[e-med] Une "innovation décisive" dans le traitement du sida

Une "innovation décisive" dans le traitement du sida
NOUVELOBS.COM | 19.11.04 | 11:04

Selon l'hebdomadaire Valeurs actuelles, deux chercheurs testent depuis deux
ans un traitement qui empêcherait le virus de se multiplier.
http://permanent.nouvelobs.com/societe/20041118.OBS1824.html
Le virus d'immunodéficience humaine (VIH)

U n traitement thérapeutique capable d'inactiver le virus du sida pourrait
être rapidement rendu public par deux chercheurs français, révèle le
magazine Valeurs actuelles dans son édition à paraître vendredi.
Ce nouveau traitement, mis au point par les scientifiques français
Jean-Marie Andrieu et chinois Wei Lu, consiste "non pas à faire disparaître
le virus mais à l'empêcher de se multiplier grâce à un processus vaccinal
appliqué à un organisme déjà atteint", affirme l'hebdomadaire. Jean-Marie
Andrieu et Louis Wei Lu comptent, dans les prochains jours, communiquer sur
leur découverte, laquelle fera très prochainement la une de la revue
américaine Nature, selon la même source.

Testé depuis deux ans

Testé depuis deux ans sur des macaques atteints du VIS (le sida des singes),
il "pourrait déboucher rapidement sur la mise au point d'une innovation
décisive, un traitement vaccinal à l'usage des personnes déjà atteintes de
la maladie". Les deux chercheurs ont travaillé sur les cellules dendritiques
qui "jouent le rôle de 'sentinelles' chargées de repérer la présence d'un
intrus dans l'organisme.

Ce sont elles qui indiquent ensuite aux lymphocytes l'ennemi à éliminer".
Contrairement aux virus classiques, contre lesquels les lymphocytes génèrent
des anticorps reconnaissant et détruisant une infection, le VIH se sert du
lymphocyte pour proliférer.

"Activer les défenses naturelles"

Jean-Marie Andrieu, chef du service d'oncologie de l'hôpital parisien
Georges Pompidou, et Wei Lu, attaché à l'Institut de recherche pour le
développement, ont fait en sorte que "les cellules dendritiques apprennent
préalablement au lymphocyte à se protéger des antigènes présents dans la
capsule du VIH", rapporte le magazine.
"Activer les défenses immunitaires naturelles - les immuniser pourrait-on
dire, puis les multiplier au lieu d'assister, impuissants à leur inexorable
dégradation, voici la nouveauté", explique Valeurs actuelles .De plus, le
traitement permettrait de limiter les effets secondaires des trithérapies -
les traitements qui permettent de bloquer dans de nombreux cas la
progression de la maladie. Selon le magazine, les deux chercheurs ont eu
essentiellement recours à des fonds privés pour leurs travaux.
Les brevets ont été déposés en France mais les expériences ont été menées au
Brésil et en Chine.

Avancées

Cette annonce intervient quelques jours après la publication dans la revue
spécialisée Immunology des résultats de travaux d'un groupe de chercheurs
français qui a réussi à produire des anticorps capables de bloquer, en
laboratoire, l'infection de cellules humaine par différentes souches du
virus du sida.
Ces résultats obtenus in vitro, en éprouvette, par l'équipe d'Ara
Hovanessian (CNRS-Institut Pasteur, Paris), en collaboration avec l'équipe
de Sylviane Muller (CNRS, Strasbourg) "ouvrent des perspectives
intéressantes pour le développement d'un vaccin contre le sida", selon les
chercheurs.
Les anticorps fabriqués par des lapins bloquent en éprouvette l'invasion de
globules blancs, impliqués dans la défense de l'organisme (des lymphocytes T
CD4), par les différentes souches du virus du sida le plus répandu sur la
planète, le VIH-1. C'est la première fois que des anticorps dirigés contre
une protéine d'enveloppe du VIH-1 réagissent à différentes souches testées,
selon les chercheurs.

Un défi majeur

Plus de vingt ans après l'identification du virus de l'immunodéficience
humaine (VIH), la pandémie du sida reste l'un des défis majeurs de santé
publique à l'échelle mondiale, rendant le besoin d'un vaccin plus que jamais
nécessaire.
L'un des défis de cette recherche vaccinale est d'induire la production
d'anticorps neutralisants, afin d'inhiber l'infection de nouvelles cellules,
et ainsi, de réduire le nombre de particules virales (la charge virale) et
le nombre de cellules infectées de façon latente dans les différents
réservoirs du virus, cachés dans l'organisme.