[e-med] Servier a été épinglé pour publicité mensongère sur le Mediator + plaintes contre Servier

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Servier a été épinglé pour publicité mensongère sur le Mediator
LEMONDE.FR | 10.01.11 | 19h02 . Mis à jour le 11.01.11 | 13h32
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/10/servier-a-ete-epingle-pour-publicite-mensongere-sur-le-mediator_1463692_3224.html#ens_id=1440622

Selon Le Figaro, le laboratoire Servier a été épinglé en 2002 par l'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) pour une
"publicité relative à la spécialité Mediator", comme en atteste le Journal
officiel du 24 décembre 2002.

Le laboratoire citait une publication scientifique parue dans la revue
spécialisée Acta Diabetol vantant les mérite de son produit. Mais le
directeur général de l'Afssaps critique cette étude caractérisée par "des
faiblesses méthodologiques, avec notamment des patients inclus qui sont en
moyenne peu sévèrement atteints" et publie au journal officiel un arrêté
interdisant l'utilisation de cette étude par Servier. L'Afssaps estime alors
que les auteurs ont sélectionné des patients atteints d'un diabète mineur
pour démontrer que le Mediator était un antidiabétique efficace, et que
l'étude n'est donc pas fiable.
A en croire Le Figaro, Servier continue pourtant à ce jour de citer cette
publication, dont le premier signataire, le Dr Del Prato de l'université de
Pise en Italie, est "scientifiquement très critiquable". Le laboratoire
cherche ainsi à présenter son médicament comme un antidiabétique, alors que
le Mediator n'a jamais été considéré comme tel durant les 33 ans de sa
commercialisation en France.

"QUE CHOISIR" PORTE PLAINTE
L'association UFC-Que Choisir a annoncé lundi 10 janvier qu'elle allait
déposer plainte contre X à Paris "avant jeudi" dans l'affaire du Mediator.
"Cette plainte contre X, pour dégager les responsabilités dans cette
affaire, sera déposée avant jeudi, au pénal", a précisé son président, Alain
Bazot, soulignant qu'elle porterait sur "mise en danger de la vie d'autrui,
homicide et blessures involontaires, tromperie sur la marchandise et sur les
risques inhérents du produit".

L'association entend ainsi être présente dans les différentes étapes de la
procédure. "Il s'agit aussi de faire reconnaître que l'intérêt collectif a
été violé et mérite une indemnisation", a expliqué M. Bazot. "Nous ne sommes
pas partisans de négociations à l'amiable, qui se font dans l'ombre et dans
lesquelles tout le monde n'entre pas", a par ailleurs indiqué le président
de l'association de défense des consommateurs. "Les victimes risquent de
déchanter en découvrant ensuite qu'elles ont été spoliées, alors que dans le
cadre d'un fonds, cela se fera au vu et au su de tout le monde, dans la
transparence", a-t-il ajouté.

Au-delà de ce dossier précis, l'UFC-Que Choisir réclame "la réparation
intégrale du préjudice dans un contexte de simplification des démarches pour
les victimes". "Ce n'est pas notre premier scandale du médicament. Le
Mediator n'est qu'un nouveau révélateur d'un système du médicament qui
souffre de graves carences, d'un système pourri", a déclaré M. Bazot. "Il
faut que cela change et nous ne lâcherons pas sur le dossier de la réforme",
a-t-il ajouté.

Le Mediator, un médicament du laboratoire Servier, destiné notamment aux
diabétiques en surpoids et largement détourné comme coupe-faim, a été
commercialisé en France de 1976 à novembre 2009, date de son retrait du
marché. Accusé d'avoir causé de graves problèmes cardiaques et pulmonaires,
ce médicament pourrait être responsable de 500 à 2 000 décès, selon les
estimations. Une enquête préliminaire a été ouverte en décembre par le
parquet de Paris, et a été confiée aux gendarmes de l'Office central de
lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique
(Oclaesp).
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