[e-med] (17)Western Union et le code de déontologie pharmaceutique .

Il est vrai que dans de nombreux pays africains en particulier, les marges bénéficiaires des pharmaciens d'officine baissent, presque régulièrement... Cela en raison de nombreux facteurs parmi lesquels, le phénomène des médicaments de la rue. Mais de là à installer un Western Union dans son officine dans le but de combler quelques manques à gagner, c'est sortir du cadre de notre travail, même si une quelconque législation ne l'interdit pas. Je crois que pour inverser la tendance, les pharmaciens d'officine se doivent de dispenser véritablement les médicaments. Au lieu d'attendre tranquillement le soir pour faire le compte, mieux vaut s'impliquer ardemment dans le conseil aux patients. Cela marquerait une différence par rapport aux marchands ambulants, et même les petits dépôts dont la concurrence n'est pas négligeable. A chacun son boulot : que les banquiers vendent le fric et que les pharmaciens, le médicament.

Dr Clotaire NANGA, Pharmacien
La Lettre du CEDIM
Centre de documentation et d’information
sur le médicament (CEDIM)
411, Avenue Kumda Yoônré
Ouagadougou, Burkina Faso
Tél : +226 50324659
Fax : +226 50303432
cedim@cenatrin.bf
nangaclo@yahoo.com

Je ne peux que rejoindre et appuyer fortement les remarques de notre confrère le Dr. Clotaire NANGA, avec une petite correction me semble-t-il : toutes les anciennes colonies française ont voté une loi, lors de leur accession à l'indépendance , précisant que , dans l'attente des nouvelles lois nationales que chaque pays promulguerais souverainement, les lois françaises en vigueur au moment de l'accession à l'indépendance, devraient être considérées comme étant applicables sur tout le territoire des nouveaux États. Or, dans les années 60, le Code de la Santé Publique français ( dans son livre V, si je ne me trompe pas ), définissait déjà le monopole pharmaceutique et les activités et produits pouvant être vendus dans une officine légalement ouverte. L'activité bancaire et les services de Western Union ne sont pas autorisés aux pharmaciens. Il reviens aux Ordres Nationaux de Pharmaciens de sévir, pour être en conformité avec toute les déclarations formulées lors des forums n internationaux ou alors : " Vive l'incohérence ! Faites n'importe quoi, pourvu que vos caisses soient bien pleine tous les soirs ! "...Et, pour remplir une mission de service publique demandez à vos députés de légaliser la pharmacie de trottoir, qui permets à des pauvres de gagner leur vie et qui rends, malgré les très nombreux et graves dégâts causés à la santé publique, quelques services aux populations défavorisées.

Pour ceux que ça intéresse je pourrai raconter l'histoire d'un pharmacien qui est allé s'installer dans un endroit retiré d'un pays africain et qui a misé sur la qualité et sur le véritable service que le pharmacien doit rendre : le conseil et l'analyse de l'ordonnance. Il a formé d'une façon très organisée et méthodique des vendeurs pour sa pharmacie, les a payés correctement a toujours été présent dans son officine, où j'i moi-même passé une journée entière pour voir la réalité de la chose.

Résultat : le bouche-à-oreille a marché, les gens qui, auparavant se servaient dans les pharmacies-trottoirs se sont dit " dans cette pharmacie il y a un vrai pharmacien qui nous écoute et qui nous aide 3. Ils ont changé de "fournisseur" de médicament et...le pharmacien s'est enrichi et me dit être assez satisfait de son sort !

Dr.Guilherme de Lemos

Chargé de mission politiques pharmaceutiques

Ministère des Affaires étrangères et européennes

Direction des politiques de développement
Bureau des politiques de santé et de la protection sociale
20 rue Monsieur
75700 PARIS 07 SP
Tel 01.53.69.31.71
Fax 01.53.69.37.19

Les Pharmacies de trottoir sont effectivement un fléau pour la santé
publique et source d’enrichissement occulte pour des réseaux parallèles, or
il vrai qu’elles sont accessibles aux plus pauvres (!) et « chassons le
naturel, il revient au galop !» les systèmes de dispensation de médicaments
« radio trottoir et radio marché » sont efficaces, c’est le « Paradoxe
local »

D’une part je rejoins cette idée de légiférer et donc d’encadrer
juridiquement la pratique et de permettre aux officines de l’encadrer au
plan de la sécurisation des produits, sous la houlette des ordres.

Pourquoi toujours penser selon nos dogmes euro centriste, l’aide
humanitaire gratuite qui détruit (avec des sentiments réellement
généreux)inexorablement la mise en œuvre laborieuse des Pharmacies
Centrales en « cassant » les systèmes locaux qui bien qu’imparfait ont le
mérite de vouloir perdurer et survivre.

Maintenant, la bonne question est « à qui profite le crime « , il serait
temps de lancer une étude sérieuse et globale sur les courants monétaires
générés par la vente et la fourniture de médicaments illicites, périmés et
frelatés.( il en existe ) puis que les Ordres puissent capter ces circuits
illégaux mais paradoxalement efficaces dans la pratique quotidienne, en
relations avec les Etats qui légifèrent et suivent les nouveaux processus
à travers le Ministère de la Santé Publique et sous la surveillance
pointilleuse d’Instituts de santé publique et de sécurité sanitaire.

José BOUDEY
Economiste Santé

Mobile +33 (0) 6 84 528 550
Fixe ADSL +33 (0) 5 40 22 05 34
jose.boudey@libertysurf.fr

Bonjour Chers Emediens,

Depuis bientot une semaine, je lis avec beaucoup d'interet ce qui se dit sur cette eventualité emise d'ouvrir un poste de "Western Union " dans nos pharmacies.
Les arguments sont bien éloquents et je les partage entièrement. Ceux en particulier de M. Delemos m'amène à réagir!
Je ne suis pas pharmacien mais au niveau de mon service, nous avons pensé au problème de la vente illicite des medicaments et la solution proposée ou à proposer rejoint à peu prés celle qu'exprime M. Delemos à propos du Pharmacien qui s'installe et "éduque des vendeurs de la rue alentour"

Personnellement, je pense qu'il faut controler ces vendeurs en controlant ce qu'ils vendent. C'est à dire définir un panier de médicaments qu'ils peuvent disposer, qu'ils se ravitaillent chez un pharmacien installé dans un périmètre défini.

Bye for now and look forward to hearing from you as usual

Dr. Armand S. NKWESCHEU (MD, MPH)
Research Officer - Division of Health Operations Research.
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"If you don't learn to share when you don't have, you will not share even if you have" (Wilfred MBACHAM-2004)