E-MED: Tentative de diversion des labos
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Communiqu� de presse - 12/05/2000
Tentative de diversion des labos : les malades ne sont pas dupes
Jeudi 11 mai, l�ONUSIDA a rendu public l�accord conclu entre les agences des
Nations Unies et 5 des plus grosses compagnies pharmaceutiques mondiales
pour " am�liorer la distribution � des prix abordables des traitements li�s
au VIH/sida dans les pays en d�veloppement ". Cette annonce n�est pas une
surprise. Elle intervient dans l�agenda politique au moment o� la pression
m�diatique contre les laboratoires est a son paroxysme, � quelques jours de
l�Assembl�e Mondiale de la Sant� et � moins de deux mois de la Conf�rence
Internationale de Durban. Il s�agit avant tout d�une tentative des
laboratoires pour gagner du temps et racheter leur image.
Que cette annonce soit faite le lendemain de la signature par le pr�sident
Clinton d�un d�cret cens� faciliter le recours aux licences obligatoires et
aux importations parall�les pour les pays pauvres n�est pas une co�ncidence.
Craignant un trop grand int�r�t des pays pauvres pour les prix avantageux
des g�n�riqueurs br�siliens, indiens ou tha�landais, les laboratoires
veulent conserver le leadership sur la production et la distribution et sont
contraints de r�agir.
Devant la mobilisation internationale contre les compagnies pharmaceutiques
et pour l�acc�s aux traitement dans les pays pauvres, cette d�claration est
un moindre mal pour l�industrie. Elle n�engage que quelques compagnies.
Abbott, Pharmacia&Upjohn, Dupont Pharma, Gilead qui produisent �galement des
antir�troviraux ne se sont pas associ�s au communiqu�. Pas plus que Pfizer
qui persiste � vendre � des tarifs prohibitifs son Diflucan� (antifongique)
dans les pays pauvres � ou tout autre compagnie productrice de m�dicaments
contre les infections opportunistes. En outre, il ne s�agit que d�une
annonce tr�s floue. Aucune information fiable n�a �t� transmise sur les
futurs prix des m�dicaments. Rien ne prouve qu�ils seront adapt�s � la
capacit� de paiement des pays. Aucun calendrier de la mise en ex�cution de
cette op�ration n�a �t� avanc�. Personne ne sait � l�heure actuelle qui
seront les pays concern�s. Ce qui motive aujourd�hui les compagnies
pharmaceutiques, c�est de rester ma�tre du jeu et d�en fixer les r�gles.
Combien de personnes mourront d�ici � ce que les m�dicaments soient enfin
abordables pour les malades des pays pauvres ? Cette annonce ne doit pas
faire diversion et occulter les priorit�s actuelles :
- Tant qu�ils ne pourront disposer de traitements � des prix suffisamment
bas, les pays pauvres doivent tirer le meilleur avantage possible des
options qu�offrent les accords internationaux (licences obligatoires,
importations parall�les).
- En Afrique francophone, les Etats doivent imp�rativement revoir la
proposition d�accord r�gional r�glementant la propri�t� intellectuelle qui
doit �tre sign� d�ici 2006 (accord de Bangui). Cet accord sert avant tout le
monopole des grosses compagnies d�tentrices de brevets qui tentent de se
soustraire � une �ventuelle concurrence avec les g�n�riqueurs. En l��tat, il
soumet les pays � des conditions beaucoup plus contraignantes que celles des
accords de l�OMC et repr�sente une r�elle menace pour les malades africains.
Notamment en interdisant l�achat de m�dicaments moins chers par importation
ou par production locale.
- La n�gociation avec l�industrie doit se faire � partir des besoins des
pays, non sur la base de propositions conc�d�es par les laboratoires.
- La concurrence doit servir la sant� publique. Elle seule contraindra les
d�tenteurs de brevets � aligner leur prix sur ceux des g�n�riqueurs.
Aujourd�hui, cette annonce prouve au moins une chose : l�industrie ne peut
maintenir impun�ment une logique commerciale meurtri�re. Les m�dicaments ne
sont pas de simples biens de consommation. Les compagnies ont une
responsabilit� vis-�-vis des populations qu�elles devront assumer ; quelques
soient leurs manoeuvres de diversion, les malades entendent bien les y
contraindre.
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