Concernant Tulipe, ils semblent proposer des kits adaptés aux situations d'urgence ce qui sera très utile.
Je m'interroge à mon niveau sur la possibilité pour des ONG comme Sidaction, qui ne travaillent pas sur des situations de crise mais sur une pathologie bien spécifique (SIDA par exemple), de pouvoir acheter à prix très bas et très rapidement des ARV et des médicaments essentiels contre les IO.
Actuellement nous finançons des associations de prise en charge de personnes vivant avec le VIH pour les aider à acheter des médicaments, cela fonctionne très bien la plupart du temps. Mais nous avons très ponctuellement besoin d'envoyer quelques boites d'ARV / antiviraux / antifongiques en cas de rupture locale inattendue d'une ou deux molécules ARV qui menace la continuité de traitement de certains patients (en général cela ne concerne pas les ARV les plus prescrits). C'est dans ce cas que nous utilisons des MNU donnés par des hôpitaux parisiens, des particuliers, PHI... Ils sont envoyés en respectant les bonnes pratiques de don. L'envoi ne nous coûte rien en général car nous trouvons quelqu'un pour assurer le transport, et l'utilité ne fait aucun doute car cela laisse le temps à l'association d'attendre que la Centrale d'achat nationale propose à nouveau le médicament.
Cette solution ne devrait pas être nécessaire si le stock de sécurité était de 3 mois dans les pharmacies communautaires, comme prévu théoriquement. Mais la réalité est bien différente du fait des contraintes budgétaires et de la complexité des mécanismes de financement et d'approvisionnement en ARV (chaque bailleur fonctionne différemment). Ainsi, les pharmacies communautaires fonctionnent souvent à flux très tendu pour fournir des traitements à un maximum de patients, seules les plus riches (qui ont des fonds propres pour s'affranchir des gros bailleurs) peuvent constituer un stock de sécurité conséquent si le stock de la centrale d'achat le permet.
Sans ces dépannages ponctuels, je crains que les associations ne puissent trouver une voie de dépannage assez rapide pour éviter les ruptures d'approvisionnement pour les patients... Les centrales d'achat humanitaires internationales proposent d'excellents services, mais les délais sont parfois de 2 semaines, parfois plus. Et les coûts sont supérieurs à ceux des Centrales nationales, ce qui pose des pb de trésorerie lorsque les associations prévoient leurs budgets patient/patient de façon très serrée.
Voici mes inquiétudes, car à court terme nous n'avons de meilleure solution de dépannage pour les patients que les MNU. Je suis cependant consciente qu'à plus long terme il est temps de trouver de meilleurs schémas d'approvisionnement...
Je suis donc intéressée par toute solution de fournisseur qui proposera également des ARV, de façon rapide et peu coûteuse.
Je me demande aussi à quel niveau seront impliqués les laboratoires pharmaceutiques ? Ne pourrait-on pas négocier avec eux, en tant qu'ONG, des achats à faible coût en cas de besoin justifié dans un pays ?
Merci. Je reste intéressée par toute information.
Julie Langlois
Pharmacienne, chargée de l'appui technique et de l'information sur le médicament
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