[e-med] (4) Médicaments de la rue

Sur le sujet des médicaments de la rue est-on si sur que la situation de 1999 soit la même aujourd'hui ? Les actions menées au Nigéria pour lutter contre la contrefaçon ont influencé fortement ce marché dont le Nigéria était le principal fournisseur
Comment fait-on en zone rurale lorsque qu'il n'y a pas de pharmacie et que le centre de santé le plus proche (qui est parfois tres éloigné) n'est pas approvisionné de manière satisfaisante.
Comment expliquer dans certains pays que les pharmacies d'officine s'approvisionnent dans la rue lorsqu'elles sont elles-mêmes en rupture de stock ?
Comment se fait il que chez les vendeurs de la rue on trouve des médicaments provenant des circuits officiels (centrale nationale d'approvisionnement, grossistes...) ?
Croit-on vraiment que les médicaments présentés en plein soleil sur les marchés soient ceux vendus à la clientèle, alors que nombre de vendeurs, d'un bon niveau scolaire (en général plus élevé que celui du vendeur de pharmacie) ont un magasin de stockage ?

Et si la situation était en train de changer ?

Il me semble qu'il faut étudier ce phénomène de plus près car on peut toujours s'indigner et s'agiter, on n'est pas près de le faire disparaitre car ces vendeurs ("de mort"!!) ont une clientèle fidèle et nombreuse et rendent un vrai service à la population qui elle ne les perçoit pas comme des "vendeurs de mort".
On peut peut être aussi trouver des solutions non pas pour les faire disparaitre mais pour encadrer leur activité et les intégrer au système de santé qui a souvent bien besoin de collaborateurs. On intégre bien la médecine traditionnelle sous le pretexte que c'est culturel et que ça rend service à la population et qui ne repose sur aucune base scientifique.

Au délà des messages internationaux standards et de la pression des pharmaciens qui tentent de préserver leur marché on peut peut être s'essayer au pragmatisme.

Philippe Eono
Médecin de santé publique
mail : eonop@yahoo.fr