Le virus Ebola progresse en Guinée, et inquiète les pays voisins
Le Monde.fr avec AFP | 29.03.2014 à 00h56 Mis à jour le 29.03.2014 à
01h10
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n-guinee-et-inquiete-les-pays-voisins_4391837_3212.html
L'épidémie de fièvre Ebola en Guinée prend de l'ampleur. Conakry la
capitale, auparavant épargnée, est désormais touchée par ce virus mortel
et hautement contagieux qui inquiète de plus en plus les pays voisins.
* Huit cas avérés dans la capitale
Selon un bilan communiqué vendredi 28 mars par le ministère guinéen de la
santé, huit cas de fièvre hémorragique, dont un mortel, ont été
enregistrés ces deux derniers jours à Conakry, dans le nord-ouest du pays.
Tous ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola. Les personnes
atteintes ont été placées à l'isolement à l'hôpital Donka, le plus grand
de la capitale guinéenne.
Selon la ministère de la santé, ces cas ont pour origine le décès dans la
capitale d'un commerçant originaire de Dabola que sa famille est ensuite
allée inhumer dans sa région natale avant de revenir à Conakry.
D'après les scientifiques, les rituels funéraires, au cours desquels les
parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un
rôle important dans la transmission d'Ebola. La maladie peut aussi se
transmettre par manipulation d'animaux porteurs du virus, vivants ou
morts.
La détection de cas d'Ebola à Conakry est d'autant plus inquiétante que
cette ville de plus de deux millions d'habitants est en grande partie
insalubre : la plupart des quartiers ne disposent ni d'électricité ni
d'eau potable alors qu'un des moyens de prévenir la maladie est d'avoir
une bonne hygiène.
* Bilan revue à la hausse
« Le cumul des cas suspects enregistrés de janvier au 28 mars 2014
(vendredi) donne un total de 111 cas suspects de fièvre hémorragique
virale dont 70 décès (...) soit un taux de létalité de 63 % », détaille le
ministère de la santé.
* Guinée: le virus Ebola a atteint Conakry, la capitale du pays - 28/03
Le virus Ebola continue de se propager en Guinée. Mortel dans 9 cas sur
10, il a atteint la capitale du pays, Conakry en cette fin de semaine. 4
cas ont été identifiés cette semaine. Les malades ont été placés en
isolement dans un hôpital de la ville. Depuis janvier, 103 cas suspects
ont été identifiés dans le pays, dont 66 décès.
La grande majorité des cas ont été enregistrés dans des villes et régions
du sud de la Guinée, considéré comme le foyer de l'épidémie. Les zones les
plus touchées sont Guéckédou (51 décès sur 73 cas) et Macenta (12 décès
sur 22 cas). La fièvre hémorragique a fait son apparition dans le
département de Dabola, dans le centre du pays.
A ce bilan guinéen, s'ajoutent huit cas suspects - dont six mortels - de
fièvre hémorragique virale au Liberia et six cas suspects - dont cinq
mortels - en Sierra Leone, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
* La Cédéao inquiète
« Fortement préoccupée » par l'épidémie qui représente « une sérieuse
menace régionale », la Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (Cédéao) regroupant quinze pays dont la Guinée, le Liberia et la
Sierra Leone, a appelé la communauté internationale à l'aide.
Si certaines précautions sont prises, la fièvre Ebola « n'est pas une
maladie qui, normalement, fait un nombre élevé de victimes » contrairement
à « la grippe ou d'autres maladies transmissibles », a rappelé depuis
Genève l'OMS, qui n'a pas l'intention d'édicter des restrictions de
voyage vers la Guinée.
Il n'existe actuellement aucun vaccin ni remède contre le virus Ebola et
seules des mesures préventives peuvent permettre de maîtriser
l'expansion de l'épidémie, comme l'installation de centres d'isolement des
malades et la désinfection systématique des domiciles des personnes
atteintes.
Les organisations guinéennes et étrangères présentes en Guinée, dont l'OMS
et Médecins sans frontières (MSF), s'activent depuis plusieurs semaines
pour tenter d'enrayer la propagation de l'épidémie.
Plusieurs tonnes de matériel, dont des « kits d'hygiène » qui doivent
permettre aux habitants de se protéger, ont été expédiées dans le sud de
la Guinée et les campagnes d'information et de sensibilisation montent en
puissance.