[e-med] (6)Essais prévention du sida en Afrique : les manquements

Chers emediens,

Suite à la série d'article sur le manquement d'éthique de l'essai
prévention SIDA au Cameroun et à l'arrêt de cet essai dont on peut se
féliciter.
Un autre problème me chagrine, le fait qu'on teste un médicament sensé
prévenir le SIDA avec une prise journalière, au delà des questions
d'observance et des risques d'aggravation des comportements à risque des
utilisateurs. On peut se poser la question de l'utilité d'un tel
médicament. A supposer que ce médicament (Ténofovir) soit efficace, cela
veut il dire que les populations sexuellement active dans les zones
endémiques du SIDA vont prendre régulièrement ce médicament? Ceci
représente un énorme marché potentiel pour l'industrie pharmaceutique
mais je ne pense pas que cela aille dans le sens des utilisateurs.
Le préservatif restera toujours plus abordable et sûrement plus
efficace. De même que la production d'un vaccin aura toujours un
meilleur rapport cout efficacité que ce type ce type de médicament.
Qui va payer pour ce type de médicament l'état? Qui n'arrive déjà pas à
assurer l'approvisionnement de ces patients en ARV? Les patients
eux-mêmes, en tenant compte du pouvoir d'achat des populations cela ne
s'adresse qu'aux pays riches.
Que les gens travaillant en recherche et développement se concentrent
sur la fabrication de meilleurs médicaments pour le traitement ou la
recherche d'un vaccin est plus que justifiés.
Mais est il nécessaire de dépenser de l'argent en recherche pour ce type
de produit. Mais l'intérêt médical et économique du Ténofovir est plus
que discutable à mon goût, j'y vois beaucoup plus un intérêt commercial
qu'autre chose. Mais n'étant pas un spécialiste de la question, je serai
ravi d'avoir vos commentaires sur le sujet.

Bien à vous

Bruno Clary
PharmD,
Consultant pharmaceutique au Tajikistan
brunoclary@yahoo.fr

Concernant l'utilité d'une chimioprophylaxie du VIH par le tenofovir.

Voila bien une réponse d'homme : comment peut-on dire à une femme, en
Afghanistan ou en Afrique, de se protéger quand le moyen de protection
dépend de la volonté de l'homme?
Je craignais cette remarque car j'ai peur que derrière les critiques de
l'essai il y ait aussi un certain "machisme".
Les questions sur les comportements et les bénéfices commerciaux se
poseront avec un éventuel vaccin.
Enfin heureusement on ne s'est pas posé la question de savoir qui va
payer pour les ARV sinon ils seraient encore réservés aux pays riches à
1 000 euros par mois.

Dr Jean Loup REY
ESTHER
36 rue de Charenton
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jean-loup.rey@esther.fr