[e-med] Videx : BMS ne convainc pas, mais confirme son mépris pour les malades du sida

Videx : BMS ne convainc pas, mais confirme son mépris pour les malades du
sida
publié en ligne : 29 juin 2010
http://www.actupparis.org/spip.php?article4105

Mercredi 23 juin, des militantEs d'Act Up-Paris ont manifesté devant le
siège du laboratoire Bristol Myers Squibb (BMS) pour dénoncer la
délocalisation d'une de leurs usines conduisant à une rupture de traitements
pour plus de 7 000 enfants des pays du Sud.

À la suite de cette action, BMS rappelle sur son site internet que son «
engagement » ne se serait « jamais démenti » pour « aider les patients qui
en ont besoin à avoir accès à leurs médicaments ». BMS tente de nous faire
croire, à coup de communications évasives qu'il a tout fait pour mettre en
place un plan de restructuration adaptée. En réalité :

BMS se fout des conséquences d'une demande tardive d'inspection à l'AfSSaPS
:
L'homologation du Videx®, et par conséquent son accès, qui sera désormais
produit aux États-Unis par BMS dépend en effet de l'inspection de l'usine
par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
(AFSSaPS). Et c'est au laboratoire de déposer un dossier permettant l'inspection
du site de production dans des délais adaptés, pour éviter tout risque de
rupture. BMS a annoncé son plan de restructuration d'usine en 2008 et a «
immédiatement mobilisé » ses « équipes en interne » et ses « partenaires
externes afin d'éviter toute rupture d'approvisionnement ». Une mobilisation
complètement nulle, puisque c'est seulement le 8 juin 2010 que le
laboratoire s'est préoccupé de déposer le dossier auprès de l'AFSSaPS,
mettant ainsi en danger l'accès aux traitements pour 7 000 enfants.

BMS dit avoir un « engagement qui ne s'est jamais démenti »
Pas auprès des malades en tout cas et surtout pas en ce qui concerne les
traitements pédiatriques, que ce soit pour le Videx® aujourd'hui ou pour l'arrêt
de production du Sustiva® pédiatrique en 2008.
Pas auprès d'UNITAID, principal bailleur de traitements pédiatriques dans
les pays en développement. En effet, si le laboratoire prend « très au
sérieux les inquiétudes d'UNITAID » il ne daigne pourtant pas leur répondre.
Pas auprès de ses 160 salariéEs de l'usine de Meymac que BMS a éjectéEs et
maintenuEs dans l'ignorance. Ni des autres, concernéEs par le plan de
restructuration mondiale de BMS qui prévoit près de 4 000 licenciements à
venir.
En considérant tout cela, ce qui ne s'est jamais « démenti » chez BMS, ce n'est
pas son engagement, c'est son mépris pour les malades du sida.

Rappelons à Monsieur Gallet, vice-président de la communication, que s'adresser
aux militantEs d'Act Up-Paris qui font un die in pour symboliser les mortEs
du sida, et leur dire : « alors on fait un petit malaise ? » montre à quel
point il se fout des malades du sida et combien il les méprise.
Si l'engagement de BMS est dévoué à une cause, ce n'est certainement pas le
sida.

Vendredi 25 juin a également eu lieu un rassemblement des salariéEs devant l'usine
de Meymac pour protester contre sa fermeture. SalariéEs et éluEs ont dénoncé
la décision du laboratoire de licencier dans un territoire connaissant une
situation économique et sociale fragile, et de mettre en danger la vie de
milliers d'enfants, tandis qu'il a réalisé un bénéfice net de 5,2 milliards
de dollars en 2008 : « BMS n'a regardé que son intérêt ». A suivre sur
http://plansocial.bms.over-blog.com

Chers e-mediens,

A present plusieurs fabriquants indiens produisent Didanosine sous differentes formes (dont des formes pediatriques). Plusieurs d'entre eux sont pre-qualifies. La situation d'urgence sanitaire que represente ces 7000 patients en risque de manque de traitement ne justifient-ils pas un recours aux articles de flexibilite des ADPIC (licence obligatoire, importation parallèle)? Il y aurait-il des clauses en vigueur qui interdisent ce type de recours?

Salutations,
Vincent HAMEL
Pharmacien ACTED-PSF
Projet d'appui au programme national de lutte contre le sida - Phnom Penh - Cambodge.