Bonjour et merci à tous pour les informations sur
la production locale en Afrique subsaharienne. Je dirai simplement dans
l’espace UEMOA et CEMAC. Les pays anglophones comme la Tanzanie, le Ghana, ect
sont très en avance.
Si notre Maitre, le Professeur Innocent Pierre GUISSOU (avec tous nos respects Professeur)
du Burkina Faso participait à ce forum, il aurait pu nous donner beaucoup
d’informations sur la production locale et les principaux handicaps qui ont
fait couler le rève d’avoir une industrie pharmaceutique adaptée aux besoins de
base des ménages au Burkina Faso.
A mon humble comprehension, regardons les activités
des gouvernements. Par exemple, quelle politique industrielle est mise en place
par le ministère de l’industrie au Burkina Faso les vingt cinq dernières années ?
Toute la production locale est allée à reculons. Il n’y a pas de politique de
developpement industriel consequente et adaptée aux besoins essentiels des
menages. Meme pas une politique claire de coopération en matière industrielle.
Un expert de Taiwan sur la production pharmaceutique me disait au cours d’un
salon « tout depend de votre gouvernement ».
Au niveau UEMOA, quelle est la politique industrielle surtout dans le domaine
pharmaceutique (produits essentiels de base) ? Je vais revisiter le site
de l’UEMOA pour bien m’assurer si j’ai la bonne information. En 2006, à l’Université
SENGHOR, nous avons eux à discuter sur ce sujet. Cela a valu la publication
d’un article dans la Lettre de l’Université (http://www.usenghor-francophonie.org/lettre_info/article.senghor.sante.lettre26.pdf)
et ensuite dans La Revue de REMED N°34 (http://apps.who.int/medicinedocs/documents/s16745f/s16745f.pdf)
sur la politique pharmaceutique de l’UEMOA (De l’espace économique à l’espace
sanitaire performant).
Dans le cadre la mise en place et le developpement
de la pharmacie hospitalière dans l’espace CEDEAO, l’Union Européenne avait
soutenu le Programme Regional Santé en Afrique de l’Ouest (PRSAO) pour la
formation des pharmaciens de la zone CEDEAO en 2008. Cette formation permettait
aux pharmaciens participants d’entreprendre des initiatives pour le
developpement de la pharmacie hospitalière dans leur pays mais aussi dans toute
la zone CEDEAO. Après la formation, meme le reseau inter-pharmaciens a disparu.
Nous sommes dans un monde ou les outils de communication sont assez
disponibles. Mais il a été assez difficile de coordonner nos acquis au cours de
la formation et construire un reseau solide pour entreprendre des initiatives au
niveau national ou CEDEAO. Les recommandations avaient été publiées dans la
Revue de REMED (http://www.remed.org/Revue_ReMeD_no38_P.pdf). Nous avons tenté
de nous communiquer les situations mensuelles, trimestrielles et annuelles sur
la mise en place et le developpement de la pharmacie hospitalière sans suite.
En tout cas à mon niveau j’avais toujours essayé de mettre l’actualité de
pharmacie hospitalière sur ma page web (www.cooperation.net/donald), la revue
de la fédération hospitalière francaise, la federation internationale
hospitalière (http://c.ymcdn.com/sites/www.supplychainassociation.org/resource/resmgr/press_releases_2011/world_hospitals_and_health_s.pdf)
et bien d’autres revues afin de permettre à tous d’avoir une information sur l’évolution
de la situation au Burkina Faso.
Ainsi, grace à l’appui de toute l’équipe de la
Direction de la pharmacie, des études, des suivis-evaluations avaient été
faites. Mais nous avons été conffronté à de grosses difficultés dont j’avais déjà
evoquer une fois sur ce forum (Quelle place pour la CAMEG dans le processus de
mise en place et de developpement de la Pharmacie hospitalière/Assurance
maladie au Burkina Faso ?). Ce volet est purement politico-economique et
non technique.
Ainsi, la formation PRSAO qui avait couté beaucoup
d’argent à mon avis n’avait servi en rien si non peut-etre que nous avions
profité connaitre le Benin, avoir un peu d’argent et des vaccances à la plage.
A mon avis, je n’ai pas encore lu un rapport des autres pays mais à ma
connaissance c’est la meme chose que celle du Burkina Faso. Et j’imagine que
beaucoup d’autres rencontres de ce genre produisent les memes resultats :
zero pour l’avenir.
Je parle de la pharmacie hospitalière parce qu’au detour du developpement
de cette pharmacie hospitalière sera soulever la mise en place de l’assurance maladie et par
consequent le developpement d’un marché local de facon generale et une production locale en médicaments
essentiels de qualité plus précisement.
Les trois points vont ensemble et aucun pays de
l’espace UEMOA ne pourra le faire seul. Le Nigeria semble etre le seul pays de
l’espace CEDEAO à pouvoir le faire mais avec tant de desordre que connait ce
pays, il faudra encore une politique regionale.
Le problème semble avoir été posé en 2009 je
crois, mais les echanges entre l’Union européenne et le Nigeria n’ont pas
permis de mettre en place certaines politqiues de reglementation. Je ne
maitrise pas assez bien le dossier.
C’est pour dire que la responsabilité des
gouvernements dans la production locale se mesure dans leur volonté à repondre
aux principales préocupations des problèmes de santé des ménages de leur pays
(un indicateur de politique de santé).
Quelle assurance maladie est-elle possible dans
une commune rurale sans une meilleure organisation du marché des produits
locaux de cette commune ? Avec quelles ressources les menages vont-ils
utiliser pour les cautisations ? Comment assurer la disponibilité des
produits pharmaceutiques essentiels sans une politique régionale de fabrication
de ces produits ?
Alors, si l’influence de la Banque Mondiale avait
obligé les pays à ouvrir leur marché, cette influence se poursuit de nos jours car
elle empeche les communes rurales à organiser un marché local des produits
locaux et bien entendu la production et la commercialisation des médicaments
essentiels de base à l’étendu d’une nation et meme d’une region.
C’est la raison pour laquelle, on comprend l’attitude
de certains gouvernements.
Par exemple dans le cadre de la mise en place de
l’assurance maladie au Burkina Faso, on a comme l’impression que le
gouvernement fait en sorte à orienter la Banque Mondiale à payer l’assurance
maladie pour les ménages. Ce n’est pas clair mais au fond, si on fait une
analyse de la situation on tire cette conclusion sans se rendre compte. A mon
avis, c’est la seule solution à leur portée. Le gouvernement ne semble pas
avoir les moyens pour lancer une politique nationale en dehors de la Banque
Mondiale. A defaut, tous les ministres perdront leur poste et peut-etre meme le
Président du Faso.
Alors, en tant que acteur de santé publique en
Afrique Subsaharienne, je dirais que pour avoir les produits essentiels
disponibles dans les villages les plus abandonées, la Banque Mondiale est la
première responsable. Elle est aussi la première cause de tous les maux de
l’Afrique Subsaharienne y compris cette production locale en produits
pharmaceutiques essentiels.
Mais on se demande pourquoi les pays anglophones
ont plus de liberté que les pays francophones ? Pourquoi les pays d’Afrique
du Nord ont une industrie locale ?
Il y a une question d’independance politique et
économique en jeux. A mon avis, en attendant d’avoir des gouvernements issus de
la volonté des ménages, je dirais que si la Banque Mondiale veut une industrie
UEMOA, CEMAC ou CEDEAO pour les produits pharmaceutiques essentiels, elle l’aura
et elle sera performante.
Il reste à savoir si cette institution va-t-elle
encourager au moins une production pharmcaeutique locale ? We can wait and
See !
Pour le moment, c’est plusieurs morts de femmes et
d’enfants dans les villages par manque de Sulfate de magnesium, d’antipaludiques
ou autres produits essentiels de base.
Merci à tous et bon debut de semaine !
Dr Hamado SAOUADOGO
Pharm.D, M.P.H. Specialist on
Health Systems Management/International health
Strategy for Emerging and Infectious diseases
Skype : hamado.saouadogo
http://www.cooperation.net/donald