabricants de pays en voie de développement entrent sur le marché que nous
pourrons voir les prix baisser à des niveaux plus accessibles dans le
futur".
(©AFP / 12 juin 2009 18h23)