[e-med] (3)Santé : Médecins du monde dénonce les prix démesurés des médicaments

Bonjour,

Merci à Médecins du monde pour leur campagne d'éveil en France et leur travail local dans d'autres régions du monde, qui rappelle que les compagnies pharmaceutiques sont une part du problème pour l'accès aux traitements.

Je vous propose ces deux articles de langue anglaise, documentés et argumentés, qui apportent une part des solutions.

Who Owns the Knowledge Economy? Political Organising Behind TRIPS

Corner House Briefing 32

by Peter Drahos with John Braithwaite

FIRST PUBLISHED 30 SEPTEMBER 2004

http://www.thecornerhouse.org.uk/resource/who-owns-knowledge-economy

RAISING THE BARRIERS TO ACCESS TO MEDICINES IN THE DEVELOPING WORLD - THE RELENTLESS PUSH FOR DATA EXCLUSIVITY

LISA DIEPENDAELE, JULIAN COCKBAIN AND SIGRID STERCKX

Developing World Bioethics ISSN 1471-8731 (print); 1471-8847 (online)

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/dewb.12105/full

Bien sincèrement.

Pascal Revault, médecin en santé publique.

Bonjour a tous

Merci Mr Revault des liens pour ces 2 articles.

Bien sur,l'accees des PED aux meedicaments s'est trouve et se trouve
encore aujourd'hui au centre des debats relatifs aux droits de
propriete intellectuelle qui ont lieu devant l'OMC.

Elle oppose notamment les grands laboratoires pharmaceutiques et les
pays developpes, soucieux de conserver leurs monopoles grace aux
brevets, aux pays du Sud desireux d'obtenir un plus grand acces aux
medicaments, plus particulierement aux generiques afin de dispenser
les soins necessaires a leurs populations.

La problematique de ce debat est la suivante : la logique economique
et la connaissances doit-elle primer sur la sante publique voire sur
l'urgence sanitaire ?

Ce dont je suis certain, le sofosbuvir et le glivec et d'autres *seront
generiques* (le plus tot sera le mieux -il semblerait que le Maroc soit
proche pour le sofosbuvir mais resistera-t-il aux pressions...).

Mais ce n'etait pas l'objet mon propos: pour moi, ces affrontements sont
contre productifs et sont une perte d'argent et de temps (les bons et
les mechants, c'est chez les bizounourses ) : je le repete, le coeur de
metier de Medecin du Monde n'est pas le teasing mais soigner les
populations vulnerables

Je crois justement que l'acces aux MEG passe passe par la *perenisation
d'une fabrication locale*.

M. Erastus Mwencha, Vice-President de la Commission de l Union Africaine
dit des avantages de la production locale de medicaments : « La
production locale de medicaments generiques sera *la garantie* de
l accessibilite financiere et de la disponibilite des medicaments
necessaires, d opportunites d emploi * et d effets benefiques pour
la sante publique en general, y compris un raccourcissement des
circuits d approvisionnement* ( ce qui contribuera a *reduire les
ruptures de stocks * et a *ameliorer * la capacite des autorites de
reglementation locales a surveiller *les normes * de qualite des
medicaments essentiels dans leur pays) ».

Tout est dit sur l'importance de la fabrication locale dans les PED.

On pourrait developper sur "les aventures" de la Thailande, de
l'Afrique du sud, de l'Inde, du Bresil etc. (Ils ont des "aventures"
parce que justement ils ont pris leur fabrications locales en main).

J'attends de l'OMS, des ONG un vrai projet sur la fabrication locale
(pre-qualification du site et des locaux, des fournisseurs des API,
pre-qualification du choix des machines et du developpement des formules
de generiques, pre-qualification de l'acces aux appels d'offres
financement, des liens avec les universites locales, bref, un projet
cles en main a experimenter et a diffuser.

Mais comme toujours, je me reveille: ha, j'ai fai un reve....

Jean Jacquemart, Pharmacien

Bonjour,

Je suis bien d'accord avec vous sur la nécessité urgente d'une production locale et les bénéfices attendus, tant sur le plan de la santé publique, que sur l'économie des pays à faibles revenus, le renforcement de leurs capacités, y compris donc dans le domaine de la recherche et du développement. Les résistances dans ce domaine de la part de certaines institutions d'aide au développement sont intéressantes à analyser. Je ne suis pas certain que les ONG sont les mieux placées pour mettre en place des unités de fabrication locale, mais y participer certes.

En revanche, les conditions de production actuelle des compagnies pharmaceutiques qui tiennent le marché et donc créent une grande partie des difficultés ne peuvent pas ne pas être questionnées & remises en cause, a fortiori quand elles mettent danger les systèmes de solidarité, voire participent de leur disparition.

Enfin, concernant Médecins du Monde (et d'autres organisations qui interviennent dans ce domaine), c'est bien sûr à l'organisation de répondre sur ses priorités d'intervention pour améliorer la situation des "populations vulnérables". Mais, il me semble que le plaidoyer actif est constitutif de leurs activités, qu'il n'empêche pas de mettre en place des programmes locaux et qu'il fait partie des activités utiles pour changer la donne.

Bien amicalement.

Pascal Revault

Bonjour,

Je pense aussi qu'il faut trouver les solutions pour une fabrication locale.
Une question importante pour cette fabrication est à mon sens lié à la
production des matières premières. Vient ensuite une protection de cette
production face au dumping qui est très fréquent. Cela revient aussi à
modifier les pratiques d'achats des centrales publiques nationales. Combien
de fois ai je vu un producteur local perdre un marché public et se retrouver
avec un stock invendable ?

Serge Barbereau

Bonsoir,

Tout à fait d'accord pour diviser la problématique de l'accès en 3 phases

1) Préqualification/Qualification par des experts WHO des sites de
production D'API et d'excipients (car très dur à assurer par des petites
unités)

2) Constitution d'un portefeuille de "recettes" des MEG (pourquoi
réinventer la poudre ?)

3) Petites unités de prodution qualifiées par WHO livrées clef en main
(accès aux appels d'offres des centrales, protection/aux pressions
politiques locales: c'est plus difficile de se fâcher avec WHO qu'avec
un petit producteur etc...)

Avec un objectif simple: couvrir 20 % de la consommation locale:
techniquement et financièrement _c'est très vite faisable_

Jean Jacquemart,

Pharmacien