E-MED: Suites du sommet d'Abuja
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[Mod�rateur: la d�claration du sommet d'Abuja se trouve en anglais seulement
� l'adresse suivante :
http://www.oau-oua.org/afrsummit/HIV-AIDS%20TB%20ORID%20ABUJA%20DECLARATION.
htm
CB]
L'ONUSIDA salue le sommet et pr�ne la prise
d'actions concr�tes
Panafrican News Agency (Dakar)
May 2, 2001
Posted to the web May 3, 2001
Segun Adeyemi
Lagos, Nigeria
Les d�cisions prises � l'issue du Sommet africain pour la lutte contre
le VIH/SIDA, convoqu� la semaine derni�re, � Abuja, seront sans effet
tant qu'elles n'auront pas �t� traduites en actes pour sauver le
continent de la pand�mie du SIDA, a relev� un haut responsable de
l'Agence des Nations Unies charg�e du SIDA (ONUSIDA).
"Les rencontres du genre de celle-ci sont des r�unions politiques, et
elles sont utiles en ce sens qu'il sera ensuite possible d'engager la
responsabilit� des gouvernements. Et en ce qui nous concerne, dans
un an, nous allons dire voil� les engagements souscrits, maintenant
qu'ont fait les diff�rents pays et qu'a fait le continent ?", a d�clar� le
directeur ex�cutif d'ONUSIDA � Abuja, dans un entretien avec la
PANA.
"C'est cela le r�le de ces d�clarations (D�claration du Sommet).
Sinon elles ne valent pas plus que le papier sur lequel elles ont �t�
r�dig�es", a-t-il indiqu�, ajoutant : "Naturellement, l'enjeu est que les
mots, de grands mots sont maintenant traduits en actes, apr�s le
Sommet."
Le Sommet, qui constituait le premier rassemblement de chefs de
gouvernement pour examiner le probl�me du SIDA, avait r�uni plus
d'une douzaine de pr�sidents et des repr�sentants de plus de 40
pays.
Apr�s deux jours de travaux pr�c�d�s par une session minist�rielle et
technique charg�e de pr�parer la D�claration et le Plan d'Action
d'Abuja, les leaders avaient convenu de faire de la lutte contre le
VIH/SIDA leur premi�re priorit� et d'allouer plus de ressources au
renforcement de leurs syst�mes sanitaires et � la lutte contre la
maladie, ainsi que contre d'autres infections qui s'y rapportaient,
comme le paludisme et la tuberculose.
Piot a qualifi� le Sommet de "moment historique", notamment dans le
contexte de la r�action de l'Afrique � la pand�mie, alors que 24,5 des
36 millions de personnes infect�es par le SIDA dans le monde vivent
en Afrique.
"Nous ne devons pas oublier que c'est la premi�re fois qu'un continent
accueille les Chefs d'Etat pour une r�union consacr�e au SIDA. Il faut
reconna�tre que cela n'aurait pas �t� possible un an auparavant", a-t-il
indiqu�.
"Jusqu'� ces derni�res ann�es, dans de nombreux pays, notamment
au plus haut niveau de l'Etat, la tendance �tait au refus de reconna�tre
la pand�mie. Il s'agit donc d'un �v�nement historique", a ajout� le
num�ro un d'ONUSIDA.
Piot a �galement parl� de quelques-unes des activit�s de son
organisation, en d�clarant que, outre qu'elle participait aux efforts
visant � r�duire le prix des antir�troviraux utilis�s pour le traitement,
l'ONUSIDA avait pr�t� une grande attention � la prise en charge et au
traitement des personnes porteuses du VIH, en particulier pendant les
deux derni�res ann�es.
"Au cours des derni�res ann�es, je pense que nos tentatives de faire
baisser le prix des antir�troviraux ont �t� couronn�es de succ�s. Nous
avons, en effet r�ussi � faire appliquer une r�duction de 90 pour cent.
Toutefois, le prix reste compris entre 600 et 1.200 dollars US par
personne et par an. Ces sommes sont importantes, trop importantes
pour la plupart des int�ress�s.
Mais il faut voir que le prix initial �tait de 1.200 dollars US. Nous allons
continuer � travailler dans le m�me sens", a-t-il assur�.
Il a cependant exprim� ses pr�occupations au sujet de l'attention
port�e sur les m�dicaments, notamment au cours des deux derniers
mois et pendant la lutte victorieuse de l'Afrique du Sud contre les
soci�t� pharmaceutiques oppos�es � la d�cision de ce pays de
recourir aux m�dicaments g�n�riques pour traiter les personnes
infect�es.
"je suis, en fait, profond�ment pr�occup� par le fait que avec ce qui
se passe actuellement, en particulier dans les media, toute l'attention
se reporte sur le traitement et les m�dicaments antir�troviraux. Au
moment o� j'applaudis � la nouvelle prise de conscience des pays
riches des probl�mes que pose le SIDA en Afrique et de l'injustice
que constitue le fait que les personnes infect�es n'aient pas acc�s
aux m�dicaments. Je pense que nous devons veiller � maintenir
l'�quilibre.
"Plus nos efforts de pr�vention seront efficaces, plus le nombre de
personnes � traiter diminuera. Il nous faut donc continuer � mettre
l'accent sur la pr�vention . Tout en continuant � lutter pour de meilleurs
traitements. Nous devons faire les deux. Nous n'avons pas le choix", a
d�clar� Piot.
Parlant de l'importance critique de l'Afrique du Sud pour la prise en
charge mondiale de l'�pid�mie, compte tenu du grand nombre de
personnes infect�es qu'elle renferme et de sa r�action, le directeur
ex�cutif d'ONUSIDA a exprim� sa satisfaction pour les strat�gies de
pr�vention mises en oeuvre par le pays.
"Premi�rement, l'Afrique du Sud est le pays le plus touch� par le SIDA
en nombres absolus - 4,7 millions de personnes infect�es.
Deuxi�mement, il s'agit d'un pays qui joue certainement un r�le
pr�pond�rant, � plusieurs �gards, dans la r�gion sud du continent.
"Et, troisi�mement il conna�t un important flux migratoire et de
nombreux mouvements, aussi bien � court qu'� long terme. Ce pays
est donc essentiel en ce qui concerne les actions � mener au niveau
mondial pour combattre la pand�mie et c'est pourquoi je suis heureux
de constater que les efforts de pr�vention du SIDA en Afrique du Sud,
notamment ceux ciblant les jeunes, ont v�ritablement pris leur essor",
a-t-il d�clar�.
Piot a cependant averti des dangers du d�pistage obligatoire du virus
du SIDA qui risque d'inciter les populations � se cacher, en raison,
surtout, de la pratique de plus en plus r�pandue qui consiste � exiger
un certificat de s�ron�gativit� des individus qui veulent se marier dans
les �glises ou de ceux qui postulent � un emploi.
Il a indiqu� que la position du syst�me des Nations Unies avait
toujours �t� constante, elle d�fendait le principe selon lequel nul ne
devait faire l'objet d'un test de d�pistage contre son gr�, "car cela ne
va, en r�alit�, rien r�gler."
"M�me si nous oeuvrons � la promotion du d�pistage volontaire et du
counselling dans le respect de la confidentialit�, pour aider les
populations � adopter un comportement s�r ... il faut reconna�tre que le
d�pistage obligatoire ne donne pas de bons r�sultats. Il am�ne plut�t
les gens � se cacher", a mentionn� Piot.
"Qui souhaiterait �tre soumis � un d�pistage ou se rendre dans un
endroit o� l'on fera l'objet d'un d�pistage, notamment comme cela se
passe dans presque tous les endroits o� il n'existe aucune chance
d'�tre trait�. Tout ce qui vous attend ce sont de mauvaises nouvelles,
des nouvelles n�gatives. vous risquez de perdre votre emploi, etc.
Outre que le d�pistage volontaire constitue une violation des droits
humains, il y a qu'aucun individu ne devrait �tre soumis � un test de
d�pistage s'il n'est pas consentant", a-t-il ajout�.