[e-med] Sénégal: aucune officine ne peut vendre des ARV

Wal Fadjri (Dakar), 17 Juin 2006, Publié sur le web le 19 Juin 2006
http://fr.allafrica.com/stories/200606190671.html
Issa Niang, Les pharmacies ne sont pas autorisées à vendre les Arv destinés à traiter les personnes vivant avec le virus du Vih/Sida.

Ces médicaments ne sont disponibles qu'au niveau des structures de soins spécialisées dans ce domaine, a assuré le directeur de la Pharmacie nationale d'approvisionnement.
La commercialisation par les pharmacies des Arv, qui sont des médicaments destinés au traitement des personnes vivant avec le virus du Vih/Sida, est interdite. 'Les Arv ne sont pas mis en place au niveau des officines, mais au niveau des structures de soins habilitées à traiter les personnes sous Arv.
Donc aucune officine ne peut vendre des Arv', précise Papa Birame Ndiaye, directeur de la Pharmacie nationale d'approvisionnement qui s'exprimait à l'occasion des rencontres annuelles internes de la structure qu'il dirige. Interrogé sur la valeur de la commande annuelle des Arv pour le Sénégal, le directeur de la Pna note que les commandes sont basées en général sur le budget existant, c'est-à-dire la subvention venant du Fonds mondial. Mais, poursuit Papa Birame Ndiaye, cela tient compte des prévisions faites annuellement. En somme, lâche-t-il, la commande en Arv tourne autour de 3 milliards pour les deux ans et cette commande se fait à la suite d'un appel d'offres.
Pour rappel, le président de la République avait pris la décision de rendre gratuite les Arv pour le traitement des personnes vivant avec le virus du Vih/Sida. Pour assurer un approvisionnement correct des Arv, la Pna tient des réunions mensuelles avec la division Sida et le Conseil national de lutte contre le sida (Cnls). Dans la même veine, la Pna, ayant comme obligation de rendre disponibles les médicaments essentiels génériques, participe à la prise en charge des autres programmes comme le paludisme, la tuberculose, le cancer, la cécité, le diabète... A cela s'ajoute la gratuité des kits d'accouchement et de césarienne avec la division de la santé de la reproduction.
En ce qui concerne les Act, nouveaux molécules pour le traitement des cas de paludisme, le directeur de la Pna rassure. 'Nous avons un stock suffisant d'Act et on est à l'abri d'une éventuelle péremption des médicaments', souligne Papa Birama Ndiaye.
Avec des maladies comme l'hépatite B et la drépanocytose, la Pna travaille à rendre disponibles les médicaments sur toute l'étendue du territoire national. Elle s'attelle également à compléter le maillage des Pharmacies régionales d'approvisionnement (Pra). Selon ses responsables, les régions de Fatick, de Louga et de Thiès qui ne disposent pas encore de Pra, réceptionneront sous peu leurs locaux.
Les rencontres annuelles internes de la Pna constituent des plages de discussion, qui réunissent agents et administrateurs, dans le but de discuter de la gestion quotidienne de l'établissement, mais aussi de rendre compte à l'opinion par rapport aux objectifs que la structure s'est fixés. Qu'il s'agisse de l'arrêt de la subvention annuelle de la tutelle accordée à la Pna et de l'appui en logistique, de l'application du code des marchés, de nombreuses directives ont été appliquées. Cependant, il reste le changement de statut qui est en cours d'étude.

Bonjour à tous,

Je pense que le choix des
structures(officines,centres specialisés ) en
dispensation des ARV devra tenir compte d'un critère
fondamental: l'information et la formation des
professionnels sur ces médicaments qui sont tout de
meme nouveaux dans le developpement pharmaceutique. On
ajoutera à cette formation les aspects psychosociaux
des malades nécessaires à leur adherence et
acceptation de ce traitement à vie. Donc si cette
formation est faite, aussi bien les officines que les
centres de prise en charges devraient etre élus par le
PNA pour la dispensation des ARV. En RDC par exemple, on
a recemment formé tous les pharmaciens inspecteurs en
gestion des ARV comme formateurs dans leurs provinces
respectives. Le pharmacien a deja les atouts mais il
lui faut l'information à jour sur les ABC du sida et
des ARV.
Merci.

Phcien François.M.R.TSHITENGE
Inspecteur du NordKivu/RD CONGO
fmrtshimal@yahoo.fr

Bonjour à tous,

Il faut surtout retenir que le shema actuel de dispensation des ARV, au Senegal, ne permet pas leur mise en place dans les officines privées:
1) la gratuité des ARV
2) la dispensation au niveau des centres de traitement (centres de santé, hôpitaux). Les pharmaciens de ces structures sont tous formés à la gestion de ces ARV.

Diop Talla
dertalla@yahoo.fr

L'article de notre confrère rejoint l'une des résolutions prises par l'ispharma au cours de son assemblée génerale tenue en marge du 7é forum pharmaceutique international de brazzaville.

La résolution demande aux pharmaciens d'afrique de s'impliquer dans la distribution des arv sans marge bénéficiaire en accord avec les programmes sanitaires de chaque pays et tout ceci après une formation des pharmaciens sur la pandémie et les arv.

Nous sommes en train de contacter les organismes qui ont en charge cette question de vih ex: onusida pour voir comment pourront-ils organiser avec les programmes nationaux de lutte contre le sida cette formation.

DR BONIFACE OKOUYA
PRDT DE L'ispharma

boniok2000@yahoo.fr

Bonjour à tous,

Suite à votre message, je voudrais me joindre à votre argumentaire et
apporter quelques precisions sur la situation au Senegal.

Tout d'abord, je suis tout à fait d'accord sur la necessité de former avant
toute implication, c'est un prealable

C'est ainsi que tous les pharmaciens des centres de dispensation ont reçu
une formation dans la prise en cahrge du VIH et pour les appuyer dans leurs
taches, des fiches techniques portant sur la dispensation, les modalites de
prise ont été realisés de meme qu'un manuel de gestion de stocks

Dans le cadre du passage à l'echelle, la plupart des pays à ressources
limités sont confrontés à un manque de ressources humaines et il est evident
que les pharmaciens constituent des acteurs de santé publique disposant de
capacités techniques qui peuvent appuyer les systemes de santé.

Les conditions de leurs implications doivent cependant etre discutées car
quelques interrogations subsistent :
- Accepter de ceder les medicaments gratuitement, mais qui alors prendrait
en charge les frais de gestion ?
- la garantie que la dispensation soit effectuée par le pharmacien et non
par le vendeur;
- disposer d'un espace pouvant garantir l'anonymat et la confidentialié.

Les reflexions sont en cours et les reponses nous permettront certainement
de voir une meilleure implication des pharmaciens en sachant qu'ils doivent
jouer dejà un role dans l'information, la sensibilisation, la prevention
...

Dr Karim DIOP, pharmacien de santé publique
karim_diop31@hotmail.com

Division Sida/ist
Ministere de la Santé et de la prevention medicale

Senegal

Chers e-mediens,

Dans notre expérience de distribution et de
dispensation des ARV en RDC, je suggererai à la PNA de
conclure un partenariat public-privé afin d'impliquer
les pharmaciens préalablement formés à
l'accompagnement psychosocial et à la facilitation de
l'adhésion et de l'adhérence au TARV.
En effet, parmi les PVVIH, il y en a qui refusent de
se pointer dans les points de distribution suite à la
stigmatisation et à l'auto-stigmatisation.
Une telle catégorie peut se rendre dans un epharmacie
et s'approvisionner.
Aux pharmaciens d'Afrique, il ne faut pas s'en tenir
aux recommandations, il faut passer à l'action.
Dans son role de conseiller, le pharmacien peut faire
beaucoup de chose dans la prévention du VIH/Sida.
N'attendons pas qu'on nous implique mais passons à
l'action en spoumettant des projets ca et là pour
former les confrères dans la communication pour le
changement de comportement par exemple. Et quel est le
role de nos corporations et associations? Font-elles
réellement partie de la société civile. Si, c'est le
cas, passons à l'action...

Charly MAMPUYA W.M.
Pharmacien
Tél: 00243 99 791 08 75
Kinshasa
Rép. Démocratique du Congo

Chers e-mediens,

Je soutiens vivement la position de Charly relative au rôle combien important que devrait jouer le pharmacien, de par sa formation et sa mission.
Il est cependant important de rappeler qu'en plus du rôle de conseiller, le pharmacien devra être impliqué dans la distribution et la dispensation des ARV car il peut contribuer pour beaucoup dans la pharmacovigilance. Il me parait insensé que nous médecins, pour une grande question de santé publique comme celle de la pandémie du SIDA, nous reléguions le pharmacien au second rang.
Alors, levez-vous pharmaciens et mobilisez-vous pour retrouver la place qui est la vôtre même si vous n'êtes pas nombreux en RDC et que vous méconnaissez votre valeur vous-mêmes.µ

Patrick Kanku, MD, MPH
PNMLS
Kasai Oriental( Mbuji Mayi)
Rép. Démocratique du Congo

kankupatrick@yahoo.fr

Bonjour,

Aucune loi au Senegal, n'interdit aux offinaux la dispensation des ARV.
Seulement, cette dispensation requiert une certaine formation en counseling
et des pratiques codifiees; les officinaux senegalais,conscients de cette
manque de formation, s'abstiennent de manipuler ces ARV.
Mais rien n'interdit a un Pharmacien d'officine qui a acquit ces formations
de dispenser des ARV à des personnes vivant avec le VIH suffisament averties
et connaissant bien leur affection.
Je confirme que depuis le forum Pharmaceutique de Dakar en 2001, les offinaux
ont demande leur implication dans cette dispensation des ARV, apres une
bonne formation et avec une renonciation de toute marge sur ces
medicaments, mais jusqu'à ce jour aucune reaction du ministere de la sante, ni
du CNLSS
La question est pourquoi cette manque de reaction?

Amadou Moctar Ba
salamphie@sentoo.sn