Le Fonds mondial en mission d’audit à Yaoundé sur les subventions détournées

Le Fonds mondial en mission d’audit à Yaoundé sur les subventions détournées
avril 9, 2025

Le Fonds mondial de lutte contre le paludisme, le VIH et la
tuberculose a lancé une mission de contrôle à Yaoundé le 07 avril
dernier. La mission s’étend jusqu’au 10 avril 2025 et concerne la
gestion des subventions que le fonds a allouées au Cameroun entre 2021
et 2024.

La mauvaise gestion des enveloppes que le Fonds mondial de lutte
contre le paludisme, le VIH et la tuberculose a accordées au Cameroun
ces dernières années est à l’origine de la présence d’une délégation
de l’institution au Cameroun.

Conduite par le chef de la division des subventions du Fonds mondial,
Mark Edington, la délégation qui séjourne au Cameroun effectue une
mission intense d’évaluation des dépenses effectuées et des mesures
prises par des institutions camerounaises pour sanctionner les
malversations.

Durant leur mission au Cameroun, les délégués du Fonds échangent avec
des hauts responsables aux services de la présidence de la République,
aux services du Premier ministre, au ministère de la Santé publique.

Ce sont des institutions placées au cœur du partenariat entre le
Cameroun et le Fonds, lequel dure depuis 2004. Elles sont aussi au
centre de la gestion des subventions reçues du Fonds depuis les 20
dernières années et évaluées à un montant cumulé de 655,8 milliards de
FCFA.

Selon L’urgentiste, les derniers décaissements remontent aux
initiatives financées entre 2021 et 2024 au Cameroun. En effet, dans
le cadre du 7è cycle de financement lancé en janvier 2024, le Fonds
mondial a débloqué 46,5 milliards de FCFA.

Lire aussi > Le Fonds mondial exige des comptes au Cameroun et
réclame près de 700 millions de francs CFA

Entre 2021 et 2025, le Cameroun a reçu 37,2 milliards de FCFA
additionnels. L’enveloppe lui est parvenue à travers le mécanisme
C19RM initialement prévu pour répondre à la pandémie à coronavirus et
orienté vers le renforcement des systèmes de santé.

La délégation n’achèvera pas la série de rencontres sans échanger avec
les responsables de la Chambre des comptes de la Cour suprême et
surtout avec ceux du Tribunal criminel spécial. Ces deux juridictions
ont vocation à opérer le contrôle de la gestion des finances de l’Etat
et des collectivités, et de juger les cas de détournements.

Des émissaires du Fonds sont au Cameroun pour tirer au clair les
responsabilités dans l’affaire des 238 congélateurs acquis d’occasion
au moment de la riposte contre la Covid-19. Certains hauts
responsables du Cameroun sont accusés d’avoir détourné les fonds
destinés à l’achat de congélateurs de qualité.

D’autres sont accusés pour vol de médicaments. Le Fonds mondial a déjà
manifesté son indignation face à ces malversations. Mais les
institutions camerounaises en ont fait un traitement taillé à la
mesure de la gouvernance locale.

Cette fois, le Fonds veut aller plus loin en exigeant le remboursement
par le Cameroun des fonds détournés dans le cadre de l’achat des
réfrigérateurs. Il pourrait aussi demander d’appliquer un correctif en
ce qui concerne les autres questions relatives aux faits dénoncés.

Ce sont entre autres la non-conformité en matière de santé, la
gouvernance de la chaîne d’approvisionnement, la gestion financière ;
la réalisation des engagements de financement de l’Etat.

L’un des objectifs de la mission consiste en l’élaboration d’un plan
de remboursement des dépenses jugées non conformes. Les échanges au
ministère de la Santé publique touchent aussi la mise en place d’un
plan de contingence à la suite de la suspension des financements
décidée par le président américain Donald Trump, informe notre consœur
de l’urgentiste.