Vente illicite des médicaments: Les pharmaciens du Cameroun en guerre contre
la fraude
Par christian.tchapmi | Vendredi 15 janvier 2010 | Le Messager
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Lépoque où le commerce illicite des médicaments génériques sopérait au
Cameroun au nez et à la barbe de tous est révolue. Cest du moins
lessentiel de ce quon peut retenir des deux jours de conclave auxquels ont
pris part les pharmaciens, les experts du ministère de la Santé publique,
les responsables de la police, des douanes, de la Communauté urbaine de
Yaoundé (CUY) et autres partenaires de santé au Cameroun. Au menu des
concertations, la révision de la loi régissant la profession de pharmacien
au Cameroun et la problématique de la vente illicite des produits
pharmaceutiques. Deux sujets brûlants qui ont constitué lobjet des débats.
Concernant le premier volet, les pharmaciens estiment que le cadre
législatif et réglementaire doit être amélioré grâce à la mise en place dun
code de la pharmacie et du médicament soutenu par une charte aux différentes
structures oeuvrant dans ce secteur les sommant de se mettre au pas. Au
cours des travaux, « nous avons fait plusieurs propositions de loi que nous
allons soumettre à lAssemblée nationale afin quils soient votés au cours
de la séance plénière de mars 2010 », explique le Dr Boubakary Boulé, vice
président de lordre des pharmaciens du Cameroun. Il a aussi été question de
voir dans quelle mesure faciliter laccès des médicaments dans les zones
rurales.
Toilettage du circuit
Après les dérives observées ces cinq dernières années autour du trafic des
produits pharmaceutiques (corruption, contrefaçon, porosité des
frontières
), les pharmaciens exigent quune filière de formation de
pharmaciens douaniers soit créée au niveau de lEcole nationale de
ladministration et de la magistrature suprême (ENAM). Ceci, espèrent-ils
pourra « stopper lhémorragie » qui paralyse ce secteur. Dans le même ordre
didée ils suggèrent au gouvernement et à toutes les unités compétentes que
tous les dons en médicaments provenant de ces ONG soient recensés,
réceptionnés et contrôlés par les structures agrées. Conscient du constat
selon lequel les faux médicaments ou ceux périmés ont inondé le marché, les
professionnels de santé invitent leurs partenaires à réviser la structure
des prix en tenant compte létude approfondie de la rentabilité des
officines de pharmacie et de laccessibilité des médicaments aux patients.
Toutes choses qui ne peuvent être possible que si linspection de la
pharmacie dans les régions et les départements est renforcée par
laugmentation du nombre des inspecteurs. Laction de ces derniers
empêcherait la vente illicite des médicaments aux malades au sein des
hôpitaux.
Concernant les formations sanitaires, les pharmaciens exigent à lEtat en
plus de décourager lacquisition massive de médicaments, à faire respecter
la réglementation en matière de détention des produits en fonction du
plateau technique. Ceci en leur fixant des prix plus élevés que les prix de
cession aux pharmaciens dofficines et en créant un cadre incitatif et saint
pour léclosion de lindustrie pharmaceutique générique locale. Un accent a
également été mis sur le renforcement de la communication en langue locale
dans les zones rurales par la pénétration des réseaux des associations des
femmes, lextension des chaînes de radio et la sensibilisation des
populations vivant dans lesdites localités. En somme, une kyrielle de
mesures à laquelle les parties concernées gagneraient à respecter à la
lettre pour épurer le secteur de médicaments au Cameroun.