http://www.evous.fr/Sida-medicaments-vaccins-la-recherche-avance,1172703.html
Trente ans après la découverte de ce rétrovirus, la journée mondiale contre le Sida continue. 2011, à l’aube des nouvelles stratégies encourageantes, voici un point sur les avancées scientifiques.
Depuis 1991, la recherche scientifique a effectué en 20 ans des avancées révolutionnaires en matière d’immunologie. Elle se dirige maintenant, vers des progrès sans précédent dans la lutte contre le VIH. Depuis 1980, date de la découverte du mystérieux virus de l’immuno-déficience humaine (VIH) – à l’époque, le LAV ("lymphadenopathy associated virus"), le Sida (syndrome de l’immuno-déficience acquise) a ravagé la planète avec des dizaines de millions de décès. Cette maladie est l’une des plus graves dans l’histoire de l’humanité : 30 ans de VIH, 30 millions de morts.
Parallèlement, les avancées en matière d’immunologie n’ont jamais été aussi grandes. À tel point que la recherche médicale s’oriente vers une possible éradication progressive de ce rétrovirus. Trente années de lutte qui aboutissent à de nouveaux résultats, prolongeant de manière durable la vie des malades et permettant aujourd’hui une procréation bien contrôlée et fiable. Maintenu dans une charge virale indétectable avec un bon compte de CD4, permet aujourd’hui de vivre toute sa vie.
Cependant, les traitements restent encore lourds et demandent une observance absolue. L’histoire vers des progrès de la science continue.
1991, un tournant historique dans la lutte contre le VIH
En 1987, la commercialisation en France de l’AZT (un antirétroviral) est une première lueur d’espoir pour les malades. Ce tout premier traitement, aujourd’hui arrêté en raison des effets secondaires douloureux, engagea, en 1990, les essais cliniques vers les trithérapies. Kaletra,Truvada, Sustiva, etc., sont aujourd’hui des médicaments perfectionnés, sous blister (une coque de plastique transparente ne nécessitant plus le stockage des médicaments au frigo) et mieux dosés, avec des effets secondaires minorés, à condition de respecter strictement les règles d’observance et d’hygiène de vie.
Atripla, Quad..., derniers nés des molécules "deux voir quatre en un", offrent un confort récent, et illustrent les progrès dans la modernisation et la simplification des traitements. Mais la maladie ne se guérit toujours pas.
Vers l’espoir des vaccins et de l’éradication
Dans une perspective de soigner définitivement les séropositifs et faire reculer le Sida dans le monde, les grands chercheurs, financés par des firmes ou des laboratoires, ont engagé une concurrence effrénée. Des laboratoires thaïlandais, en partenariat avec les laboratoires de l’Institut Pasteur en France, ont tenté en 2009 un tout premier vaccin mais qui reste très largement à optimiser. En 2010, l’Afssaps a donné son feu vert : la société InnaVirVax vient de commencer à tester à l’hôpital Cochin et à la Pitié-Salpêtrière son vaccin thérapeutique Vac3S contre le sida sur 24 patients. Ce vaccin ne vise pas à protéger les individus sains du virus VIH, mais à aider ceux qui ont déjà été infectés à mieux s’en défendre.
Par ailleurs, les nouvelles recherches actuelles menées en France et aux Etats-Unis, essais par injection dans les réservoirs, - ces fameux sanctuaires de l’organisme humain dans lequel le rétrovirus se retranche contre les traitements qui ne peuvent l’atteindre dans ces zones -, sont des voies possibles vers l’éradication. L’idée également d’irradier, dans un but thérapeutique, les patients infectés par le VIH refait surface, à travers l’administration de radiophosphore 32...
En conclusion, Les nouveaux traitements antirétroviraux améliorent notablement la santé des patients. Plusieurs stratégies nouvelles sont lancées : éliminer la réplication résiduelle du VIH en intensifiant la trithérapie avec des antirétroviraux supplémentaires ; éliminer les cellules réservoirs (les cellules latentes) ; rendre les cellules résistantes au VIH ; favoriser des réponses immunitaires efficaces contre le VIH, et voir un jour venir la possibilité d’une éradication. A ce titre et dans une perspective de stopper la maladie et la contamination dans le monde, Onusida et les associations ont décrété l’objectif Zéro.
Mais les crédits se réduisent et les États se désengagent, alors que la recherche a besoin d’argent pour avancer plus vite. La journée mondiale contre le Sida demeure plus que jamais d’actualité.
Envoyé de mon iPad
Simon KABORE
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)