[e-med] (13)Programme de distribution des antipaludi ques au Sénégal à 150 FCFA pour les enfants et 300 FCFA pour les adultes....

Chers e-mediens

Merci de ces excellents échanges d'experts que vous partagez avec nous.
Juste quelques points de réflexions en guise de contributions:

1- Sans donner de définition, quelques caractéristiques de la santé publique
sont qu'elle cherche à résoudre des "problèmes de santé" et non
à guérir des maladies seulement; qu'elle a pour cible la
"population" et non seulement le malade. Ces caractéristiques ont par
exemple comme conséquence une nécessaire prioritisation de l'affectation
des moyens ( financiers, humains, matériels...)

2-La santé publique peut etre mise en oeuvre aussi bien dans le secteur
public que privé.

3-Beaucoup d' acteurs du secteur public pensent que le privé ne peut etre
intéressé par la mise en oeuvre des politiques de santé public du fait de la
"faiblesse" supposée du profit. De même beaucoup d'acteurs du
secteur privé (pharmaceutique) pense que le monopole du pharmacien sur le
médicament veut dire "privatisation". Au fait il faut une synergie
entre les deux en tenant compte des forces et faiblesses de chacun

4-La question qu'il faut poser à mon avis est de savoir quel systeme de
distribution et de dispensation du médicament dans nos pays? Pour celà, je
pense que chaque pays à ses spécificités. Ainsi le Senegal pourrait assurer
le "controle" du médicament depuis l'appro jusqu'à la
dispensation du malade (ce qui serait impossible pour d'autres pays
africains par exemple)

5-Au Sénégal,le secteur privé pharmaceutique pourrait assurer la
distribution de presque la totalité des "médicaments" assurée par
le secteur public à des coûts comparables avec une meilleure disponibilité
et
une meilleure assurance qualité .(Seulement, il faut donner des arguments
scientifiques; ceci pourrait être le rôle des commissions techniques
proposées par les collègues)

Ndiouga DIALLO
Pharmacien
Consultant international en santé publique
ndiougad@yahoo.fr

Je ne peux m'empêcher de rebondir sur le fait qu'en effet, au Sénégal
comme dans de nombreux pays africains je suppose, les pharmaciens n'ont
pas réellement le monopole du médicament, cad que dans le secteur public,
ce n'est évidemment pas lui qui dispense le médicament. Les pharmaciens
du secteur privé peuvent en effet aider à leur distribution, mais je ne
pense pas qu'elle pose de problème vu que la PNA fait bien son travail.

Toujours est-il que, dans l'excellente idée de JL Rey de repenser le
système de dispensation, qui met au défi les pharmaciens, il serait peut
être bon d'impliquer tous les acteurs, médecins, infirmiers, patients.
Il ne s'agit pas donc à mon avis d'un défi aux seuls pharmaciens, mais
bien d'un défi général de chacun des acteurs de la santé "publique".
C'est elle qui aurait à y gagner, de voir qu'une réflexion profonde et
transversale a été entamée.

Isabelle Marquet
Pharmacien