[e-med] (4)Dons de médicaments aux PED par les labos canadiens...

L'initiative du gouvernement canadien impose de tirer la sonnette
d'alarme pour protéger la santé des populations des pays pauvres. Il
serait préférable de consulter les spécialistes pharmaceutiques agissant dans le cadre de l'humanitaire avant de lancer une telle entreprise aussi dangereuse que l'envoi de dons en médicaments aux pays défavorisés.

Les effets néfastes des dons en médicaments ne sont plus à démontrer:
Non respect de la politique pharmaceutique nationale en vigueur,
substitution aux acteurs locaux, frein au développement, utilisation
irrationnelle par la population, médicaments ne respectant pas la liste
de médicaments essentiels imposée dans le pays bénéficiaire, médicaments
envoyés non nécessaires, médicaments nécessaires non envoyés, dates de
péremption trop courtes voir dépassées, langue inconnue des nationaux...

Rappelons aussi que ces envois anarchiques peuvent favoriser la
problématique des médicaments de rue et autres trafics contre lesquels
les pays victimes essayent désespérément de lutter.

Enfin, certains laboratoires peut scrupuleux, n'hésiterons pas à en
profiter pour se débarrasser de leurs déchets, moins cher que la
destruction!

Pour rappel, à titre d'exemple, l'étude sur les dons en médicaments dans
la province de Aceh envoyés suite au tsunami a démontré que 600 tonnes
des médicaments gracieusement envoyés devront être détruits par la
province si on ne tient compte que du critère péremption soit 2 400 000
euros.
  
Cessons de penser que ce qui n'est pas ou plus utile pour le Nord est
Assez bon pour les pauvres, cessons de décider pour eux.

Le respect de ces populations pauvres passe par une concertation avec
leurs gouvernements pour cerner leurs besoins réels et les soutenir en
finançant des projets qui permettent d apporter une aide adéquate.

« Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi »
Gandhi

Pour plus de détails sur l'étude réalisée par PSFCI : " ETUDE SUR LES
DONS DE MEDICAMENTS
DANS LA PROVINCE D’ACEH EN INDONESIE" voir le lien

En français: http://www.psfci.org/new/fr/Medias/synthese.pdf

En anglais: http://www.psfci.org/new/uk/Medias/synthesis.pdf

Razkaoui Hlima
Responsable des Activités Pharmaceutiques
Pharmaciens Sans Frontières Comité International
6 voie Militaire des Gravanches
63100 Clermont Ferrand
tel 0033 473 98 24 98
fax 0033 473 98 24 90
h.razkaoui@psf-ci.org

Quelques réflexions suite à cet article généreux d'origine canadienne.

L'expérience a montré que les dons ne sont pas forcément "la solution". La
défiscalisation des dons a aussi entraîné par le passé des dérives de
certains laboratoires. On donne ce que l'on a et pas en fonction des
besoins.

Dans le message, il est fait mention de " faire don à des pays en développement de médicaments provenant de leurs stocks."
Quels types de médicaments sont ainsi stockés par l'industrie canadienne ?

Avoir besoin de médicaments, ce ne veut pas dire accepter de recevoir
n'importe quoi.

La défiscalisation: la dérive devient facile, il coûte alors moins cher de
donner que de détruire des stocks d'invendus.

Serge barbereau