En réponse à votre question vous trouverez ci-dessous un extrait du Bulletin
d'information pharmacologique du CHU de Toulouse qui rappelle l'effet de
classe du risque cardio-vasculaire des coxibs.
Le rapport bénéfice risque des coxibs n'est pas meilleur que celui d'AINS
plus anciens, pour un coût beaucoup plus important.
Il n'y a donc toujours pas de raison de prescrire cette classe de médicament
dans ses indications actuelles.
Docteur Philippe FOUCRAS
188 rue Daubenton
59100 ROUBAIX
FRANCE
tél : 03 20 27 18 60
fax : 03 20 26 31 86
p.foucras@wanadoo.fr
BIP 2004, 10, (3), 11-14
Bulletin d¹Informations du Service de Pharmacologie Clinique
et du Centre de Pharmacovigilance du CHU de Toulouse,
Faculté de Médecine, 37 allées Jules-Guesde, BP 7202, 31073 Toulouse Cedex
7, France
-Centre Midi-Pyrénées de Pharmacovigilance, de Pharmacoépidémiologie et
d¹Informations sur le Médicament (CRPV) :
Tel: 05 61 25 51 12 (permanence téléphonique) ; Fax : 05 61 25 51 16 ; Mel :
crpv.toulouse@cict.fr
-Centre Midi-Pyrénées d¹Evaluation et d¹Informations sur la
Pharmacodépendance (CEIP) :
Tél : 05 62 26 06 90; Fax : 05 61 25 51 16 ; Mel : ceip.toulouse@cict.fr
-Site Internet : www.pharmacovigilance-toulouse.com.fr
Nous vous donnons déjà rendez-vous pour la 6ème Rencontre de Pharmacologie
Sociale le mercredi 24 novembre 2004 à 19 heures au Grand Amphithéâtre de la
Faculté de Médecine de Toulouse (allées Jules-Guesde). Le conférencier
Danielle BARDELAY traitera de ³l¹Europe du Médicament².
PHARMACOVIGILANCE/
PHARMACOEPIDEMIOLOGIE
Risque cardio-vasculaire sous ³coxibs² : un effet de classe (JL Montastruc)
On se souvient des discussions, après les essais VIGOR et CLASS, sur la
majoration du risque cardiovasculaire thrombotique avec les premiers coxibs
(célécoxib, rofécoxib). La publication de l¹essai TARGET en août 2004 dans
le Lancet, repose cette question (sous forme de survenue d¹un excès
d¹infarctus du myocarde) avec un autre coxib actuellement non commercialisé
en France, le lumiracoxib (risque de 1,77 par comparaison au naproxène). Ces
données, discutées dans un excellent éditorial (Lancet, 2004, 364, 639-40),
sont en accord les résultats obtenus avec un autre coxib, le valdécoxib.
Elles font réfléchir à la prescription des coxibs chez les sujets porteurs
de pathologies cardiovasculaires. La majoration du risque thrombotique
s¹explique, sur le plan pharmacologique, par l¹absence de propriétés
antiagrégantes des coxibs (à la différence des autres AINS) en raison de la
présence quasi-exclusive de l¹iso-enzyme COX 1 sur les plaquettes.
Reproduisons en terminant une phrase de cet éditorial présentée en
couverture du Lancet : ³ It is hard to imagine the justification for this
extraordinary adoption of coxibs in light of marginal efficacy, heightened
risk, and excessive cost compared with traditional NSAIDs ².
COXIBS et HTA (G Durrieu)
L¹Agence Européenne et l¹Agence Française des Produits de Santé ont
récemment publiées leurs conclusions sur les coxibs. La sélectivité des
coxibs pour la Cox-2 est une ³ notion relative ² et la balance
bénéfices-risques des coxibs n¹est pas plus favorable que celle des autres
AINS. L¹utilisation des coxibs expose aux mêmes types d¹effets indésirables
gastro-intestinaux, parfois graves (ulcères, perforations, hémorragies) que
les AINS conventionnels. Cette mise au point met aussi en garde contre la
possibilité d¹une augmentation du risque d¹effets indésirables cutanés et
cardiovasculaires sous coxibs par rapport aux AINS conventionnels. Une
majoration de l¹incidence des cas d¹HTA lors de l¹utilisation des coxibs a
été montrée lors d¹essais cliniques (réanalyse des essais ayant conduit à
l¹AMM et essais complémentaires), d¹études observationelles post-AMM et du
suivi de pharmacovigilance. Une étude rétrospective cas-témoins
(Hypertension 2004, 44, 140-45), conduite aux USA sur 17844 sujets âgés de
plus de 65 ans, a mis en évidence un risque de survenue d¹HTA plus important
sous rofécoxib que sous célécoxib [OR = 1,6 ; (1,2-2,1)], AINS
conventionnels [OR = 1,4 ; (1,1-1,9)] ou sans AINS [OR = 1,4 ; (1,3-2,0)].
Les patients à risque (c¹est-à-dire présentant une insuffisance rénale,
hépatique ou cardiaque), montreraient un risque d¹HTA 2 fois plus élevé sous
rofécoxib que sous célécoxib [OR = 2,1 ; (1,0-4,3)]. Cette différence entre
rofécoxib et célécoxib a été aussi décrite lors de l¹analyse des
notifications spontanées d¹HTA graves rapportées à la FDA (Drugs & Aging
2004, 21, 479-84). Une enquête récente, évaluant la proportion d¹HTA
rapportées dans la Banque Française de PharmacoVigilance (SFP, Strasbourg,
Avril 2004), retrouve des données similaires. Cependant, lors de la
comparaison des coxibs aux AINS conventionnels, elle recense un nombre plus
élevé d¹HTA, non seulement pour le rofécoxib mais aussi pour le célécoxib.
Ces données rappellent que les coxibs sont des AINS ³ comme les autres ² :
leur utilisation doit obéir aux mêmes précautions d¹emploi.