Bonjour
Nous avons plusieurs motifs de satisfaction pour cette nouvelle. Nous avons
toujours soutenu la production locale des médicaments comme alternative à
des médicaments plus adaptés aux besoins des populations locales, une
solution aux ruptures de stocks, aux couts élevés des médicaments, à la
lutte contre les faux médicaments et surtout à une souveraineté sanitaire
de nos Etats.
La production des solutés de dialyse est particulièrement pertinente au
regard du développement fulgurant de cette pathologie au Burkina et en
l'absence de mesures de prévention.
Nous sommes toutefois perdus quand nous lisons que « Importés, ces produits
nous reviennent encore plus chers que si on les produisait sur place,
ici.", alors que la principale raison qui a motivé la CAMEG a boycotté les
solutés de la défunte MEDIFA (en précipitant sa chute) a été que les
solutés importés nous revenaient au contraire moins chers que ceux produits
sur place. Il serait bien de connaitre quel déterminant a changé pour
renverser les évidences. Ou bien avons nous été grugés ou sommes nous
entrain de l'être.
Nous nous interrogeons aussi à savoir si cette usine s'inscrit clairement
dans une politique de santé publique au lieu d'être juste un business.
Parmi les éléments réunis, nous notons la définition d'un circuit de
distribution. Ce circuit a fait l'objet d'un consensus au niveau national,
ne serait-ce qu'au sein du ministère avec ses directions centrales et ses
structures décentralisées, ainsi que la Présidence du Faso?. Des
engagements clairs ont été signés par rapport à ce circuit? Est-il
diffusable?
Globalement, nous dirons sur la production locale que:
- l'enjeu n'est certainement pas que chaque pays ait son usine de
production. L'élément « Dans la sous-région, le Burkina est quasiment le
seul pays à ne pas avoir une usine de production pharmaceutique." est alors
pour nous une mauvaise considération. Il est démontré que nos marchés
nationaux ont de faibles parts de marché qui peuvent difficilement faire
vivre une usine de médicaments et obtenir des prix bas par économie
d'échelle. C'est pourquoi nous soutenons que la production locale doit
avoir une approche sous régionale qui mutualise les investissements et créé
un marché sous régional avec une spécialisation des différentes industries
- un lien doit vite être établi entre la recherche et développement avec
une approche sous régionale. Les industries qui se créent dans nos pays ne
doivent pas juste être des reproducteurs d'anciens médicaments, découverts
par des firmes européennes. Elles doivent soutenir la production de
médicaments pour des pathologies non rentables pour les industries
occidentales.
En tout cas, bon vent à cette initiative!
Cordialement!
--
Simon KABORE
Directeur Exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
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