[e-med] Cameroun: le Nord malade des médicaments illicites

CAMEROUN: le Nord malade des médicaments illicites

Cameroon Tribune (Yaoundé)
26 Juillet 2005
Publié sur le web le 26 Juillet 2005
Daniel Ibrahima

- " Le phénomène de la vente des médicaments illicites gagne du terrain dans
la province du Nord.

Ces vendeurs illicites vont même déjà jusqu'à placer des perfusions à leurs
clients au marché central de Garoua. Les ravages sur le plan sanitaire sont
vraiment énormes ". Ces propos sont du délégué provincial de la Santé
publique du Nord, Dr Jermias Inrombé, tenus le 20 juillet dernier, à
l'occasion des premières assises de la commission provinciale de lutte
contre les médicaments et les produits pharmaceutiques illicites. Pour le
secrétaire général de la province, Joseph Bertrand Mache Njouonwet, qui en
assurait la coordination, l'objectif de ce conclave était de mettre en
application les instructions gouvernementales en matière de lutte contre les
médicaments illicites, instructions à plusieurs reprises réitérées par les
ministres en charge de la Santé publique et du Commerce. Aussi a-t-il été
question, dans un premier temps, d'identifier les principaux points d'entrée
de ces médicaments illicites et de contrebande et, dans un second temps, de
mettre sur pied la stratégie la meilleure pour l'atteinte d'un résultat
optimum en terme d'éradication de ce fléau social.

De l'avis du délégué provincial de la Santé publique du Nord, l'affluence
des populations vers ces pharmacies de la rue n'est point due à un problème
de pauvreté ou de faible pouvoir d'achat, comme l'on aurait tendance à le
faire croire. Elle découle, selon lui, de la propension des populations et
des citoyens camerounais en général à la facilité. Et le délégué de la Santé
publique du Nord de renchérir que le phénomène devient de plus en plus
préoccupant. De nombreuses victimes, de ces vendeurs de médicaments et
produits pharmaceutiques illicites sont accueillis régulièrement dans les
formations sanitaires de la province.

A l'issue de la concertation, il a été recommandé de sensibiliser davantage
les populations sur les dangers que comporte la consommation de ces
médicaments contrefaits et de qualité douteuse. Il a également été retenu
d'interpeller et d'associer les collectivités publiques décentralisées à
cette lutte. " La vente des médicaments illicites est une activité
dangereuse et illégale ", ajoutera le préfet de la Bénoué, Adolphe Lele
Lafrique, également membre de cette commission, à l'attention de ses pairs.
La contribution des municipalités consistera entre autres à résilier les
contrats de bail de ceux de leurs locataires qui se livrent à des activités
dangereuses et illicites à l'instar de la vente des médicaments de
contrefaçon et de contrebande.

Comme dans beaucoup de pays , il s'agit en effet d'une demande
d'accessibilité financière et géographique.
Le but d'une campagne est de faire comprendre le danger aux autorités. Le
décideur politique a du mal à résister à la pression du loobing des
"commerçants". C'est souvent au niveau politique le plus haut une remise en
question du monopole du pharmacien incapable de mettre en place cette
accessibilité financière et géographique.
Il y a une necessité urgente à se bouger. Il faut relever le challenge. Les
syndicats de commerçants qui font pression sont capable de mobiliser
beaucoup d'argent en peu de temps (vous savez ce que cela signifie)

Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr