Santé : Une coalition de 5 organismes contre la mortalité maternelle et
infantile
FRIDAY, 28 MARCH 2014 18:03
WRITTEN BY MAURICE
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Pour réduire le taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale dans
11 pays d¹Afrique Centrale et de l¹Ouest, dont le Sénégal, et à Haïti, le
Fonds français Muskoka et quatre agences onusiennes, à savoir l¹Oms,
l¹Unfpa, Onu Femmes et l¹Unicef, ont décidé de travailler ensemble.
Le taux de mortalité infantile a sensiblement baissé au cours de ces
vingt dernières années. Il est de l¹ordre de 39 % en Afrique de l¹Ouest
et du Centre. Toutefois, il reste encore élevé. Et dans certains pays, la
proportion est à plus de 700 décès pour 100.000 naissances. Pis, selon
l¹Onu, toutes les heures, 107 enfants de moins de 5 ans meurent dans les
11 pays couverts par le Fonds français Muskoka. Plus inquiétant encore,
révèle la même source, chaque année, 147.000 femmes meurent en Afrique de
l¹Ouest et du Centre d¹une complication liée à leur grossesse. Au Sénégal,
on estime que 30.000 enfants de moins de 5 ans meurent tous les ans, alors
que le ratio de la mortalité maternelle est jaugé à 392 décès pour 100.000
naissances.
Cette situation préoccupante a conduit le Fonds français Muskoka, qui
travaillait déjà avec l¹Oms depuis 3 ans dans le cadre du déroulement de
ses activités dans les pays ciblés, à solliciter, cette année, l¹appui de
L¹Unicef, du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) et Onu
Femmes. L¹objectif étant de contribuer à l¹amélioration de la
disponibilité et de la qualité des soins reçus par les enfants et les
mères avant, pendant et après l¹accouchement.
Feuille de route
Cette collaboration a été officialisée hier, lors d¹une conférence de
presse conjointe au cours de laquelle la feuille de route pour la
réduction de la mortalité maternelle, infantile et néonatale a été
déclinée. Sous l¹impulsion du Fonds Muskoka, les quatre agences onusiennes
apporteront, chacune, son expertise spécifique dans un élan de
complémentarité, en vue de renforcer, ensemble, les systèmes de santé et
d¹accélérer la réduction des décès des mères et des enfants. Ainsi, l¹Oms
va axer ses efforts sur les normes de santé, les ressources humaines et le
renforcement du système pharmaceutique. L¹Unicef se chargera du volet
santé, nutrition et développement de l¹enfant. L¹Unfpa se focalisera sur
la santé maternelle, la santé sexuelle et la reproduction. Tandis qu¹Onu
Femmes s¹intéressera à la prise en compte du genre, à la lutte contre les
violences faites aux femmes et à l¹impulsion de la demande.
Pour soutenir le travail conjoint de ces quatre agences, le Fonds français
Muskoka, créé à la suite du G8 tenu à Muskoka, au Canada, en 2010, va
dégager une enveloppe financière de 95 millions d¹euros jusqu¹en 2015.
Déjà, ce fonds appuie le Programme santé de la reproduction et survie de
l¹enfant du ministère de la Santé et de l¹Action Sociale du Sénégal qui
cible 3 millions de femmes en âge de reproduction et 1,8 millions
d¹enfants de moins de 5 ans.
« Le Fonds français Muskoka va continuer son engagement au Sénégal et en
Afrique de l¹Ouest et du Centre pour la santé maternelle, néonatale et
infantile. Ce, à travers le renforcement des systèmes de santé.
Nous souhaitons que le travail des quatre agences onusiennes permette de
développer des interventions communes qui auront un impact décuplé sur la
santé des femmes et des enfants dans les différents pays ciblés », a
laissé entendre Emmanuel Lebrun-Damiens du ministère français des Affaires
étrangères. Quant au Dr. Nestor Azandégbé, président du Comité technique
du Fonds français Muskoka, il est d¹avis que la santé des mères et des
enfants doit être mise au c¦ur des politiques nationales de développement
surtout à un moment où il est certain que la région Afrique de l¹Ouest et
du Centre n¹atteindra pas les Omd 4 et 5 en 2015. « Nous devons donc, plus
que jamais, unir nos efforts et travailler inlassablement à l¹amélioration
de la santé des femmes et des enfants maintenant et au-delà de 2015 »,
a-t-il plaidé.
Elhadji Ibrahima THIAM