[e-med] (2)Filière des faux médicaments en Afrique : Pharmaquick épinglé

En effet, tout le monde est au courant dans le milieu pharmaceutique
africain mais personne ne parle et ceux qui parle, on se débrouille pour
les faire taire !

L'enjeu financier est tellement important que même les plus hautes
instances des Etats n'osent pas réagir alors que la santé des plus démunis
est en cause.

La seule réponse est la VOLONTE POLITIQUE commune des Etats concernés de
(1) faire effectivement respecter les législations et règlementations
existantes dans les diférents pays et (2) de mettre en place un système de
DESTRUCTION SYSTEMATIQUE de ces MEDICAMENTS ILLEGAUX au lieu de les laisser
sur les marchés pour le plus grand bénéfices des trafiquants.

En effet, la plupart du temps l'arsenal juridique existe mais n'est pas mis
en oeuvre ;

Commençons (1) par controler la VALIDITE des AMM (Autorisation de Mise sur
le Marché) de chacun des médicaments (ou presenté comme tel) trouvés en
dehors des établissements pharmaceutiques officiellement autorisés et (2) à
détruire systématiquement dans l'heure et devant la porte où on les a
trouvés ; bien entendu, tout cela sous la protection policière mais plutot
militaire afin de montrer la volonté politique de l'Etat .

Continuons par controler les autorisations d'ouverture de tous les
établissements qui vendent des médicaments (et bien entendu leur
régularité) et idem détruisons dans l'heure les stocks et devant la porte
où on les a trouvés .

Pour les laboratoires de fabrications connues qui feraient des faux
médicaments mettons les sur une black-liste et boycottons les de manière
systématique et interdisons les des appels d'offres .../...

Cela fait 20 ans que je travaille sur le médicament en Afrique et c'est
toujours la même chose !

Pour la santé des populations, les Bailleurs de Fonds (PTF) qui oeuvrent
dans l'amélioration de la santé des population doivent imposer (de manière
diplomatique bien entendu) l'application des législations et
règlementations dans les pays qu'ils financent et avoir une APPROCHE
GLOBALE du MEDICAMENT car on ne le répétera jamais assez : il n'y aura
jamais de SANTE dans un pays sans MEDICAMENTS de QUALITE DISPONIBLES
partout dans toutes les zones géographiques et accessible financièrement .

En effet, pourquoi y a t'il des médicaments (souvent faux ou sans effet)
partout sur les marchés ?

et bien tout simplement parce que les MEDICAMENTS de QUALITE, DISPONIBLES
et ACCESSIBLES FINANCIEREMENT n'existent pas de manière permanente dans
l'ensemble des structures publiques de santé.

L'accessibilité et la disponibilité des médicaments essentiels de qualité
devrait être un pré-requis de toute politique de santé digne de ce nom car
on ne le dira jamais assez : PAS de MEDICAMENTS = PAS de SANTE !

Merci de rendre disponible cet interessant rapport d'enquête et de le
diffuser le plus largement possible

Alain GUY

*---*
*Docteur Alain GUY*
Pharmacien
*--- *

*Consultant*
*Expert GAS & Secteur Pharmaceutique*
*--- *
Email : alainguy.bx@gmail.com
Tel : +33 6 13 34 52 10
*---*

(réponse à Alain Guy, message n°2)

Chers e-médiens,

Je suis parfaitement en ligne avec cette analyse...surtout sur l'approche globale
de la politique pharmaceutique car tout est lié.

J'ajouterai qu'il est aussi primordial de s'intéresser aux sanctions
(pénales, administratives et disciplinaires) et au delà de la destruction
des produits (ce qui est déjà un minimum), il faut que nos Etats se dotent
d'un arsenal pénal dissuasif démontrant une volonté politique de punir les
trafiquants.

La convention internationale MEDICRIME spécifique des médicaments peut être
un moyen collectif pour alourdir les sanctions en criminalisant le trafic
de faux médicaments car c'est bien de cela qu'il s'agit.

Il existe peu de convention internationale et nous avons la chance d'en
avoir une sur le médicament. C'est une chance que tous les pays (quel que
soit leur niveau de développement) doivent saisir car elle établit un cadre
favorisant l’instauration d’une coopération nationale et internationale
entre les autorités sanitaires, policières et douanières compétentes tant
au niveau national qu’international, l’adoption de mesures destinées Ã
prévenir la criminalité en y associant le secteur privé ainsi que la
poursuite effective des délinquants en justice et la protection des
victimes et des témoins.
https://www.edqm.eu/fr/convention-medicrime-1470.html

Je me réjouis que certains pays africains (Guinée, Maroc) soient engagés
dans cette dynamique et nous aurions tout à gagner à rejoindre cette
convention dans notre combat contre les trafiquants.

Enfin, comme le souligne Alain, la problématique d'accès à des médicaments
de qualité est primordiale.

L'agenda post-2015 fait la part belle à la Couverture sanitaire
universelle. Apparait alors la nécessité d’adapter nos plaidoyers vis-à -vis
des responsables politiques et des bailleurs afin de rappeler que les
résultats escomptés ne sauraient être tenus en l’absence d’une politique
forte en matière d’accès aux produits de santé de qualité. Si l'objectif de
la CSU est de garantir que toute personne accède aux services de santé dont
elle a besoin sans faire face à des difficultés financières pour y accéder,
ses résultats dépendront de la capacité des Etats à investir résolument
dans la mise en place de systèmes de santé solides (dont le pilier
pharmaceutique fait parti) basés sur des exigences élevées en matière de
qualité des produits médicaux (homologation, contrôle, inspection), d’accès
(disponibilité, prix), de politique de ressources humaines (quantité,
qualité) et de principes incarnés de bonne gouvernance. La mise en place
d’agence autonome du médicament, nationales comme régionales, pourrait
concourir à l’atteinte de ces objectifs.

Bonne journée !

NB: n'hésitez pas à "liked" notre page FB :wink:

*Dr Alexandre de La Volpilière*
*Pharmacien-inspecteur de santé publique*
*Conseiller du Secrétaire Exécutif pour le programme d'harmonisation des
politiques pharmaceutiques nationales*
OCEAC (Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en
Afrique Centrale)
BP 288 - Yaoundé - Cameroun
http://www.oceac.org
https://www.facebook.com/pages/Programme-sous-régional-HPPN-OCEAC/1640081736221180?sk=timeline
*Tel: **+237 6 9054 5507* <%2B237%206%209054%205507>
*Email: **a.delavolpiliere@gmail.com* <a.delavolpiliere@gmail.com>

Le 9 octobre 2015 10:34, Alain Guy <alainguy.bx@gmail.com> a écrit :