[e-med] (2)Paludisme en RCI : lancement d'un essai de pharmacovigilance

Bonjour
Je considère comme remarquable l’effort consenti pour améliorer la pharmacovigilance. La Côte d’Ivoire bénéficie déjà d’une bonne expérience en la matière et sera donc un terreau fertile pour ce travail.
Je voudrais toutefois faire remarquer que dans le cas particulier de l’ASAQ (association d’amodiaquine et d’artésunate) les estimations font état d’un cas d’hépatite sur 15 650 traitements, dont la moitié mortelles (Taylor WR, White NJ. Antimalarial drug toxicity: a review. Drug Saf 2004;27:25–61)
Le recrutement d’environ 15 000 patients ne permettra donc pas de vérifier l’hépatotoxicité de cette association et l’on court ainsi deux risques :
- celui de sous-estimer la toxicité de l’ASAQ
- celui de suspecter le laboratoire impliqué d’y trouver son intérêt
Nous avons nous-mêmes observé deux cas d’hépatites mortelles à la suite d’un traitement curatif par l’association amodiaquine-artésunate, chez des femmes jeunes et en bonne santé (E. Guévart, A. Aguémon. Deux hépatites fulminantes survenues au cours d’un traitement curatif par l’association artésunate–amodiaquine. Médecine et maladies infectieuses 2009 ;39 :57–60)
Et en Côte d’Ivoire Die Kaku et coll ont observé que sur 249 effets secondaires sévères des antipaludiques déclarés en Côte d’Ivoire en 2005, 45 étaient attribués à l’AQ, parmi lesquels cinq hépatites toxiques (Die-Kacou H, Kamagate M, Kakou KA, Balayssac E,Yavo JC, Daubret PT et al. Adverse drug reactions related to amodiaquine reported and health authorities decision. Drug Saf 2005;28:959)

Dr GUEVART Edouard
guevart_edouard@yahoo.fr