[e-med] Sida. Aides dénonce une baisse de l'aide française à Unitaid

Sida. Aides dénonce une baisse de l'aide française à Unitaid
France - 17 Décembre
http://www.ouest-france.fr/sida-aides-denonce-une-baisse-de-laide-francaise-unitaid-3061050

Aides, l'association de lutte contre le sida, a protesté mercredi contre
une réduction de la contribution de la France à Unitaid de 25 millions
d'euros pour " 200.000 enfants"

« Pour Noël, François Hollande offre la mort à 200 000 enfants malades du
sida », écrit la première association française de lutte contre le virus
et les hépatites virales dans un communiqué couplé à une vidéo satirique.
Unitaid est une structure lancée par la France, le Brésil, le Chili, la
Norvège et le Royaume-Uni en 2006 pour lutter contre le sida et qui est
hébergée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Une coupe historique »

Elle est notamment financée par une micro-taxe prélevée sur les billets
d'avion, générant chaque année en France environ 110 millions d'euros qui,
jusqu'à présent, étaient intégralement reversés à Unitaid.

Mais le 8 décembre dernier, le ministère des Affaires étrangères a annoncé
à Unitaid - qui finance notamment l'accès aux traitements de centaines de
milliers d'enfants malades du sida dans le monde -, qu'elle ne recevrait
plus que 85 millions d'euros, afin de permettre à la France de « respecter
ses engagements internationaux contre Ebola », indique Aides.

« C'est une coupe historique », note Bruno Spire, président de Aides qui
souligne qu'« on ne répond pas à une urgence sanitaire comme Ebola en
coupant dans les ressources d'une des plus grandes crises sanitaires
mondiales ». Il appelle en conséquence François Hollande « à revenir avant
Noël sur cette décision » et à « développer de nouvelles sources de
financements comme la taxe sur les transactions financières pour répondre
aux grandes urgences mondiales ».

Bonjour Carinne,
D'un certain côté, on peut comprendre Aides qui souhaite que tous les patients atteints du VIH soient pris en charge et les budgets maintenus voire augmentés.
Mais nous sommes typiquement ici sur deux approches verticales en concurrence, l'une sur le VIH et l'autre sur Ebola actuellement.
Les transferts de fonds vers Ebola (urgence actuelle) se font au détriment d'autres priorités, on peut comprendre que les acteurs VIH ne soient pas d'accord. Mais les fonds verticaux ont également pendant de nombreuses années capté des fonds qui se sont fait bien souvent au détriment du renforcement des structures de base nationales (la crise Ebola l'a aussi souligné).
J'ai déjà eu l'occasion auprès de AIDES de militer en faveur d'une vision globale de la santé, y compris en utilisant au maximum les déterminants de santé (les inégalités de revenus jouent défavorablement sur le VIH par exemple). J'ai dit dans un précédent message sur e-med que ce sera difficile d'abandonner les schémas verticaux car de nombreux acteurs y sont spécifiquement attachés ; tout ceci nécessitera une petite révolution des mentalités pour passer vers des systèmes totalement intégrés faute de quoi les systèmes seront sous performants pendant longtemps et chacun continuera de défendre sa maladie.
Je pense que nous arrivons aux limites extrêmes des schémas verticaux qui entrent désormais en concurrence les uns avec les autres, sans compter la faiblesse des soins primaires dans certains pays. Il va falloir dans les années à venir des efforts de la part de tous les acteurs pour tendre vers un système global et solide à la base.
C'est un débat qui va être de plus en plus présent.
Bonne journée,
Bertrand