E-MED: R�ponse au RAME sur le rabattement du co�t des ARV
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[Mod�rateur: pour ceux qui ne se souviennent pas de la lettre ouverte que
Simon Kabor� du R�seau acc�s aux m�dicaments essentiels avait envoy� �
e-med, vous trouverez un article sur le sujet en bas du mail. Ci-dessous la
r�ponse � cettte lettre ouverte par le ministre de la sant� du
Burkina-Faso.CB]
R�ponse au RAME sur le rabattement du co�t des ARV : le ministre de la
Sant�, 1er vice-Pr�sident du CNLS-IST
Sidwaya (Ouagadougou)
DOCUMENT
6 Mai 2004
Publi� sur le web le 6 Mai 2004
By B�douma Alain Yoda Officier De L'ordre National
A
Monsieur Simon KABORE, Coordinateur du RAME
J'ai lu avec int�r�t dans la presse votre r�action relative � l'annonce
faite par Son Excellence, monsieur le Premier ministre dans son discours sur
la situation de la nation le 8 mars 2004 devant les d�put�s "de rabattre les
co�ts de traitement des malades du Sida � 8 000 F CFA par personne et par
moi".
En tant que 1er vice-pr�sident du Conseil national de lutte contre le Sida,
il est de mon devoir de vous apporter quelques r�ponses aux inqui�tudes
soulev�es dans votre �crit adress� au Pr�sident de l'Assembl�e national.
En effet, l'ambition du gouvernement �voqu�e par monsieur le Premier
ministre est fond�e sur le fait que les efforts d�ploy�s par notre pays ont
motiv� plusieurs partenaires bilat�raux et multilat�raux ainsi que des
responsables du secteur priv� � nous appuyer pour rendre accessibles les ARV
g�ographiquement et financi�rement au profit d'un nombre de malades bien
d�termin�.
L'intervention du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et
le paludisme � laquelle vous vous int�ressez, est de cela. Acquise sur la
base d'une requ�te, elle est destin�e � la prise en charge et au suivi
biologique pendant deux ans d'environ 3570 malades, au co�t actuel des ARV.
La convention y relative, a �t� sign�e avec le PNUD le 30 octobre 2003 pour
un montant de 7 130 400 dollars soit 4,278 milliards de F CFA. Le PNUD
assure donc la gestion des ressources du fonds pour le compte du Burkina
Faso, sous la supervision d'un Comit� de Gestion (CCM) mis en place en mars
2002 et qui comprend entre autres, des repr�sentants des ONG/Associations de
lutte contre le Sida et des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
Cette requ�te a �t� sur la base d'un dossier soumis au fonds et qui pr�voit
la contribution de chaque malade b�n�ficiaire. Ce qui permet de constituer
un fonds de p�rennisation afin qu'au terme du programme, les malades
puissent continuer � s'offrir les RAV � moindre co�t. Cette d�marche est
d'autant plus pertinente que le traitement par les ARV demeure encore un
traitement � vie.
EN RAPEL
1�/ La requ�te initiale introduit aupr�s du Fonds mondial en mars 2002 puis
amend�e et r�introduire en septembre 2002, pr�voyait une contribution des
malades de 18 000 F CFA/mois sur un co�t global de 90 000 F/mois. Pour la
mise en oeuvre, et tenant compte de la baisse du co�t des m�dicaments, la
contribution demand�e est de 8 000 F CFA/mois sur un co�t global estim� � 50
000 F CFA/mois.
Il est �vident que cette contribution attendue des patients, qui prend en
compte les co�ts des ARV et du suivi biologique, pourrait encore diminuer si
les prix des m�dicaments continuaient � baisser.
2�) Le Fonds mondial a approuv� la requ�te du Burkina Faso pour un montant
global de 19 281 548 USD pour quatre (04) ans mais n'a accord� le
financement que pour les deux premi�res ann�es soit 7 130 400 USD comme
indiqu� pr�c�demment et dont r�partition suit :
- 45,2% soit 3 222 000 USD (1 933 200 000 F CFA) pour les ARV et le suivi
biologique, ce qui est loin des 5 milliards que vous annoncez ;
- 37% soit 2 638 400 USD (1 583 040 000 F CFA) pour le renforcement des
capacit�s des formations sanitaires (�quipements, r�habilitation
d'infrastructures, formations consommables et r�actifs).
- 7,60% soit 540 000 USD (234 000 000 F CFA) pour le suivi �valuation ;
- 5,5% soit 390 000 USD (234 000 000 F CFA) pour le suivi �valuation ;
- 4,7% soit 340 000 USD (204 000 000 F CFA) pour les frais administratifs.
3�) Je rappelle que la r�daction de la requ�te au Fonds mondial � laquelle
les associations ont particip� � travers leurs repr�sentants, a pr�vu la
contribution des malades pour permettre la p�rennisation de l'acc�s aux ARV,
car les diff�rents projets et initiatives y compris le Fonds mondial sont
limit�s dans le temps ; en effet, la question que l'on peut se poser est de
savoir ce que deviendront ces malades apr�s la fin des diff�rents projets.
Certes, cette contributions est faible pour assurer une prise en charge mais
il faut esp�rer que la baisse continuelle des prix des m�dicaments sera
telle que la somme ainsi cumul�e permettra de rechercher plus facilement le
compl�ment au niveau du budget de l'Etat ou au niveau des partenaires
techniques et financiers.
4�) A la date d'aujourd'hui, les ARV pr�vus dans la mise en oeuvre du Fonds
ne sont pas encore arriv�s au Burkina. Les traitements en cours sont faits
sur d'autres initiatives (PPTE, Banque mondiale, Don TAN ALIZ, ESTHER, MSF,
etc.). A toutes fins utiles, il est bon de se souvenir que le gouvernement,
dans sa volont� de lutter contre la pand�mie, s'est endett� aupr�s de la
Banque mondiale � travers le cr�dit IDA n�35570/BUR du 06 septembre 2001
pour le financement des activit�s de pr�vention et de prise en charge dont
l'acc�s aux ARV.
5% Je note, par ailleurs que dans votre lecture du discours de monsieur le
Premier ministre, vous semblez douter des statistiques relatives au taux de
pr�valante de 4,2% enregistr� dans notre pays. Je profite alors de
l'occasion pour vous signifier que ce taux, valid� par l'OMS et l'ONUSIDA, a
�t� obtenu par les techniciens sur les m�mes bases de calcul que partout
ailleurs.
Ainsi, tout en comprenant l'esprit des pr�occupations soulev�es par vous, et
par bien d'autres avant vous, pour l'acc�s gratuit des malades du SIDA aux
ARV, je vous invite � aborder les choses avec plus de prudence en ayant
toujours � l'esprit que la gratuit� est toujours pay�e par quelqu'un quelque
part dans un pays o� les d�fis � relever par la sant� sont multiples et
multiformes que ce soit le SIDA, le paludisme (43%) des causes de d�c�s), la
poliomy�lite, la m�ningite, etc.
Au regard du r�le que vous jouez � la f�te du "R�seau Acc�s aux M�dicaments
Essentiels", vous �tes mieux plac� que quiconque pour savoir que ces
initiatives d'acc�s au traitement ne suffisent pas pour couvrir les besoins
de l'ensemble de nos malades.
Donc, pour le moment et pour conclure, nous ne pouvons que nourrir
l'ambition de rabattre les co�ts de traitement par les ARV jusqu'au niveau
indiqu� par le chef du gouvernement.
En effet, les appuis annonc�s �tant limit�s dans le temps, il est
indispensable d'envisager d�s maintenant les voies et moyens qui permettront
� nos malades de pouvoir continuer � b�n�ficier de traitement � faible co�t
� la fin de ces projets.
La contribution demand�e aux malades n'est donc pas destin�e � renflouer les
caisses de l'Etat et encore moins les poches d'un individu : il s'agit tout
simplement d'une d�marche strat�gique destin�e � rendre plus p�renne l'acc�s
au traitement � moindre co�t pour vos malades.
En outre, vous ne semblez pas tenir compte des sp�cificit� des pays en
voulant que ce qui est annonc� au S�n�gal, en mati�re de prise en charge
m�dicale, soit annonc� au Burkina. En effet, ni le contexte ni le taux de
pr�valence dans les deux pays en questions ne permettent d'envisager des
similitudes dans le processus de prise en charge. De plus au Burkina Faso,
nous faisons tout pour faire face � nos annonces.
C'est pourquoi il me pla�t de vous inviter � tenir compte des r�alit�s de
notre pays dans vos actions afin d'�viter de cristalliser les options sur
des promesses irr�alisables.
Convaincu que rien de notable ne peut se r�aliser sans les personnes vivant
avec le VIH, je vous assure de la disponibilit� des techniciens de mon
d�partement, pour toute information utile pour une meilleure compr�hension
de la probl�matique de prise en charge m�dicale des PVVIH dans notre pays.
Naturellement, les portes du SP/CNLS-IST vous sont grandement ouvertes pour
les pr�cisions que vous souhaiteriez avoir sur les conditions de nos
enqu�tes et de politique de concertation avec le PVVIH.
Veuillez agr�er, monsieur KABORE, mes meilleurs sentiments.