Restons prudents et méfions nous de l'effet d'annonce...
C'est effectivement impressionnant mais il faut cependant rester prudent car la situation économique actuelle du Zimbabwe se répercute sur tous les secteurs et notamment le réseau de prise en charge des personnes vivant avec le VIH. En fait l'inflation est énorme d'un jour à l'autre les prix sont multipliés par 2 ou 3 très régulièrement, donc le but est d'obtenir des devises étrangères pour garder la valeur de son capital, donc les devises étrangères sont devenues très rares et elles ne sont utilisée qu'au compte goutte par le gouvernement. Il y a donc une pénurie de presque tous les biens importés, dont les médicaments et les matières premières pour en produire.
Concernant la pris en charge des personnes vivant avec le VIH la situation est très problématique :
- L'approvisionnement en ARV est très difficile voire impossible car il n'y a pas de production d'ARV génériques locale (seule CAPS est sensée en fabriquer mais ils n'ont pas les moyens d'importer les matières premières donc la production ne démarre pas) et il n'y a pas de devises pour en importer.
- Les ressources humaines sont très lacunaires par rapport aux besoins (presque plus de médecins, pharmaciens, infirmiers) car le personnel médical formé s'expatrie pour trouver une situation économique plus stable. En effet si les prix peuvent doubler en une nuit, ce n'est pas le cas des salaires, ce qui posent quelques insatisfactions justifiées...
Donc pour que la situation s'améliore il faudrait que tout l'argent apporté soit encaissé en devises stables (dollars US) et qu'il serve réellement et exclusivement à l'achat d'ARV. Il faudrait également que du personnel compétent soit recruté et rémunéré correctement.
Concernant la taxe sur le revenu, si elle est en dollars Zimbabwéens, elle subit l'hyper inflation...
Julie Langlois
Pharmacienne spécialisée en gestion des services de santé
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