15-01-2012
912 molécules produites par des États arabes commercialisées en Algérie
Ould Abbas appelle à une politique commune du médicament
http://www.letempsdz.com/content/view/68655/1/
Les investissements arabes dans le médicament en Algérie ont atteint plus
de 380 millions de dollars en 2011, a indiqué hier le ministre de la Santé,
de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, dans son
allocution prononcée à l'ouverture d'une réunion de la Haute commission
technique arabe du médicament. Il a précisé que «ces investissements
représentent 912 types de médicaments sur les 5683 commercialisés en
Algérie». La Jordanie vient en tête des investisseurs arabes en la matière
(laboratoire Hikma avec 130 millions USD), suivie de l'Arabie saoudite (70
millions USD), les Emirats arabes unis (26 millions USD), l'Egypte (20
millions USD) et la Tunisie (10 millions USD).
Il a, dans ce cadre, insisté sur la mise en place d'une politique arabe
commune du médicament, incluant notamment l'organisation, la distribution et
le contrôle de ce produit dans un espace comptant 300 millions d'habitants.
Il s'agit aussi de développer conjointement les capacités de contrôle des
produits pharmaceutiques et, par ricochet, la lutte contre la contrefaçon,
rappelant que l'Algérie possède, au niveau régional, le seul Laboratoire de
contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par l'OMS comme centre
collaborateur.
Cette approche nécessite, selon lui, le renforcement de la coopération au
sein du monde arabe et Sud-Sud dans le domaine de la production de
médicaments, à travers l'échange d'expériences.
Cette coopération doit, a-t-il ajouté, tendre vers l'objectif de diminuer
les importations de médicaments et réduire la dépendance vis-à-vis de
l'étranger. «La dépendance en matière de médicament est encore plus
dangereuse que la dépendance alimentaire», a-t-il souligné.
Profitant de ce rendez-vous d'envergure, dont les travaux se déroulent sur
deux jours et regroupent outre l'Algérie, la Jordanie, la Palestine, les
îles Comores, le Yémen, la Mauritanie et l'Arabie saoudite, le ministre a
annoncé que le gouvernement a fixé de nouvelles conditions d'importation des
médicaments fabriqués dans les pays arabes.
Il a ajouté que «les pays qui voudront obtenir l'autorisation de mise sur le
marché national de leurs produits pharmaceutiques seront obligés, à partir
de cette année, d'enregistrer automatiquement les produits locaux».
Il a fait savoir que 912 molécules, produites par l'industrie pharmaceutique
des Etats arabes, notamment l'Égypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite, sont
commercialisées dans notre pays. Selon lui, «l'Algérie offre des facilités
pour les pays arabes en matière d'enregistrement des médicaments, mais les
opérateurs algériens ne profitent pas du principe de réciprocité».
Le monde arabe comptabilise 300 millions de consommateurs de médicaments.
«L'Algérie et le Maroc totalisent à eux deux 75 millions de consommateurs.
C'est dire si c'est un marché important», a indiqué M. Ould Abbas, qui a
réaffirmé l'objectif du gouvernement de réduire, d'ici 2014, la part des
importations à 30% au profit de la production locale. Il s'agit aussi de
développer conjointement les capacités de contrôle des produits
pharmaceutiques et, par ricochet, la lutte contre la contrefaçon. M. Ould
Abbas a rappelé, à l'occasion, que l'Algérie possède, au niveau régional, le
seul Laboratoire de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par
l'OMS, comme centre collaborateur.
Le LNCPP procède, en cette qualité, à la mise en place de laboratoires
nationaux de contrôle de médicaments dans 34 pays africains. Il y a lieu de
rappeler que le ministre de la Santé avait annoncé avant-hier la
suppression du crédit documentaire et son remplacement par le gré à gré pour
l'importation des médicaments essentiels et des équipements médicaux
d'urgence, et ce, «pour faciliter l'acquisition de ces produits vitaux».
Les banques ont reçu des instructions pour faciliter l'acquisition des
médicaments essentiels, dont ceux destinés au traitement du cancer, dans un
délai n'excédant pas les 24 heures.
Samira A./ Agence