E-MED: Union sacr�e pour le traitement gratuit des malades du SIDA
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Vous trouverez ci-dessous le message de playdoyer le R�seau Acc�s aux
M�dicaments Essentiels (RAME) a �labor� envers les diff�rents partenaires
qu'il souhaite r�grouper dans sa campagne d�nomm�e Union sacr�e pour le
traitement gratuit des malades du SIDA (US-SIDA). La conclusion pr�sent�e
ici est celle sp�cifique � la rencontre du RAME avec les partenaires au
d�v�loppement intervenant au Burkina Faso. Des rencontres simulaires ont
d�j� eu lieu avec les autorit�s coutumi�res et r�ligieuses, les syndicats,
les �tudiants, les associations de droits de l'homme, le parlement et les
journalistes. Nous esp�rons � travers le forum E-med vous tenir inform�s de
la suite de nos activit�s. Vous pouvez nous �crire �galement pour des
informations pr�cises.
PRESENTATION DE L� � UNION SACREE POUR LE TRAITEMENT GRATUIT DES MALADES DU
SIDA �
Burkina-Faso
1. D�finition
L�� Union sacr�e pour le traitement gratuit des malades du SIDA � est le
nom de la campagne que le R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentiels (RAME) a
lanc� pour r�clamer des ARV gratuits pour les malades du SIDA et une
d�centralisation de la dispensation des ARV. Elle doit �tre �galement la
mat�rialisation de la volont� des diff�rents acteurs nationaux et
internationaux pour l��radication de la pand�mie du si�cle. Les acteurs
sollicit�s pour participer � cette union sacr�e sont essentiellement : les
associations de la soci�t� civile quelque soit leur domaine d�intervention,
les communaut�s coutumi�res et religieuses, les autorit�s nationales
(ex�cutif, l�gislatif, judiciaire), les soci�t�s et entreprises, les
artistes, les hommes de presse, les ONG et institutions internationales.
2. Justification
Avec ces 663 613 personnes infect�es par le virus du SIDA dont 15% sont des
malades n�cessitant une prise en charge ARV soit environ 100 000 personnes,
le RAME pense que le SIDA est devenu une v�ritable menace pour la nation
burkinab�. Un des faits aggravant est celui qu�il n�a pas de victimes
sp�cifiques. Bien que les voies de transmission et les moyens de pr�vention
de l�infection � VIH soient connues et ma�tris�es, toutes les couches
sociales, professionnelles, confessionnelles et id�ologiques sont menac�es :
les femmes, les jeunes, les agents de sant�, les enseignants, les
journalistes, les commer�ants, les militaires, les religieux, les non
croyants, les gouvernants, les l�gislatifs, les socialistes, les
lib�raux,��..
En outre, selon les sp�cialistes des questions de sant� publique, un pays
qui poss�de un taux d�infection d�une pathologie sup�rieure � 5%, se trouve
dans un �tat d��pid�mie g�n�ralis�e. Ce qui signifie que depuis 1997 (taux
de pr�valence 7,17%) et malgr� la baisse du taux de pr�valence en 2002
(6,5%), le Burkina Faso est dans un �tat d��pid�mie g�n�ralis�e de l�
infection � VIH/SIDA.
Le peuple burkinab� et ses gouvernants en collaboration avec leurs
partenaires doivent alors se consid�rer en � Etat d�urgence sanitaire �, la
Nation est en p�ril. Aucun engagement, aucune volont�, aucune opportunit�,
aucun ressource ne doit �tre �pargn�, sous estim�, �conomis� pour parer � l�
agression de l�ennemie qui est d�j� parmi nous et en 6.5% d�entre nous.
A travers le concept de l�� Union sacr�e pour le traitement gratuit des
malades du SIDA �, nous faisons appel � la solidarit� l�gendaire des
burkinab� qui ont pu, � chaque fois d�passer leurs diff�rents pour l�int�r�t
sup�rieur de leur Patrie. Le SIDA ne doit pas b�n�ficier d�une exception �
cette l�gende du � Pays des hommes int�gres �, il ne m�rite aucun traitement
de faveur.
3. Processus de mise en place
La mise en place de l�US-SIDA va se faire essentiellement en deux (2)
phases. Le RAME a entam� la premi�re phase du processus avec l�obtention de
l�adh�sion � ce concept par des associations pr�sentes aux panels sur l�
acc�s aux m�dicaments contre le SIDA au Burkina Faso. Ces associations sont
principalement : Association Lafi La Viim (ALAVI), Association
Responsabilit� Espoir Vies Solidarit� (REVS+), Vie Positive, Association
African Solidarit� (AAS), Association Zeems Taaba (AZT), Association des
El�ves et Etudiants Musulmans (AEEMB), Union des Routiers Burkinab� de Lutte
contre le SIDA (URBLS), l�Association des El�ves et Etudiants Burkinab�
contre le SIDA (AEEBS), SOS/SIDA, Association Yer�lon, Association Ned
Laato, Association Yamw�kr�.
Deux (2) comit�s ont ensuite �t� mis en place � Ouagadougou � Bobo et
Koudougou pour pilot�s les activit�s actuellement en cours et travailler �
une mobilisation plus grande, int�grant tous les acteurs. Un autre comit�
est en gestation � Koudougou et devra voir le jour d�ici deux (2) semaines.
La deuxi�me phase de l�US-SIDA va �tre marqu�e par une plus grande adh�sion
de tous les acteurs : soci�t� civile, autorit�s nationales, les autorit�s
coutumi�res et religieuses, les organes de presse, les artistes, les
partenaires au d�veloppement. L�action de cette deuxi�me phase sera
essentiellement, la mobilisation des ressources nationales et
internationales existants ou � chercher, l�exploitation de toutes les
opportunit�s et l�gislations sur les m�canismes d�approvisionnement, la mise
en place de la contribution de tous les acteurs pour une prise en charge
efficiente des PVVIH. Le point de d�part de cette deuxi�me phase se fera le
1er d�cembre 2003, lors d�une c�r�monie officielle d�adh�sion des diff�rents
acteurs � la charte de l�US-SIDA.
4. Activit�s
Les activit�s actuelles de l�US-SIDA sont celles de la premi�re phase de son
processus de mise en place. Il s�agit de la p�tition � Une signature pour
des milliers de vies �, la remise de la p�tition, l�organisation de la
marche du 1er D�cembre et la pr�paration de la deuxi�me phase de l�US-SIDA.
a. La p�tition � Une signature pour des milliers de vies �
La p�tition a �t� choisit comme un moyen privil�gi� pouvant permettre � la
population d�exprimer d�une mani�re r�publicaine sa volont� par apport � l�
�volution du VIH/SIDA au Burkina Faso. Elle est l�gitim�e par la
Constitution Burkinab� qui donne en son article 98 une initiative de loi au
Peuple, sur la base de l�adh�sion d�au moins quinze mille burkinab� en age
de voter � cette initiative. C�est cette disposition qui justifie �galement
l�adresse � l�Assembl�e Nationale comme institution votant les lois, garanti
par notre constitution.
En outre, le RAME consid�re que parmi les diff�rents pouvoirs de la
R�publique, l�Assembl�e Nationale est la plus repr�sentative des populations
� m�me de mieux appr�hender leurs aspirations. Elle est par cons�quent leur
meilleur porte-parole et leur principal d�fenseur.
Le RAME a en outre pr�f�r� le caract�re l�gislatif de sa revendication
compte tenu du fait que, au niveau de l�ex�cutif, la politique sanitaire
nationale est bas�e sur la tarification des soins, o� alors la notion de
gratuit� est proscrite. Nous pensons alors que des dispositions l�gislatives
exceptionnelles doivent �tres prises pour permettre au gouvernement de
donner une r�ponse exceptionnelle � l�infection � VIH, qui est aujourd�hui
au stade d��pid�mie g�n�ralis�e.
b. Les marches � l�occasion du premier d�cembre 2003
Le 1er d�cembre de chaque ann�e est, c�l�br�e la journ�e internationale de
lutte contre le SIDA dans le monde. Il n�y a alors pas de jour plus indiqu�
pour la remise � notre repr�sentation nationale, la volont� des nombreux
burkinab� de voir tous les malades n�cessitant un traitement en ARV,
recevoir gratuitement leurs m�dicaments. Une marche sera organis�e �galement
� Bobo Dioulasso (2e ville) et Koudougou (3e ville), pour exprimer la
n�cessit� du traitement gratuit des malades du Sida par les ARV.
Nous compter user �galement d�autres moyens d�expression ad�quate et
r�publicaine pour marquer cette journ�e du 1er d�cembre 2003 pour lesquels
nous souhaitons votre participation.
c. La c�r�monie officielle d�adh�sion � la charte de l�US-SACREE
Pour mat�rialiser l�adh�sion des diff�rents acteurs au concept l�US-SIDA,
une c�r�monie officielle d�adh�sion � la charte de l�union sera organis�e le
1er d�cembre 2003. Cette c�r�monie sera placer sous le parrainage d�
institution (s) ou de personnalit� (s) pouvant assurer les diff�rents
acteurs sur la cr�dibilit� et l�importance de l�Union. La charte sera
soumise aux diff�rents acteurs avant la date de la c�r�monie pour
amendement.
5. Objectif de l�U.S-SIDA
Le principal objectif de l�US-SIDA est surtout strat�gique. L�US-SIDA
cherche � obtenir des autorit�s nationales, � travers l�Assembl�e Nationale,
l�expression de leur ferme volont� de sauver ses milliers de vies menac�es
par le SIDA par la mise � leur disposition des ARV gratuitement.
D�s que cette volont� sera exprim�e, l�US-SIDA dans la deuxi�me phase de ces
activit�s appuiera le gouvernement en collaboration avec certains
partenaires au d�veloppement comme M�decins Sans Fronti�res dans le
plaidoyer national et international de mobilisation des ressources
financiers, techniques et humains n�cessaires.
5. La gratuit� des ARV et examens y aff�rents
5.1. Justification
Comme les chiffres l�ont montr� plus haut, l�infection � VIH a atteint un
niveau crucial au Burkina Faso. Le Burkina serait le deuxi�me pays le plus
touch� par la pand�mie en Afrique de l�Ouest. Malgr� alors la n�cessit� de
d�velopper les campagnes de pr�vention, il est devenu imp�ratif de nos jours
qu�une r�ponse th�rapeutique, � la mesure du degr� d�infection des
populations soit mise en place.
Le principal obstacle � l�application d�une telle r�ponse est le co�t �lev�
des ARV et des examens biologiques li�s � leur prescription. Malgr� les
diff�rentes baisses des prix annonc�s, le constat est fait que les nouveaux
prix sont toujours au d��u des moyens des burkinab�, dont 44% vit en dessous
du seuil de pauvret� (avec moins de 72 600 francs CFA par an). Consid�rant
le lien prouv� entre pauvret� et propagation de l�infection � VIH qui fait
alors de ces 44%, la population la plus touch�e, aucune r�ponse efficace ne
peut �tre r�alisable sur la base d�une contribution financi�re de cette m�me
population.
Nous ne devons surtout pas perdre de vue que notre Constitution garantit le
droit � la sant� � tous les burkinab�, quelque soit leur niveau
socio-�conomique. L�adoption des politiques de sant� et leur mise en place
doivent alors tenir toujours compte de cette disposition constitutionnelle
pour que le Peuple puisse dire � l�unisson � Nous sommes tous �gaux devant
la loi et devant nos dirigeants�.
5.2. Faisabilit�
La gratuit� des ARV et des examens biologiques li�s � leur prescription n�
est pas une aspiration utopique, mais s�inscrivent d�abord dans la volont�
collective des burkinab� de parvenir � un meilleur niveau de sant� pour
r�ussir le d�veloppement de la Nation.
La revendication de la gratuit� s�appuie ensuite sur une disposition
favorable de la communaut� internationale et sur l�existence de m�canismes d
�approvisionnement r�alisables qui peuvent induire une baisse consid�rable
des co�ts des ARV.
Sans trop rentrer dans les d�tails ici, au terme de la disposition de la
communaut� internationale nous pouvons citer entre autres :
- le Fond Global de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose,
- le Projet de la Banque Mondiale,
- La reconnaissance par l�ONU de la n�cessit� de la campagne pour la
gratuit� des m�dicaments contre le VIH/SIDA en Afrique, exprim�e par son
envoy� sp�cial sur le SIDA en Afrique, Mr Stephen Lewis.
- la d�cision du gouvernement canadien d�amender une loi pour permettre �
ces compagnies pharmaceutiques de produire des m�dicaments pour les malades
du Sud,
- la nouvelle initiative de l�ancien pr�sident Bill Clinton de fournir, par
des laboratoires br�siliens et indiens, des ARV � des pays africains et des
Cara�bes,����.
Sur les possibilit�s de l�exploitation de certains m�canismes d�
approvisionnement susceptibles de r�duire consid�rablement le co�t des ARV,
nous pouvons citer en exemple :
- le syst�me des prix diff�renci�s appuy� fortement par la Commission
Europ�enne
- le principe des licences obligatoires rendu possibles par les derniers
accords de l�Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la mise en veilleuse
des menaces des Accords de Bangui 1999.
- le syst�me des commandes group�es des pays de la sous-r�gion qui peut �tre
r�alis� � travers l�Association Africaines des Centrales d�Achats de
M�dicaments Essentiels (ACAME) dont notre pays assure le secr�tariat
permanent.
- la concurrence des g�n�riques qui induisent souvent � elle seule, une
r�duction de pr�s de 80% les co�ts des m�dicaments.
A ces dispositions nous pouvons ajouter le potentiel de la solidarit�
nationale qui, si elle est soutenue par un mouvement patriotique, pourrait
donner au Fond de Solidarit� envers les Malades et orphelins du SIDA
(FSMOS), des possibilit�s plus grandes pour le traitement des malades.
Il est incontestable que le RAME, � elle seule ne peut proposer un m�canisme
op�rationnel exploitant toutes les opportunit�s pouvant permettre la
gratuit� des m�dicaments. Mais elle est convaincue qu�une r�flexion des
structures comp�tentes nationales et internationales, � laquelle elle est
pr�te � prendre part, peut atteindre un tel r�sultat.
Conclusion
La concr�tisation de l�US-SIDA aura � coup s�r un grand impact sur la lutte
contre le SIDA au Burkina Faso. Cet impact peut se r�sumer � deux phases :
- Plus de r�sultats dans des d�lais r�duits avec les moyens financiers
actuellement disponibles
- Plus de moyens financiers avec encore plus de r�sultats dans des d�lais
plus r�duits
Nous esp�rons que comme dans certains pays tels que le Cameroun ou le Kenya,
des partenaires au d�veloppement pourront participer activement � cette
r�action l�gitime du Peuple burkinab� pour assurer sa survie. Comme au
Br�sil, nous demeurons convaincus, qu�elle est indispensable pour la mise en
place d�un plan op�rationnel de prise en charge reposant sur l�acc�s
�quitable de tous les malades du SIDA � des soins ad�quats.
Nous comprenons en outre que le statut particulier de certaines de vos
structures ne peut permettre leur pleine participation aux activit�s de l�
US-SIDA. Mais nous souhaitons que tous participeront � notre processus d�
�dification de cette Union qui aboutira le 16 d�cembre 2003 � l�Assembl�e
G�n�rale constitutive qui sera marqu�e par la signature officielle de la
Charte de l�US-SIDA. Nous pensons que dans ce sens, certaines de vos
organisations pourraient �tre des partenaires techniques, financier ou de
soutien logistique.
En fin, nous esp�rons qu�� travers cette rencontre d��change, vous aurez une
compr�hension juste de nos activit�s et de leurs objectifs. Nous l�avons
souhait�e parce que nous voulons �viter des mauvaises interpr�tations qui
pourraient �tres dues � de simples incompr�hensions, certes, mais qui
pourraient �tre �galement les objectifs de d�sinformations orchestr�es. Nous
esp�rons pouvoir compter sur l�adh�sion de vos organisations et structures �
ce vaste mouvement de survie.
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