[e-med] Une première au Sénégal : Des inspecteurs en pharmacie prêtent serment au tribunal de Dakar

[l'évènement date un peu, mais l'information est intéressante.CB]

Une première au Sénégal : Des inspecteurs en pharmacie prêtent serment au
tribunal de Dakar
Mercredi 6 Octobre 2010
http://www.xibar.net/Une-premiere-au-Senegal-Des-inspecteurs-en-pharmacie-pretent-serment-au-tribunal-de-Dakar_a27767.html

Une première dans les annales de l'exercice de la pharmacie au Sénégal.
Quatre inspecteurs pharmaciens ont prêté serment, hier, devant le juge au
niveau du Palais de justice de Dakar. Après leur prestation, 'ces
pharmaciens aux allures de policiers', désormais assermentés, peuvent saisir
directement le procureur de la République.

'Nous rendons grâce à Dieu et remercions les autorités qui nous ont donné l'opportunité
de faire cette formation', lance le docteur Youssou Ndao, de l'inspection de
la pharmacie, à sa sortie d'audience. Il avait à ses côtés le Dr Madické
Diagne, chef de la division du contrôle des médicaments, le Dr Abibatou Wade
et le Dr Jeanne Marie Rose Guèye. Ils sont les quatre inspecteurs en
pharmacie à avoir prêté serment pour la première fois au Sénégal devant le
juge. Actuellement, ils sont au nombre de six dans le pays, dont deux
actuellement en fonction au niveau de la direction de la Pharmacie et des
laboratoires.
Le métier de pharmacien inspecteur concerne donc tous les maillons de la
chaîne du médicament. Il est appelé à veiller à l'échelle nationale à la
sécurité sanitaire tout le long de la chaîne du médicament. Fonctionnaire de
son état, les agents de santé publique participent à la conception de la
politique de santé et ils sont chargés, sous l'autorité du ministre de la
Santé, de la mise en ouvre, de l'exécution et du contrôle de cette politique
dans le domaine de leur compétence. Ils contrôlent l'application des lois et
règlements relatifs à l'exercice de la pharmacie et de la biologie médicale.

Dans le cadre de leurs attributions, ils peuvent être chargés d'études et de
missions spéciales. Ils peuvent être associés à l'enseignement, à la
formation et à la recherche dans le domaine de la santé publique. Dans l'exercice
de leur mission, ils veillent au respect du secret professionnel et aux
règles professionnelles. C'est pourquoi, les inspecteurs de la pharmacie
sont tenus au secret professionnel dans les conditions prévues par l'article
378 du Code pénal. Ils prêtent serment devant le tribunal civil de leur
résidence.

Le travail d'inspecteur en pharmacie se limitait jusque-là à faire des
constatations, mais il ne pouvait pas saisir directement le procureur de la
République. Aujourd'hui, c'est fait. Les inspecteurs pharmaciens n'auront
plus besoin de passer par des voies détournées. Dans tous les cas où les
inspecteurs de la pharmacie relèveront un fait susceptible d'impliquer des
poursuites pénales, ils transmettront le dossier au procureur de la
République compétent. Un avis de cette transmission est adressé au président
du Conseil de l'ordre intéressé.

Directeur de la Pharmacie et des laboratoires, le Pr Pape Mamadou Diop,
présent à la cérémonie de prestation de serment, dira que 'c'est un acquis
important qui va nous pousser à aller un peu plus loin : Celle de la
formation d'un véritable corps d'inspecteurs en pharmacie, créant ainsi une
certaine vocation chez les jeunes pharmaciens'. Du moment que le travail se
fait désormais à Dakar, la direction de la Pharmacie et des laboratoires
pense avoir une certaine masse critique avec un nombre important d'inspecteurs
en pharmacie.

L'objectif de ladite direction est d'avoir au moins un inspecteur régional
pour chacune des 14 régions du Sénégal et une dizaine pour la direction
centrale. Les espoirs se focalisent sur la contribution de l'Uemoa qui a
promis un certain nombre de bourses de formation à raison de deux bourses
par Etat sur les huit que compte la zone économique.

Au niveau de l'Ucad, il a été créé l'Institut des sciences du médicament
(Ism). Avec un décret signé, cet institut disposera en son sein d'un centre
de formation des inspecteurs en pharmacie avec une trentaine d'agents en
formation. 'Mais il ne sert à rien de former des inspecteurs en pharmacie
pour les perdre ensuite dans la nature. On espère qu'ils resteront dans le
circuit de l'Etat', souhaite Pr Pape Mamadou Diop.

I. NIANG
Source Walfadjri

Une information qui date; mais qui a tout son pesant d'or!! A quand
pour les autres pays africains? C'est un bon exemple à vulgariser et
pour cela, l'OMS doit recommander à nos États d'aller plus loin dans
le cadre de l'inspection pharmaceutique: assermenter les pharmaciens
inspecteurs et développer les conditions nécessaires pour l'exercice
de leur fonction....
Bien à tous!

--

Toutes nos félicitations à nos confrères du Sénégal et l'état du Sénégal.Ce dernier a amorcé une véritable politique du médicament en adoptant une attitude sans complaisance avec la fermeture du grand et intouchable marché"KEUR SERIGNE BI".

Nous attendons, nous les voisins mauritaniens que tout simplement la profession soit exercée par des pharmaciens. A ce jour la pharmacie est sous la coupe des commerçants purs et durs et les faux diplômes.
Pas de déontologie sauf celle qui dicte le gain aveugle et criminel. Les textes juridiques étant des plus mauvais ne sont tout simplement pas appliqués et font le bonheur de tous les roublards en matière de trafic et de faux médicaments. Comme quoi en Mauritanie il n'est pas bon d'être pharmacien.

Cordialement
Cheikh Brahim
Pharmacien

comme Arsène, je suis très heureux de ces assermentations et vivement que les autres pays emboitent le pas.

Kpatcha TCHAMDJA
Pharmacien Régional/Région de la Kara
TOGO

Chers confreres,

Il y a a relever qu'en RDC, depuis des annees, les pharmaciens inspecteurs pretent serment devant le procureur de la Republique en tant qu'officier de police judiciaire a competence restreinte. Mais ceci n'a jamais ete suffisant pour ameliorer la situation du secteur.

Merci,
Gabriel Bukasa Kaleka
B.Pharm., MPH

+243(0)99 747 17 89
Kinshasa - DRC
World Malaria Day 2011:
Achieving progress and impact

Gabriel,
vous avez surement raison de relever que l'assermentation à elle seule ne
resoudra pas tous les problèmes mais pour c'est un début et on ne va pas bouder notre plaisir.

pour moi trois points (formation, lutte contre la corruption et soutien des
pouvoir publiques) me semblent tout de même indispensables:

1. est ce qu'il existe des formations pertinentes de pharmaciens inspecteurs en
afrique sub saharienne? et est ce que les pharmaciens nommés sont formés ou du
moins ont ils l'expérience nécessaire?

2. interrogation sur nos capacités et notre réel désir de lutter et de resister
à la corruption en tant que pharmacien inspecteurs....

3. l'autre aspect à ne pas négligé c'est l'engagement des politiques à faciliter
le travail des inspecteurs (statuts particuliers, non intervention
intempestives,...). s'il n'est pas acquis, l'assermentation restera juste un
folklore.

Pierre K.TCHAMDJA
Pharmacien Régional
Région de la Kara
TOGO

Bonjour a tous

Je suis tout a fait d'accord avec ce que dit mon collegue Cheikh Brahim. Mais faut-il oublier qu'entre preter serment et etre efficace dans l'action a mener et le serment le chemin à parcourir est long. Si aujourd'hui certains problèmes de lù 'exercice de la profession de pharmacien persistent en Mauritanie, le Sénégal y est pour quelque chose: Trafic de faux medicaments, complicite avec les pharmacies et pharmaciens de ce pays, promotion de n'importe et par n'importe qui en provenance du Senegal. De plus le discours a toujours ete le point fort de nos voisins mais attendons encore quelque temps et évaluons pour faire un jugement avant de distribuer les fékicitations.

Eby Ould Cheikh
Pharmacien de santé publique.

Bonjour à tous.
il est vrai que lorsque tous les écrous de la pharmacie sont serrés la profession marque des points et l'inspection de la pharmacie vient pour compléter le travail de la direction des pharmacies.
comme gardienne du temple elle saura aider par ses prérogatives l'ensemble des instances professionnelles.
mon voeu c'est de voir l'état sénégalais doter l'inspection des moyens logistiques adéquats et surtout faire cesser l'impunité.
Boniface OKOUYA
pharmacien, Congo

Kephas,

Je suis tout a fait d'accord avec les points que vous avez evoques. Nous sommes d'accord que la prestation de serment seul ne suffit pas pour favoriser l'amelioration du secteur. De ce fait, il y a necessite de pouvoir epingler de facon precise les facteurs qui rendraient efficace le travail des pharmaciens inspecteurs.

Vous avez mis en exergue un facteur important qui est l'engagement politique.

Si la formation des pharmaciens inspecteurs peut etre realisee, la question a se poser est celle de savoir comment faire pour que l'engagement politique devienne effectif dans le but de favoriser l'efficacite des pharmaciens inspecteurs.

Merci,

Gabriel Bukasa Kaleka
B.Pharm., MPH

+243(0)99 747 17 89
Kinshasa - DRC
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Achieving progress and impact

Bonjour a TOUS;

La reglementation en vigueur chez nous en RD Congo est que celui qui est revetu de la fonction d'inspecteur dans le domaine pharmaceutique et certains autres, prete son serment devant le procureur de la republique de son lieu apres une formation appropriee. Ceci lui donne qualite d'un officier de police judiciaire OPJ devant repondre au Procureur.

Le probleme est que, comme dans certains autres pays africain je crois, de fois le pharmacien ne joue pas ce role que lui donne la loi, mais volontairement soit il en abuse, soit il se plaint et a peur d'agir avec beaucoup de raisons evoquees.

Chacun devra user de son pouvoir
Merci

Pharmacien Francois M.R.Tshitenge/DRC

Je félicite les collègues du Sénegal de voir que le travail des pharmaciens inspecteurs sera peut être plus efficace avec leur participation comme un de segment de la justice.
Gaby fait remarquer en effet qu'en RDC cela est fait depuis plus de 30 ans,les inspecteurs sont des officiers de police judiciaire à compétence restreinte. Le problème que cela a compliqué la situation et contribué a aggravé le désordre, c'est le fait que lorsque l'inspecteur a instruit un dossier, il le transmet à l'officier du ministère public (parquet) pour que celui ci complète l'instruction et amène le dossier au tribunal. Il se trouve qu'à ce niveau il se passe beaucoup des choses (trafic d'influence, corruption.....) ou RIEN du tout et àla fin aucune condamnation!

J'éspère donc que l'appareil judiciaire du Sénegal fonctionne correctement sinon la situation va s'aggraver!

Franck Biayi
Pharmacien
Directeur Honoraire DPM
Kinshasa/RDC
Tél:+243818125838

(compléments d'informations suite au message n° sur ce sujet.CB]

Chers Collègues,

Je remercie mon collègue Eby ould Cheikh.Je voudrais attirer l'attention sur le sujet de la profession et non sur les sur les conséquences de la pratique de la pharmacie. Je veux dire que la pharmacie ressemble à la profession pharmaceutique au Sénégal et qu'en Mauritanie elle est tout simplement dans le commerce général et ça tout le monde le sait.Cela fait plus de 25 ans que cette profession est gérée par des commerçants. Ils légifèrent et exercent la profession. Les pharmaciens hautement diplômés sont carrément personna non gratta dans la profession. La dernière loi pharmaceutique nous l'a prouvé. Cette loi a été
élaborée de mains de maître pour mettre la profession aux normes, approuvée en conseil des ministres sous le haut patronage du Président de la République, celle-ci a été charcutée et lacérée par deux ou trois sbires commerçants qui détiennent le secteur au parlement et au Sénat.
La loi ainsi adoptée est à ce jour dans les tiroirs complètement
inutilisable. Nous ne devons pas confondre l'exercice de la profession et le commerce général du médicament. Malheureusement en Mauritanie c'est le commerce général du médicament n'importe quoi qui prime.

Meilleures salutations
Cheikh Brahim

Les autres pays devraient suivre cette action posée par le Sénégal. Plus il y aura de pays qui initient l'inspection, plus il y aura des échanges sur la pratique, les succès, les contraintes et les moyens pour améliorer. C'est cette dynamique qui pourra faire progresser l'inspection et la rendre à plus long terme, véritablement efficace.

Dr Abiba Banla Kéré
Pharmacienne
Institut National d'Hygiène
Lomé Togo

Oui c'est bien de prêter serment, mais que vaut ce serment si le pharmacien lui même ne respecte pas l'éthique professionnelle? Au moment où je vous écrit je suis en stage d'inspection pharmaceutique en Belgique à Liège. Mais la façon dont les confrères travaillent fait même la fierté de la profession. Une officine ouverte au public se fait inspecter une fois tous les trois ans sauf s'il y a un problème qui nécessite une inspection non programmée, une grossisterie se fait inspecter tous les 5 ans, de même pour les industries de fabrication de médicaments. Mais qu'est ce que j'ai constaté? Même sans inspection le pharmacien respecte sa profession et tout marche bien. Nous exhortons les pharmaciens africains et en particulier les pharmaciens congolais de retrouver leur éthique professionnelle et d’arrêter de jeter les pierres sur les inspecteurs, car ailleurs il y a peu d'inspections et les choses marchent bien. Unissons-nous pour
l'amour de la profession et ensemble trouvons une solution pour la pharmacie congolaise. Odette Kangola DPM/ Kinshasa

Odette Kangola

Cher collegue,

Je pense que pour régler les problèmes de la pharmacie en Afrique, il va falloir, décideurs et professionnels, voir la réalité de face d'une part et conjuguer nos efforts avec une volonté sincère de trouver les solutions adéquates mais surtout perennes. Nous savons tous que l'inspection pharmaceutique, n'est guère en mesure de régler les problèmes de ce secteur tant que d'autres mesures ne sont pas prises: Il s'agit entre autres de:

1) la diminution de l'influence des multinationales à travers un arsenal juridique fort et complet qui protège d'abord les intérêts de nos citoyens avant ceux des hommes d'affaires et des représentants des groupes d'influence,
2) la création de conditions idoines des responsables en charge de la régulation et du ontrôle tant par la formation nécessaire pour l'exercice de leurs fonctions que par la mobilisations des moyens pour mener à bien leurs missions,
3) la conjugaison des efforts de tous les segments de l'Administration (santé, Douanes, commerce, autres ministères....etc.) pour assurer une gestion optimale mais éfficace du secteur santé en général et sous secteur pharmaceutique en particulier pour minimiser les enjeux et faire ainsi aboutir nos politiques de santé qui vont d'un échec à un autre,
4) la formulation de politiques nationales cohérentes et en harmonie avec les plans et politiques nationaux de santé assorties de système de suivi-évaluation rigoureux pour apporter les correctifs si nécessaires au cours de l'éxécution des-dites politiques.

C'est dans cet environnement global que les inspections trouveront leurs places et pourraient ainsi contribuer à la construction d'un tel édifice. Par contre les inspections créés isolement dans un environnement comme celui de nos pays aujourd'hui, seront plutôt source de gâchis et de frustration sauf pour ceux qui veulent vendre un discours et rien qu'un discours sans soucier des résultats.

Eby Ould Cheikh
Pharmacien de Santé publique.

Chers émediens,
Le sujet sur l’inspection pharmaceutique déchaine des passions. De
jour en jour, les débats soulèvent des sujets très préoccupants qui
remettent en cause le monopole pharmaceutique. Alors, je voudrais
proposer des actes concrets. Et pour cela, je soumets les éléments
suivants à votre réflexion.
1. Définissons par pays 2 ou 3 obstacles à la mise en place d’une
inspection pharmaceutique forte et respectable
2. Définissons 2 ou 3 axes d’intervention pour le renforcement de
l’inspection pharmaceutique en Afrique sub-saharienne
3. Les modérateurs feront une synthèse de ces éléments pour qu’on le
soumette au prochain forum pharmaceutique à Dakar. Que lors de ce
forum un groupe de travail soit mis en place pour faire des
propositions d’action stratégiques au niveau des pays.
Ainsi, en tant que professionnel, on aura fait le premier pas et, sans
oublier que, les pays pourront mutuellement profiter de l’expérience
des uns et des autres en la matière.
Bien à tous.

--

Chers confrères,

L'idée de Arsène Ouedraogo est très excellent dans ce sens que ce sujet peut être débattu à fonds au forum de Dakar afin de dégager des pistes des actions a mener pour chaque pays. Prenons en conscience pour que nous passions au concret.

Merci,

Gabriel Bukasa KalekaB.Pharm., MPH+243(0)99 747 17 89Kinshasa - DRCWorld Malaria Day 2011: Achieving progress and impact