L’Assemblée mondiale de la Santé parvient à un accord sur la poliomyélite, le Règlement sanitaire international et le développement des soins chirurgicaux
Communiqué de presse
22 MAI 2015 ¦ GENÈVE - L’Assemblée mondiale de la Santé a poursuivi ses travaux vendredi et elle est parvenue à un accord sur l’éradication de la poliomyélite, sur la poursuite de l’application du Règlement sanitaire international (2005), ainsi que sur les soins chirurgicaux et les produits médicaux.
Poliomyélite
Les délégués à l’Assemblée mondiale de la Santé ont abouti à un accord sur une résolution en vertu de laquelle les États Membres s’engagent une nouvelle fois à enrayer la poliomyélite et à se préparer au retrait progressif des vaccins antipoliomyélitiques oraux.
Pendant la réunion, il a été souligné que l’éradication de la poliomyélite ne serait possible que grâce à la solidarité internationale. Passant en revue les dernières données épidémiologiques mondiales ainsi que les répercussions des efforts en cours, les délégués ont mis en lumière les progrès réalisés dans toute l’Afrique (où pas un seul cas dû à des poliovirus sauvages ne s’est produit depuis août 2014), ainsi que l’endiguement de trois grandes flambées touchant plusieurs pays au Moyen Orient, dans la Corne de l’Afrique et en Afrique centrale. Ils ont également noté les efforts continus consentis au Pakistan, de même que les progrès importants réalisés, en étroite collaboration avec l’Alliance GAVI, en vue de l’introduction d’un vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) et du retrait progressif des vaccins antipoliomyélitiques oraux.
Règlement sanitaire international
Les délégués ont souscrit à la recommandation du Comité d’examen du Règlement sanitaire international visant à repousser jusqu’en 2016 la date butoir pour la mise en œuvre du Règlement afin de laisser plus de temps à tous les pays qui en ont besoin. La recommandation met également l’accent sur un processus dynamique et ininterrompu d’évaluation et d’amélioration, ainsi que sur l’importance de l’évaluation indépendante.La récente flambée de maladie à virus Ebola a montré combien il était important que tous les pays aient les capacités de détecter rapidement les menaces pour la santé publique mondiale, par exemple les flambées épidémiques, de les prévenir et d’intervenir le cas échéant. Le Règlement sanitaire international (2005) oblige tous les États Membres à se doter de ces capacités. Néanmoins, seul un tiers des pays (64) a déclaré qu’il respectait les dispositions minimales en 2014.Lors de la réunion d’aujourd’hui, les intervenants ont reconnu l’importance du rôle joué par l’OMS, qui transmet son savoir-faire et ses orientations afin d’aider les pays à améliorer les systèmes de surveillance et les services de laboratoire, à mettre sur pied des systèmes d’alerte précoce et à former les agents de santé afin qu’ils soient capables de faire face aux principales menaces pour la santé publique. L’idée d’associer des pays ayant des moyens importants aux autres pays afin d’aider ces derniers à respecter les dispositions prévues par le Règlement sanitaire international a obtenu un large soutien.Fièvre jaune
En 2013, le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l’OMS est arrivé à la conclusion qu’une dose unique du vaccin contre la fièvre jaune conférait une immunité à vie contre la maladie, rendant les rappels superflus. Aux termes du Règlement sanitaire international (2005), la vaccination contre la fièvre jaune peut être exigée de tout voyageur quittant une zone dans laquelle il existe un risque de transmission de la fièvre jaune. Le Règlement dispose actuellement que la vaccination doit être renouvelée tous les dix ans. Les modifications apportées au Règlement compte tenu du fait qu’une seule dose de ce vaccin suffit entreront en vigueur en juin 2016.Toutefois, certains pays souhaiteront peut-être procéder à ces modifications immédiatement. Les délégués ont convenu d’informer l’OMS si leurs gouvernements décidaient d’appliquer ces modifications immédiatement et acceptaient que les certificats de vaccination contre la fièvre jaune soient valables sans limitation de durée. L’OMS mettra en ligne une liste actualisée de ces pays à l’intention des voyageurs internationaux. Le Secrétariat a également décidé de créer un groupe consultatif scientifique chargé de travailler avec les pays touchés afin de procéder à une analyse actualisée des zones à risque.
Soins chirurgicaux
Les délégués à l’Assemblée mondiale de la Santé sont parvenus à un accord sur une résolution relative au développement des soins chirurgicaux d’urgence, des soins chirurgicaux essentiels et de l’anesthésie.
Un large éventail d’affections – cancers, diabète, dystocie ou encore traumatismes consécutifs à un accident de la route – nécessitent une prise en charge chirurgicale. Dans de nombreuses régions, l’accès aux services d’urgence et aux services essentiels est extrêmement limité. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces services sont surtout disponibles en ville. Par conséquent, les taux de mortalité maternelle restent élevés, les problèmes chirurgicaux mineurs deviennent mortels et des traumatismes qu’il serait possible de traiter peuvent entraîner la mort ou un handicap.
Cette résolution aidera les pays à adopter et à mettre en œuvre des politiques qui intègreront des soins chirurgicaux sûrs, de qualité et d’un bon rapport coût-efficacité dans l’ensemble du système de santé. Elle souligne l’importance d’élargir l’accès aux services tout en améliorant la qualité et la sécurité, de renforcer les personnels chirurgicaux, d’améliorer la collecte, le suivi et l’évaluation des données, de garantir l’accès à des anesthésiques sûrs tels que la kétamine et de favoriser la collaboration et les partenariats mondiaux. La résolution souligne également la nécessité de faire mieux connaître cette question et de renforcer l’engagement politique.
Produits médicaux de qualité inférieure, faux, faussement étiquetés, falsifiés et contrefaits
Les produits médicaux de qualité inférieure, faux, faussement étiquetés, falsifiés et contrefaits restent une menace pour la santé, non seulement parce qu’ils n’apportent pas les bienfaits annoncés mais aussi parce qu’ils font courir de gros risques aux patients et nuisent à la crédibilité des systèmes de santé. L’Assemblée mondiale de la Santé avait mis en place un dispositif pour mieux faire connaître cette question, rassembler des données, mettre en œuvre des politiques et évaluer l’efficacité des efforts déployés pour traiter cette question et avait prévu d’examiner l’effet de ce dispositif en 2016. Les délégués ont décidé aujourd’hui de reporter cet examen jusqu’en 2017 afin d’avoir plus de temps pour l’examen lui-même et pour mettre en œuvre de nouvelles politiques afin de combattre ce problème.