[e-med] (3) Les antiretroviraux donnés aux sidéens au Gabon sont de mauvaise qualité: fausse rumeur

[suite aux messages du 5 et du 8 octobre, nous avons pu obtenir ces
informations complémentaires, merci à Loïc A. Moralité, méfions-nous des
fausses rumeurs qui peuvent circuler sur internet. E-med aura contribué à
tirer au clair cette histoire mais nous nous efforcerons de ne pas retomber
dans les mêmes ornières. Bonne journée à tous.CB]

Concernant l'information diffusée relative à la qualité des ARV dispensés
aux PVVIH du Gabon, voici les éléments disponibles au niveau national:

- le site ayant diffusé l'info, "Gabonactu.com", n'est pas un site ayant une
grande reconnaissance locale,

- l'information diffusée parle seulement d'une interview donnée à Radio
Gabon par Monsieur le député Malonga Gabriel,

- M. Gabriel Malonga n'est pas "ancien directeur général du Programme
national de lutte contre le SIDA (PNLS)" comme indiqué dans l'article en
question, mais ancien directeur de l'Office Pharmaceutique National (OPN) du
Gabon (impliqué dans l'approvisionnement en ARV du programme VIH/sida),
poste qu'il a quitté récemment suite à son succès aux élections législatives
de décembre 2011,

- Monsieur le député Malonga Gabriel aurait réfuté ces propos,

- cette interview aurait été donnée après la réunion du réseau des
parlementaires francophones contre le Sida à Libreville ; mais cette
institution (Assemblée Parlementaire de la Francophonie) ne mentionne pas ce
sujet dans son communiqué final, ni dans aucun autre document disponible,

- aucune autre mention du sujet provenant d'une autre source que
"Gabonactu.com",

- les ARV dispensés au Gabon par le PNLS ont été fournis soit par le PNUD
(donc fournis par Unicef SD et PréQualifiés OMS) soit par l'OPN qui a des
procédures d'acquisition assez bonnes en matière de Contrôle Qualité,

- s'il y a défaut de qualité, cela pourrait plutôt concerner la conservation
des produits dans les unités de soins, ce qui n'a jamais été présenté comme
un problème majeur au Gabon et aucune enquête récente disponible ne présente
de nouvel élément relatif à la question,

- le Ministère de la Santé du Gabon pourrait diffuser un communiqué officiel
sur le sujet dans les jours à venir.

Au final, et dans l'attente de réactions officielles des autorités
nationales, il ne semble pas y avoir de problème particulier de qualité avec
les ARV dispensés aux PVVIH du Gabon.

Cordialement

Loïc AUBRY
Equipe Inter-pays Afrique Centrale
Sida Tuberculose Paludisme / Fonds Mondial
Systèmes Approvisionnement et Distribution des Produits Pharmaceutiques
Organisation Mondiale de la Santé
BP 820 - Libreville, Gabon
+ 241 07 70 98 15
GPN : 34853
aubryl@ga.afro.who.int

Bonsoir
Merci à Mr Loïc A. pour toutes ces précisions. Je suis celui qui a relayé l'information sur e-med parce que son contenu était alarmant. Mon objectif était justement qu'il y ait des réactions qui puissent permettre de voir clair dans cette affaire. Contrairement à ce que dit Carinne, je ne pense pas qu'E-med soit tombé dans des ornières en plubliant ce message. A partir du moment où il est disponible sur le Net, forcément des gens le liront, notamment des patients et seront déboussolés. Mieux vaut, à mon sens, remonter de telles informations pour permettre de faire la lumière et de rassurer.
Esperons vivement que le ministère de la santé gabonais fera réellement ce communiqué officiel pour rassurer les PVVIH gabonais.
Surtout, je souhaite que cette histoire soit une fumée sans feu.
Cordialement!

Simon KABORE
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)

Bonjour Mr Kaboré,
L'objectif de la qualité doit rester celui des MEG.
En 2005, sous l'égide du président gabonnais de l époque et de son
concepteur belge - Propharex - une micro usine répondant aux BPF avait
été intallée au Gabon (malheureusement Propharex est en liquidation
depuis juin 2011).
Quant est-il depuis ? De la montée en gamme de sa production de
génériques et notamment les anti rétroviraux?
Je précise que je suis un inconditionnel de la production locale qui
est, selon moi (et d'autres..), la seule permettant un approvisionnement
accessible et de qualité (la rentabilité d'une presse étant de 1 000 000
000 cps/ an n'est pas un objectif inatteignable contrairement aux dires
de certains experts).
Jean Jacquemart, Pharmacien

Cher Jacquemart,
Ce n'est sans doute pas pour instaurer un dialogue sur e-med, mais je tiens à vous rassurer que nous partageons en commun cette inconditionnalité de la production locale. Il n'y a pas que des exxperts qui s'opposent à cette option, il y a malheureusement également des politiques et curieusement des activistes. Les difficultés rencontréess par l'usine du Gabon sont les mêmes rencontrées dans les autres pays africains. Seule une approche sous régionale de production de médicaments essentiels pourra viabiliser les usines africaines. L'Union Africaine a adopté le Plan pour la fabrication de produits pharmaceutiques en Afrique (PMPA). Il reste à l'opérationaliser.
Espérons que la nouvelle feuille de route de l'UA sur la responsabilité partagée en matière de VIH, paludisme et tuberculose, qui a un pilier concernant ce plan, sera un moteur de cette opérationnalisation.
Cordialement!

Simon KABORE
Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)