[e-med] (10)Initiative de Bamako: quelques réflexions

(Remerciements à CR pour la traduction de ce fort intéressant article
signalé par D. Kerouedan au moment des débats sur l'IB sur e-med.CB)

Les fantômes des cotisations sont partis : explorations des
responsabilités pour les victimes de 30 ans d¹une erreur en politique
économique

Abstract :
De nos jours, on connaît un bouleversement clair du consensus
international qui s¹écarte des financements privés, dont les cotisations
des usagers, en faveur de mécanismes de financement publics (en
particulier par des taxes), pour atteindre la couverture universelle en
santé (CUS). C¹est cependant pratiquement la même chose que le consensus
obtenu il y a déjà quelques temps à l¹Assemblée Générale de l¹OMS à
Alma-Ata en 1978. Considérant tout le chemin parcouru depuis Alma Ata en
1978 jusqu¹à la réémergence du soutien à la CUS, il est bon de faire
l¹inventaire et de réfléchir sur les raisons qui ont conduit la communauté
internationale en santé à faire cet écart de près de trente ans et comment
cette politique malavisée, comme celle des cotisations des usagers, a pu
être mise en place si largement pendant toute la durée de cette
intervention. Il est important pour la communauté internationale en santé
d¹assurer que des mesures seront prises pour compenser les victimes et
pour définir qui a été responsable. Les victimes des cotisation des
usagers ont souffert de la violation des droits de l¹homme en santé comme
il est inscrit dans la Déclaration Universelle, ainsi que dans nombre
d¹autres traités sur les droits de l¹homme, alors qu¹ils ne peuvent
toujours pas bénéficier des traitements, comme ceux fournis par les divers
forums internationaux et régionaux des droits de l¹homme des différentes
agences des Nations Unies en charge, ainsi les responsables individuels ou
institutionnels restent de loin sans avoir de comptes à rendre. Ce manque
de responsabilité laisse entendre une sorte d¹impunité des organisations
internationales et des économistes en santé qui dispensent leurs avis et
leurs politiques. Une telle absence de responsabilité doit être notée avec
inquiétude par la communauté internationale en santé parce qu¹elle dépend
principalement des conseils et des recommandations faites par des
économistes en santé. On devra prendre des mesures compensatoires en
faveur des survivants des cotisations des usagers et faire payer les
responsables.

Pour lite l¹intégralité de l¹article en anglais seulement, c¹est ici :
http://www.hhrjournal.org/wp-content/uploads/sites/13/2013/06/Rowden-FINAL.pdf

Bonsoir,

Cet article est difficilement compréhensible et peu acceptable.
On peut ne pas être d'accord avec le recouvrement des coûts sans envoyer en
justice ceux qui le défendent (il faudrait envoyer en justice tous ceux qui
ont gaspillé l'argent public dans des hôpitaux inadaptés dans les PED).
De plus cette politique de payement par les usagers a permis pendant ces 30
ans de soigner et même guérir des millions de personnes, ce système continue
à dispenser des soins à des millions de personnes des PED (on pourrait aller
demain voir ce qui se passe en Casamance ou au Niger).
Cet article n'apporte aucun élément scientifique ou chiffré pour étayer sa
critique.
J'ai assisté à la ruine de plusieurs systèmes de CMU depuis une vingtaine
d'années (en Côte d'Ivoire et au Gabon en particulier)donc avant de tout
miser dessus (et je pense que c'est le système idéal vers lequel il faut
aller) je reste prudent.
Pourquoi stigmatiser telle ou telle profession (les SSP et le recouvrement
n'ont d'ailleurs pas été préconisés par des économistes); ne pouvons nous
pas chercher ensemble le meilleur moyen d'améliorer la santé de tous?

Dr Jean Loup Rey santé publique

Bonjour Jean-Loup et emediens,

j'ai trouvé la lecture de l'article de Rick Rowden très intéressante du point de vue historique; ce que nous montre le papier est à quel point les stratégies d'aide sont imprégnées des idéologies politiques des Etats dominants, indépendamment de toute connaissance des problématiques, ou de ce que dit la science (ou le savoir) précisément

je suis d'accord pour nuancer l'enthousiasme de la conclusion sur la couverture sanitaire universelle et me suis déjà exprimée sur emed à ce propos, en partageant cet article
http://www.diploweb.com/La-vocation-altruiste-dans-un.html

là où je ne te suis pas Jean-Loup c'est de ne pas attribuer l'Initiative de Bamako à des économistes, même si la conférence d'Alma Ata en effet n'a pas elle était élaborée par des économistes; je crois qu'il faut bien distinguer les objectifs d'Alma Ata, des moyens de son financement, dont les stratégies sont arrivées 10 ans plus tard, que l'IB a mis à disposition, et qui ont montré leurs limites tout de même, et continuent de montrer leurs limites, d'autant plus aujourd'hui dans un monde de plus en plus inégalitaire où les inégalités de santé explosent

nous entendons les institutions parler pendant 1h des inégalités croissantes dans le monde sans mentionner une seconde les inégalités de santé qui les accompagnent; d'accord pour davantage de travail de recherche sur cela dans un monde qui se transforme à toute allure

amitiés
Dominique
d.kerouedan@skynet.be