[Traduction d'un message afro-nets]
Afrique du Sud: Traiter la Tuberculose TB et le SIDA en même temps diminue
de moitié la mortalité
JOHANNESBURG, 19 Septembre 2008 (PlusNews) - Associer ARV et ATB
(antituberculeux) peut diminuer de plus de 50% la mortalité des patients
co-infectés par le SIDA et la TB, sauvant près de 10.000 vies par an en
Afrique du Sud.
Ce sont les conclusions d'une étude clinique du Centre des Programmes de
Recherche du SIDA à Durban, (CAPRISA http://www.caprisa.org/joomla/) qui a
comparé la mortalité dans trois groupes de malades co-infectés, qui ont
commencé la prise d'ARV à des moments différents après avoir commencé les
ATB.
Le premier groupe a commencé la prise d'ARV dans les 2 premiers mois de
prise des ATB. Le deuxième groupe a commencé les ARV dès le troisième mois
de prise des ATB. Le troisième groupe n'a commencé à prendre des ARV
qu'après 6 à 9 mois d'ATB.
Ce troisième groupe est le reflet de la pratique courante en Afrique du Sud,
pratique basée sur la théorie qui veut que l'association ARV et ATB peut
engendrer des effets dangereux et réduire leur efficacité.
Cette théorie n'a jamais été testée jusqu'à maintenant. Une recommandation
de l'OMS (WHO http://www.who.int/hiv/topics/tb/en/) qui préconise que
seulement les malades dont le compte de CD4 est inférieur à 50 prennent
simultanément les ARV et les ATB, est simplement basée sur des observations
médicales. Le compte des CD4 mesure le pouvoir immunitaire.
Un comité de suivi de la sécurité a demandé d'arrêter le troisième groupe de
l'étude CAPRISA au début de ce mois, alors que le taux de mortalité y était
supérieur de plus de 55% par rapport aux deux autres groupes où les deux
traitements sont associés.
L'étude a aussi montré que des patients dont les CD4 se situaient entre 200
et 500 mourraient si les ARV étaient reculés jusqu'après la fin du
traitement par ART. L'Association Américaine de Chimie Clinique (American
Association for Clinical Chemistry) estime que le compte normal de CD4 se
situe entre 500 et 1.500 cellules par millimètre cube de sang.
Selon le Dr. François Venter, directeur de la Société sud africaine des
cliniciens du SIDA, peu de cliniciens seront surpris par ces résultats chez
des patients dont les CD4 sont inférieurs à 200.
"Cependant, la différence frappante chez les patients dont les CD4
dépassent 200 nous oblige à revoir notre façon de traiter les malades, chez
qui traditionnellement on finissait les ATB avant de commencer avec les ARV
... Poursuivre avec cette approche conduira à de nombreux décès, et nous
devons urgemment revoir notre pratique » a-t-il ajouté.
Selon l'OMS, près de 30% des patients co-infectés en Afrique sub saharienne,
meurent avant la fin du traitement par ATB ; et en Afrique du Sud, plus de
60% des malades de la TB ont aussi le SIDA.
Les résultats des deux autres groupes de l'étude qui permettront de définir
le meilleur moment pour commencer les ARV ne seront pas connus avant 2010.
D'ici là, les chercheurs de l'étude pensent que « les résultats sont
suffisamment éloquents pour traiter simultanément la TB et le SIDA.
Dans une déclaration du début de cette semaine, il demande que tout nouveau
malade de la TB se voit testé pour le SIDA. Les cas positifs dont les CD4
seront inférieurs à 500 recevront des ARV en plus des ATB. En Afrique du
Sud, seuls les malades dont les CD4 sont en dessous de 200 reçoivent ces
traitements.
Les spécialistes du SIDA poussent le ministère de la Santé à réviser ses
guides thérapeutiques http://www.irinnews.org/report.aspx?ReportId=78075 en
regard de l'évidence que les patients qui démarrent les ARV plus tôt
répondent mieux et sont moins enclins à développer des maladies
opportunistes comme la TB, mais encore faut-il que le Ministère le fasse.
Pour le Dr. Venter, l'étude CAPRISA répond à l'une des questions les plus
critiques du SIDA: « Il nous faut agir au plus vite » a-t-il déclaré.
R Koppenleitner
mailto: RKoppenleitner@t-online.de
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