[e-med] (5)Michel Sidibé exorte les Africains à produire leurs médicaments

Bonjour à tous,

Je viens soutenir Christophe sur ce sujet important.
Ne pourrait on à travers E-MeD lancer un vrai débat.

Entre les déclarations et la pratique, il y a de grandes différences.

Il me semble qu'il y a de nombreuses questions préalables
- tout d'abord de se poser la question de la rentabilité financière?
- Parle t'on de reconditionnement ou de production ?
- Existe t'il une production des matières premières ?
- Sinon, viennent t-elle de chine ou d'inde? (un exemple: l'Inde propose
de la quinine injectable moins cher que celle de Bukavu alors que la
matière première vient de Bukavu)
- Peut on réellement obtenir une baisse des prix avec une production locale?
- Qu'en est-il dans un appel d'offre de la clause de préférence nationale?
- Peut-on obtenir un standard BPF sans perdre la notion de rentabilité
financière?

.............
Lançons le débat et essayons d'en sortir une synthèse qui pourrait donner
un argumentaire crédible aux décideurs.

Serge Barbereau

Chers E-médiens
Ce débat sur la production locale des médicaments est effectivement très intéressant. On pense souvent (à tort peut-être?) qu'il vaut mieux apprendre à pêcher soi-même "le poisson qu'on aime manger" que d'attendre chaque jour que ton voisin te l'apporte, tout frais. Le médicament, c'est pareil, me semble-t-il. Attendre que les grandes firmes qui sont en effet très performantes de par le monde, vous fabriquent et vous vendent à leurs prix, les médicaments dont nous avons besoin ici en Afrique, c'est peut-être courir aussi le risque qu'elles ne nous offrent que ce qui est suffisamment rentable pour elles. Alors, oui pour "des médicaments de qualité, disponibles à un prix accessible, et concurrentiel... " aujourd'hui, mais pensons également à demain. Si nos gouvernants renforçent suffisamment nos structures de production pharmaceutique locales existantes et garantissent leur viabilité à long terme, l'aspect social de la chose peut
probablement contrebalancer la rentabilité financière, dans un monde qui a plus que jamais besoin de solidarité.

Bérenger KIEMA.

Chers emediens, la production locale de médicaments dans nos pays africains suppose l'implantation préalable de l'industrie des matières premières pharmaceutiques. Quand ces dernières sont importées, la garantie de leur qualité peut d'une part être sujette a caution, et d'autre part leur prix d'acquisition est naturellement plus élevé que dans les pays de provenance. Dans ces conditions les produits finis africains peuvent difficilement soutenir la concurrence avec les médicaments importés par rapport a la qualité et au prix de leur acquisition par le public malade. Le voeu de disposer de médicaments de bonne qualité a prix abordable requiert une ferme volonté politique de promouvoir l'industrie chimique de base dans nos pays.

Pharmacien David DIANGANZI, MPH, Inspecteur National de la Sante, KINSHASA-RD CONGO.