[e-med] sida: les traitements décentralisés aussi efficaces que ceux des villes

sida: les traitements décentralisés aussi efficaces que ceux des villes
MEXICO, 6 août 2008 (AFP)

Les traitements contre le virus du sida sont mieux suivis s'ils sont
fournis au niveau local plutôt qu'au niveau national et ont dans les deux
cas la même efficacité médicale, selon des recherches menées au Cameroun
par l'Agence française de recherches (ANRS).
Le programme de recherches, rendu public mercredi à Mexico, a été mené en
2006-2007 à la demande du gouvernement camerounais.
Il y a cinq ans environ, le gouvernement a mis en place une organisation
des soins décentralisée, avec une soixantaine d'Unités de prise en
charge créées en province, dépendantes de centres de traitements dans
les chefs lieux. En outre, depuis l'an dernier les antirétroviraux sont
devenus gratuits. "Environ 50.000 patients camerounais bénéficiaient en
avril 2008 d'un traitement par antirétroviraux, soit 55% des patients
qui en ont besoin", a indiqué le Pr Sinata Koulla-Shiro, vice-présidente
du Comité national de lutte contre le sida. En 2001, ils n'étaient que
600, et 28.000 en 2006. Deux études, menées sur 3.151 patients et 300
personnels soignants, font apparaître que le gain en CD4 -les
lymphocytes ou globules blancs marqueurs de l'immunité- obtenu chez les
patients soignés depuis au moins six mois est identique qu'ils le soient
au niveau central ou dans les districts. Même si, loin des grandes
villes, les difficultés d'approvisionnement en médicaments et en
réactifs pour les examens biologiques entraînent parfois des ruptures de
traitement, ceux-ci sont mieux suivis (61% contre 44% mesurés sur les
quatre dernières semaines) dans les services de district que dans les
services centraux.
Le point noir: le manque de personnel qualifié dans les centres locaux et
le manque de motivation en raison des salaires bas et des conditions
difficiles de travail.
Le programme de recherches, qui n'est pas achevé, doit notamment étudier
aussi l'évolution comparée des charges virales (quantité de virus) chez
les patients suivis dans les institutions décentralisées et chez ceux
suivis en ville.