[e-med] Vente illicite des médicaments: Les pharmaciens du Cameroun en guerre contre la fraude

Vente illicite des médicaments: Les pharmaciens du Cameroun en guerre contre
la fraude

Par christian.tchapmi | Vendredi 15 janvier 2010 | Le Messager
http://www.lemessager.net/?p=5607

L’époque où le commerce illicite des médicaments génériques s’opérait au
Cameroun au nez et à la barbe de tous est révolue. C’est du moins
l’essentiel de ce qu’on peut retenir des deux jours de conclave auxquels ont
pris part les pharmaciens, les experts du ministère de la Santé publique,
les responsables de la police, des douanes, de la Communauté urbaine de
Yaoundé (CUY) et autres partenaires de santé au Cameroun. Au menu des
concertations, la révision de la loi régissant la profession de pharmacien
au Cameroun et la problématique de la vente illicite des produits
pharmaceutiques. Deux sujets brûlants qui ont constitué l’objet des débats.
Concernant le premier volet, les pharmaciens estiment que le cadre
législatif et réglementaire doit être amélioré grâce à la mise en place d’un
code de la pharmacie et du médicament soutenu par une charte aux différentes
structures oeuvrant dans ce secteur les sommant de se mettre au pas. Au
cours des travaux, « nous avons fait plusieurs propositions de loi que nous
allons soumettre à l’Assemblée nationale afin qu’ils soient votés au cours
de la séance plénière de mars 2010 », explique le Dr Boubakary Boulé, vice
président de l’ordre des pharmaciens du Cameroun. Il a aussi été question de
voir dans quelle mesure faciliter l’accès des médicaments dans les zones
rurales.

Toilettage du circuit

Après les dérives observées ces cinq dernières années autour du trafic des
produits pharmaceutiques (corruption, contrefaçon, porosité des
frontières…), les pharmaciens exigent qu’une filière de formation de
pharmaciens douaniers soit créée au niveau de l’Ecole nationale de
l’administration et de la magistrature suprême (ENAM). Ceci, espèrent-ils
pourra « stopper l’hémorragie » qui paralyse ce secteur. Dans le même ordre
d’idée ils suggèrent au gouvernement et à toutes les unités compétentes que
tous les dons en médicaments provenant de ces ONG soient recensés,
réceptionnés et contrôlés par les structures agrées. Conscient du constat
selon lequel les faux médicaments ou ceux périmés ont inondé le marché, les
professionnels de santé invitent leurs partenaires à réviser la structure
des prix en tenant compte l’étude approfondie de la rentabilité des
officines de pharmacie et de l’accessibilité des médicaments aux patients.
Toutes choses qui ne peuvent être possible que si l’inspection de la
pharmacie dans les régions et les départements est renforcée par
l’augmentation du nombre des inspecteurs. L’action de ces derniers
empêcherait la vente illicite des médicaments aux malades au sein des
hôpitaux.

Concernant les formations sanitaires, les pharmaciens exigent à l’Etat en
plus de décourager l’acquisition massive de médicaments, à faire respecter
la réglementation en matière de détention des produits en fonction du
plateau technique. Ceci en leur fixant des prix plus élevés que les prix de
cession aux pharmaciens d’officines et en créant un cadre incitatif et saint
pour l’éclosion de l’industrie pharmaceutique générique locale. Un accent a
également été mis sur le renforcement de la communication en langue locale
dans les zones rurales par la pénétration des réseaux des associations des
femmes, l’extension des chaînes de radio et la sensibilisation des
populations vivant dans lesdites localités. En somme, une kyrielle de
mesures à laquelle les parties concernées gagneraient à respecter à la
lettre pour épurer le secteur de médicaments au Cameroun.