[e-med] (6)Médicaments de la rue...

Je suis comme nous tous révolté par la vente illicite des médicaments.

Mais

1- ce problème est celui de la police, des douanes, et autres
administrations de protection du consommateur, j’oserais presque dire « au
même titre » que celui d’autres ventes illicites (aliments périmés, drogues
diverses et produits toxiques, armes etc.)

2- il peut aussi être celui des Inspections pharmaceutiques
lorsqu’elles existent, mais quel est le pouvoir de police d’un pharmacien
inspecteur ? Et n’a-t-il pas déjà fort à faire à l’intérieur des
établissements de soins et pharmacies ?

3- le problème n’est-il pas aussi entretenu par certains pharmaciens
qui participeraient au marché licite et officiel en même temps qu’à un
marché parallèle ?

4- surtout comme beaucoup l’ont déjà écrit sur ce forum l’amélioration
de l’offre (qualité de la prescription, accessibilité et disponibilité du
bon médicament, suivi du traitement, éducation thérapeutique etc.) est la
seule véritable réponse à la profusion des offres illicites, parallèles de
médicaments qui peuvent être authentiques et bien conservés, jusqu’à
contrefaits ou même totalement faux.

Au lieu de se battre contre la vente illicite, pourquoi ne pas nous battre
pour le bon médicament au bon moment au bon patient

Merci

Edouard Guévart
guevart_edouard@yahoo.fr

Chers confrères,
   
  Encore une fois, je plaide en faveur de la création des structures chargées de lutte contre la vente illicite des médicaments qui seront les fruits d'un partenariat entre le pouvoir public, l'ordre des pharmaciens, le syndicat des pharmaciens, et d'autres organisations (OMS, ligue des consonmmateurs, police, justice, etc.).
  Cette structure aura à élaborer un plan d'action de lutte contre la circulation des médicaments d'origine et de qualité douteuse. Il est important de cesser d'accuser ou de discourir pour montrer que nous sommes contre ce phénomène mais d'agir efficacement.
  Si l'OMS ainsi que d'autres organismes financent des campagnes de lutte contre la vente illicite des médicaments, pourquoi ce financement ne soutiendrait pas les actions concrètes au sein de chaque pays?

  Merci

Gabriel Bukasa Kaleka
  B.Pharm.,MPH
  
  +243(0)999301015
  +243(0)999005024
g_bukasa@yahoo.com

Emarrakech.info

Le chef d'Interpol appelle à lutter contre le commerce de faux médicaments
en Afrique

DAR ES-SALAAM - Le chef d'Interpol, Jackie Selebi, a appelé à lutter contre
le commerce fatal de faux médicaments sur le continent africain qui est
menacé par l'invasion croissante de faux médicaments, vaccins et autres
produits pharmaceutiques.

Des personnes qui ne recherchent que le profit se sont tournées vers
l'Afrique, un marché prometteur pour les faux produits pharmaceutiques, a
averti M. Selebi lors d'un séminaire continental d'Interpol qui s'est
clôturé ce week-end à Arusha, dans le nord de la Tanzanie.

Le commerce de faux médicaments tue chaque année des milliers de personnes
en Afrique, a-t-il relevé, avant d'indiquer qu'une tablette de médicaments
sur quatre vendue dans les marchés de rue en Afrique pouvaient être fausses.

Selon les estimations de la FDA (United States Food and Drug
Administration), les ventes de faux médicaments dans le monde entier ont
dépassé 3,5 milliards de dollars par an.

Le Centre américain des médicaments pour l'intérêt public prévoit que les
ventes de faux médicaments dans le monde entier pourraient atteindre 75
milliards de dollars par an d'ici 2010, a rapporté lundi le journal local
The Guardian.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les faux médicaments
apparus dans les pays africains concernent généralement les antibiotiques,
les médicaments anti-paludiques, les hormones, les stéroïdes, les
médicaments anti-cancer et antirétroviraux.

XINHUA
Lundi 16 Juillet 2007

Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Tel/fax: (226) 50 34 55 32
GSM: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@gmail.com
04 BP: 2520 Ouagadougou 04
Burkina Faso
Skype: kaboresimon

Une structure chargée spécifiquement de la lutte contre
la vente illicite des médicaments, est-ce vraiment
pertinent ou nécessaire? A mon sens, non! Parce que dès
lors que cette vente de médicaments a été déclaré
"illicite" et donc tombant sous le coup de la Loi, on
peut la combattre efficacement si on le veut vraiment,
par l'intermédiaire des structures qui existent déjà dans
chaque pays, notamment en matière de lutte contre la
Fraude en général. Car il me semble qu'aucun commerçant
ne vient déclarer aux postes frontières des marchandises
dont il n'est pas habilité/autorisé à importer et vendre.
C'est donc une forme de fraude qui doit être traitée et
réprimée comme cela se doit. Alors que ferait bien une
structure de plus dans ce domaine, fût-elle l'oeuvre d'un
partenariat? Je dirais, comme l'a déjà dit quelqu'un dans
ce forum, que c'est peut-être la hardiesse qui nous
manque, nous professionnels de la Pharmacie et du
Médicament, dans la défense de nos intérêts communs qui
sont et doivent être l'intérêt de notre profession
pharmaceutique en général; cette hardiesse qui devrait
mettre la pression suffisante sur les Politiques pour
qu'ils fassent appliquer la Loi concernant notre
profession, dans toute sa Rigueur. Merci.

Dr Bérenger B. KIEMA.

--- Gabriel BUKASA <g_bukasa@yahoo.com> a écrit :

J'aimerai lancer un débat autour des mutuelles comme moyen de lutter contre
les marchés illicite.
Il me semble en effet que si une mutuelle est conventionnée avec une
structure publique ou privée cela détournera le malade du marché illicite.
Celui ci n'aura plus sa raison d'être.
Qu'en est-il dans les régions ou existent des mutuelles ?
Qu'en est-il au Rwanda ou le fond mondial finance l'assurance maladie?
Qu'en est-il à Djibouti ou il existe même une mutuelle qui a sa structure
grossiste?

Dénoncer le marché illicite a ses limites. Que proposer pour s'y substituer
tant au niveau public que privé?
Le conventionnement des structures licites pour la dispensation des
médicaments devrait se faire sur la compétence pharmaceutique et justifier
le "monopole pharmaceutique".
Cela pourrait aussi me semble t-il interresser les financements
internationaux.

Serge Barbereau

Je saisis l'opportunité de l'appui du Dr Bérenger à ma proposition pour y
revenir. Honnêtement, la vente illicite des médicaments c'est de la fraude,
de la contrefaçon et de la criminalité à ciel ouvert. Nous ne devons pas
négocier sa répression. Je suis sur que si les professionnels de la santé et
les activistes du domaine de la santé se rencontrent, ils peuvent définir
une stratégie de pression contre les médicaments illicites. Je suis d'accord
avec les propositions de favoriser l'accès aux médicaments de qualité pour
couper les ponts à l'usage des produits prohibés. Le raisonnement est bien
légitime. Mais ne pas exiger la répression d'une activité hors la loi telle
que celle là revient à la légitimer, surtout que nous ne disposons même pas
d'un esquisse de système d'accès aux médicaments essentiels assez
performants de nos jours (et demain n'est pas la veille) pour contre
balancer l'attirance des produits illicites. Les mutuelles de santé sont de
bonnes initiatives mais qui ont toujours leurs limitent dans le sens
qu'elles essaient d'émerger en s'appuyant sur les immondices des problèmes
des populations créés par la pauvreté généralisée.
Nous avons pu apprécier la force de pression des activistes du monde entier
sur le gouvernement indien quand celui-ci devait adopter sa loi sur les
brevets. En effet, le 26 février 2005 les activistes du SIDA des Amériques,
de l'Europe, d'Asie et d'Afrique ont mené à une échelle planétaire une
journée de protestation contre les projets de lois indiennes qui risquaient
de compromettre l'accès des pays pauvres aux ARV de 2e ligne. Cela a
grandement porté fruit: ce que certains laboratoires veulent remettre à
cause aujourd'hui avec les différents procès.
Dans le cas des médicaments illicites, je précise davantage ma proposition
d'action:
  - Réaliser, si c'est pas encore fait, une enquête courageuse qui
permettra de bien cerner les mécanismes et les acteurs impliqués dans le
marché illicite des médicaments en Afrique. Cette enquête doit
également évaluer l'impact de ce marché sur les populations et les systèmes
de santé.
  - Elaborer d'une manière consensuelle une plate forme revendicative
à partir des résultats de l'enquête
  - Mener une journée de protestation à l'échelle continentale ou
internationale (tout dépend des alliances qui seront tissées). Chaque pays
pouvant choisir sa forme de manifestation. Ces manifestations
doivent réunir les professionnels et les sociétés civiles des pays qui
s'engageront
  - Mettre en place un mécanisme de suivi de la suite donnée par les
autorités au plateforme dans les différents pays.
Mais il convient que ces éléments fassent partie intégrante d'une stratégie
de plaidoyer et lobby bien planifiée. Comptez sur ma disponibilité pour y
contribuer.

Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
Tel/fax: (226) 50 34 55 32
GSM: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@gmail.com
04 BP: 2520 Ouagadougou 04
Burkina Faso
Skype: kaboresimon

Il s'agit d'une bonne question [celle posée par serge Barbereau), mais je crois qu'il est peut être un peu trop tôt pour la poser.
Oui, il me semble que l'on commence à documenter que les mutuelles ont
quelque peu permis d'améliorer l'interaction patients-agents (mais ce n'est
pas encore clair, les patients disent que les agents ne les traîtes pas bien
car ils préfèrent ceux qui payent dessus/dessous; et les agents disent que
les mutualistes réclament un peu trop et ne se comportent pas bien), et qu'à
terme, cela pourra peut être contribué à cette question des médicaments de
la rue.
Cela étant dit, je crois qu'il faut se rendre à l'évidence. Les taux de
pénétration des mutuelles de santé dans bien des endroits de l'Afrique
restent très très faible, rarement au dessus des 10% de la populaiton
n'adhérent aux mutuelles.
Or, pour que le contre pouvoir puisse fonctionner et que les patients
arrêtent d'acheter les médicaments de la rue, encore faut-il que les
mutuelles puissent être plus présentes, ce qui n'est pas le cas encore à mon
avis... le débat sur les raisons de cette faible pénétration est autre chose

valéry ridde
valery.ridde@umontreal.ca

L'idée fait son chemin; en RDC, avec l'appui et le lead de CIPROMEP, nous avons amorcé la création d'un partenariat pour la lutte contre la vente illicite des médicaments. Il sera question de refléchir sur les étapes à suivre et les stratégies à mettre en place pour amorcer une lutte méthodique en faisant une planification par objectif incluant le plus des partenaires possible.
  Le directeur de CIPROMEP convoquera très prochainement une réunion devant inclure les partenaires du secteur pharmaceutique pour lancer ce partenariat.
  Nous espérons être plus actif cette fois-ci.

Gabriel Bukasa Kaleka
  B.Pharm.,MPH
  
  +243(0)999301015
  +243(0)999005024

Ce sujet est intéressant. Le marché illicite est en fait un problème de développement. Partout où les systèmes de solidarité sont fonctionnels, notamment les systèmes de sécurité sociale, le marché illicite n'existe pas même si le parallèle, lui, peut exister.
   
Depuis 2 à 3 année, j'ai estimé que la terminologie de lutte contre le marché illicite n'était plus adaptée, en raison du fait que cette lutte est perçue comme une bataille rangée pour la défense des intérêts d'une catégorie professionnelle et non comme une défense de la santé publique. Cette terminologie ne permet pas de mobiliser tout le monde. Les prestations des professionnels ne tranchent pas totalement avec celles des vendeurs des boutiques de médicaments dans certains pays. Vous pouvez trouver des boutiques climatisées avec des gens souvent plus attentifs aux clients qu'ils reçoivent alors que dans certaines officines, c'est à peine si les mêmes patients se font remarquer par les professionnels. La pauvreté extrême en relation avec notre culture amène les gens en grande majorité à sauver la face morale en se disant qu'il vaut mieux intervenir en faveur d'un parent malade en payant en fonction de leurs bourses dans les boutiques de médicaments plutôt que ne rien faire. Ainsi ils se font le sentiment d'avoir fait quelque chose pour leurs malades.
   
  Un autre aspect est que quelle que soit la forme de solidarité il faut que les adhérents payent. Ce qui ne permet pas forcément d'inclure tout le monde. Il y aura toujours des exclus.
   
Les systèmes de solidarité étant souvent déficitaires et les budgets des pays en développement jamais bouclés (toujours en attente de l'aide des partenaires au développement), comment faire pour répondre aux besoins de financement du déficit des systèemes de solidarité qui seraient mis en place?
   
Quant aux mutuelles, elles n'incluent souvent que quelques aspects de santé mais ne couvrent pas suffisamment les besoins exprimés par les populations comme c'est le cas des systèmes de couverture dans le cas des Programmes de Maternité sans risque.
   
Très souvent les populations et les gouvernants sont focalisés sur les aliments de base, l'eau et l'électricité plutôt que sur le médicament surtout quand ils peuvent reprocher aux professionnels de santé d'être responsables de la chèreté des prix des médicaments.
   
Je pense que ce serait intéressant de parler d'un "Programme d'accès aux médicaments pour tous" plutôt que de lutte contre les médicaments de la rue. Nous serions mieux écoutés. Depuis plus de vingt ans nous luttons contre les médicaments de rue sans beaucoup de succès. Les résultats sont en cas maigres dans la majorité des pays concernés.
   
  Sidiki Diakité, Inspecteur général de la santé et ancien DPM.
   diakadam@yahoo.fr>

Je crois que nous sommes d'accord pour ce qui concerne ma proposition. Les stratégies à mener que vous proposez sont légitimes. Organiser des journées des protestations ou autres activités sont les bienvenus mais nous devons toujours avoir à l'esprit les résultats attendus dans le sens de décourager la vente illicite des médicaments. Notons également que certaines stratégies ne peuvent être mieux identifiées qu'au niveau de chaque pays. D'autres le seront au niveau régional.
  Je crois que nous progressons...
  Si nous parvenons à proposer quelque chose au niveau de ce forum, il va de soi que nous pouvons créer des structures qui permettons de réfléchir profondément en fonction des réalités de chaque pays de manière à renforcer la lutte. Un partenariat, je suis très convaincu, pourra permettre de créer un nouveau dynamisme.
  Réflechissons encore...

Gabriel Bukasa Kaleka
  B.Pharm.,MPH
  
  +243(0)999301015
  +243(0)999005024

Chers confrères,
   
  J'avais lancé ce débat pour qu'au niveau de chaque pays nous puissions nous rabattre sur des actions concrètes devant nous permettre d'être efficace sur terrain.
  Il se fait que de ce débat surgit un autre sur la terminologie à adopter. Je demanderai à ceux qui sont à l'origine de la conception des termes "vente illicite des médicaments de nous éclairer en donnant leur points de vue.
   
  Merci
Gabriel Bukasa Kaleka
  B.Pharm.,MPH

Bien Cher DIAKITE,
  Je suis d'accord avec toi qu'il faut changer de terminologie. C'est très positif de penser à "Un programme d'accès aux médicaments pour tous". Toutefois, l'idée de mutuelle doit également être sérieusement considérée. Je ne vois pas comment nous pouvons améliorer l'offre de soins sans systéme de solidarité.
  Il faut une volonté politique forte comme il a été le cas dans certains pays. Mais la question est: comment amener nos politiques à une telle décision.
  Par volonté politique, je ne pense pas seulement à ceux qui sont au pouvoir actuellement. Ils ne sont que le reflet de ce que nous pensons. Trés souvent, ceux qui "crient" ne font pas mieux lorsqu'ils y arrivent. Je reste optimiste et pense qu' un tel débat est déjà une démarche vers une sensibilisation.
Nkwescheu Armand S.
nkwesch@yahoo.com

A mon avis cette question de "médicaments illicites" vient remettre en cause le tout le système de santé;ses conséquences tout comme ses causes vont au delà des questions de santé:questions de developpement,d'organisation des services de santé qui permettrait un accès universel aux médicaments de qualité ainsi qu'aux services de santé de qualité. L'Initiative de Bamako en 1987 avait posé la problématique et proposé les solutions à appliquer du reste pour la disponibilité: rendre accessible les médicaments essentiels aux communautés avec leur pleine participation dans la gestion et l'organisation des formations sanitaires. Il y a peut etre des insuffisances soit dans l'initiative elle-meme soit dans son application. Il aurait été plus judicieux que l'OMS et les autres organisations internationales, organisent une évaluation de la politique de l'IB pour mieux cibler le problème, trouver les resolutions pour les différents niveaux et les différents acteurs. Le phénomène tendant à se généraliser à de nombreux pays du sud et du nord, il s'avère nécessaire qu'il soit abordé au niveau mondial.
  Les études pour mieux cerner l'ampleur du problème, les contextes et circonstances de survenue, les acteurs impliqués dans la chaine, les conséquences, les causes et les suggestions/recommandations peuvent faciliter les discussions et les prises de décisions.
  Les populations entretenant ce phénomène ne doivent pas etre écartées royalement des discussions comme on en a souvent l'habitude.Elles doivent etre conviées, écoutées et comprises, etre parties prenantes aux résolutions pour s'engager à les respecter. Les structures autres que celles de la santé peuvent aussi apporter une caution importante. Des spécialistes de la question oui, mais et les autres...
Tingueri
tlbienvenue3@yahoo.fr

Effectivement le développement du marché illicite du médicament oblige à se
poser de nombreuses questions

Les origines de cette expansion ne sont pas en soi négatives
il y a d'abord une augmentation de l'offre par l'arrivée de médicaments
produits par de nouveaux fabricants à des prix souvent inférieurs à ce qui
existait, mais avec des critères de qualité malheureusement insuffisants
il y a d'autre part une augmentation de la demande de la part des
consommateurs suite à une scolarisation et à des informations plus
importantes (ces consommateurs souhaitent prendre plus en compte leurs
pathologies)

les acteurs de dispensation étant insuffisants en nombre les patients se
tournent vers d'autres canaux
les acteurs apparaissent aussi insuffisants en qualité (dans les études
faites sur le sujet, il est beaucoup question de prix, de vente au détail,
de disponibilité et proximité, etc.).

il y aura toujours des sympathisants du marché illicite (il y en a grâce à
internet dans les pays développés) mais il faut limiter ce marché au maximum
pour éviter les problèmes de santé qui en découleraient.
il est certain que pour une lutte efficace il faut associer tous les moyens
disponibles (préventifs, structurels et cohercitifs)
mais multiplier les douaniers n'a jamais supprimé la contrebande
il faut du répressif mais il faut aussi que les patients puissent accéder
aux médicaments dont ils ont besoin

il faut donc travailler avec eux pour répondre à leurs besoins (et
éventuellement les aider à financer leur santé)

il ne s'agit pas de sauver une profession ou préserver les finances de
l'Etat mais il s'agit d'apporter une solution à un problème de santé

il est primordial avant de se lancer dans des actions diverses de faire le
point de nos connaissances sur le sujet

peut-on faire appel à tous les emediens pour qu'ils cherchent à leur niveau
toutes les études faites dans leur région de leur pays sur le sujet
    études pharmaceutiques, médicales, économiques, sociologiques,
biochimiques, juridiques, etc..
    études venant des spécialistes médico pharmaceutiques mais aussi des
douanes, polices, finances, sciences humaines etc...

ReMeD pourrait ensuite en faire une synthèse en collaboration avec tous les
volontaires

on pourrait ensuite se réunir autour d'une table pour réfléchir aux
meilleures solutions à envisager

Jean loup REY
médecin de santé publique
Le Barry
04180 Villeneuve
06 16 53 83 30

Je ne suis pas parmi ceux qui sont à l'origine de ces
termes, mais je pourrais partager avec vous mon avis sur
le sujet.

Il me semble que dans notre volonté d'en finir au plus
vite avec la "marché illicite des médicaments", à cause
de ses ravages divers et multiformes, nous avons confondu
le signifié et le signifiant, ou encore l'objet et la
procédure. En effet, il me semble qu'il ya un problème
essentiel de sémantique là-dedans, même si nous avons
affaire au même problème. En effet, un marché "illicite"
ou "parallèle" peut bien concerner de "Bons médicaments"
au sens commercial du terme, mais actionné par des
acteurs non autorisés, c'est-à-dire des non
professionnels de la filière. C'est ainsi que l'on peut
qualifier de marché parallèle, voire "illicite" de
médicaments, ce que l'ACAME (l'Association Africaine des
Centrales d'Achats de Médicaments Essentiels) a dénoncé à
travers sa Déclaration de Dakar; autrement dit la volonté
de certains partenaires de court-circuiter les centrales
d'achats de médicaments pour approvisionner les pays en
médicaments entrant dans le cadre de la lutte contre
certaines maladies comme la Malaria, la Tuberculose etc.

Or le terme de marché illicite peut aussi s'appliquer
dans le cas oû il s'agit de "Faux médicaments", de
"médicaments de contrefaçon", fabriqués et mis en
circulation sous couvert de certains circuits de
distribution apparemment normalisés. Dans ce cas, il
s'agit de "marché des médicaments illicites". C'est le
cas le plus connu aujourd'hui avec ces produits
multicolores qui sont vendus, sous le soleil, la pluie et
le vent, par n'importe qui, dans les rues de Ouaga,
Yaoundé, Dakar ou Kinshasa, pour ne citer que ces
quelques exemples.

Alors "marché illicite des médicaments" ou "marché des
médicaments illicites"?
Les deux cas me semblent très pervers, car dans si le
2ème cas l'illégimité du marché est avéré, l'absence de
contrôle de qualité dans le circuit de distribution dans
le 1er cas ne permet pas non plus de certifier de la
qualité des produits vendus et consommés. Et on aboutira
aux mêmes conséquences sur la Santé Publique. Merci.

Bérenger B. KIEMA
kbasga@yahoo.fr

--- Gabriel BUKASA <g_bukasa@yahoo.com> a écrit :

Chers confrères,
   
  J'avais lancé ce débat pour qu'au niveau de chaque
pays nous puissions nous rabattre sur des actions
concrètes devant nous permettre d'être efficace sur
terrain.
  Il se fait que de ce débat surgit un autre sur la
terminologie à adopter. Je demanderai à ceux qui sont à
l'origine de la conception des termes "vente illicite
des médicaments de nous éclairer en donnant leur points
de vue.
   
  Merci
Gabriel Bukasa Kaleka
  B.Pharm.,MPH

***********

  Ce sujet est intéressant. Le marché illicite est en
fait un problème de développement. Partout où les
systèmes de solidarité sont fonctionnels, notamment les
systèmes de sécurité sociale, le marché illicite
n'existe pas même si le parallèle, lui, peut exister.

Depuis 2 à 3 année, j'ai estimé que la terminologie de
lutte contre le marché illicite n'était plus adaptée,
en raison du fait que cette lutte est perçue comme une
bataille rangée pour la défense des intérêts d'une
catégorie professionnelle et non comme une défense de
la santé publique. Cette terminologie ne permet pas de
mobiliser tout le monde. Les prestations des
professionnels ne tranchent pas totalement avec celles
des vendeurs des boutiques de médicaments dans certains
pays. Vous pouvez trouver des boutiques climatisées
avec des gens souvent plus attentifs aux clients qu'ils
reçoivent alors que dans certaines officines, c'est à
peine si les mêmes patients se font remarquer par les
professionnels. La pauvreté extrême en relation avec
notre culture amène les gens en grande majorité à
sauver la face morale en se disant qu'il vaut mieux
intervenir en faveur d'un parent malade en payant en
fonction de leurs bourses dans les boutiques de
médicaments plutôt que ne rien
faire. Ainsi ils se font le sentiment d'avoir fait
quelque chose pour leurs malades.

Un autre aspect est que quelle que soit la forme de
solidarité il faut que les adhérents payent. Ce qui ne
permet pas forcément d'inclure tout le monde. Il y aura
toujours des exclus.

Les systèmes de solidarité étant souvent déficitaires
et les budgets des pays en développement jamais bouclés
(toujours en attente de l'aide des partenaires au
développement), comment faire pour répondre aux besoins
de financement du déficit des systèemes de solidarité
qui seraient mis en place?

Quant aux mutuelles, elles n'incluent souvent que
quelques aspects de santé mais ne couvrent pas
suffisamment les besoins exprimés par les populations
comme c'est le cas des systèmes de couverture dans le
cas des Programmes de Maternité sans risque.

Très souvent les populations et les gouvernants sont
focalisés sur les aliments de base, l'eau et
l'électricité plutôt que sur le médicament surtout
quand ils peuvent reprocher aux professionnels de santé
d'être responsables de la chèreté des prix des
médicaments.

Je pense que ce serait intéressant de parler d'un
"Programme d'accès aux médicaments pour tous" plutôt
que de lutte contre les médicaments de la rue. Nous
serions mieux écoutés. Depuis plus de vingt ans nous
luttons contre les médicaments de rue sans beaucoup de
succès. Les résultats sont en cas maigres dans la
majorité des pays concernés.

Sidiki Diakité, Inspecteur général de la santé et
ancien DPM.
diakadam@yahoo.fr>

_______________________________________________

Envoyer un message: e-med@healthnet.org
S'abonner: e-med-join@healthnet.org
Se désabonner: e-med-leave@healthnet.org
Aide: e-med-owner@healthnet.org
Info: http://list.healthnet.org/mailman/listinfo/e-med

Dr Bérenger B. KIEMA
Logisticien National PEV_Burkina
Direction de la Prévention par la Vaccination (DPV)
Ministère de la Santé - Burkina Faso
Tél: Office: +226 50 32 46 70/71
Cell: +226 70 23 81 93
E-mail: kbasga@yahoo.fr

Moi je pense que nous devrions d'abord nous poser la
question de savoir pourquoi en Afrique, nos dirigeants
politiques ne considèrent pas le marché illicite et
les contrefaçons des médicaments comme un danger
permanent pour les populations qu'ils gouvernent.Si
les pays développés arrivent tout de même à contenir
ce fléau,c'est parce qu'il y a de la responsabilité des
dirigeants conscients de leur rôle,cela n'est pas le
cas dans la plupart des pays africains.
Lorsqu'on a des dirigeants pas très responsables, on ne
peut pas s'attendre à des miracles alors que les pays
possèdent des réglementations pharmaceutiques.
En RDCongo, pour la première fois la lutte contre les
contrefaçons y compris celles des médicaments a été
discuté au conseil des ministres qui s'est fixé comme
objectif" tolêrance zéro" en cette matière. Nous avons
fait des propositions concrètes pour la mise en oeuvre
de cette décision et nous ne voudrions pas rater cette
opportunité qui arrive rarement.

Franck Biayi
Pharmacien
Kinshasa
RDCongo
biayifranck@yahoo.fr

Bonjour,

Oui, je crois que c'est réellement une question fondamentale dans la mesure
où la pauvreté sévit, sévit et sévit dans notre société (je parle de nous
les Pays en voie de développement). En effet, le trafic des médicaments
illicites coûterait moins cher (car toute contrefaçon est "permise", ou même
"favorisée" dans un certain cas, côté social oblige). C'est peut être la
cause de l'inertie de nos dirigeants. C'est réellement désolant et triste à
la fois. Mais qu'en est-il du non respect dès règles par ces contrebandiers,
des risques qu'encourent les consommateurs (notre population souvent
méconnaisseurs des risques et des dangers des médicaments de rue)? Autant de
questions qui méritent des réponses aussi précises que décisives (aussi bien
sûr le plan politique que social). Je crois que les priorités immédiates
sont (1) d'engager nos responsables, autorités et décideurs dans la lutte de
ce grand fléau, (2) de mener des campagnes intensives de sensibilisations
pour cibler la population, les opérateurs pharmaceutiques, et tous les
acteurs/responsables, et (3) d'améliorer nos législations en vigueur tout en
favorisant des mesures répressives/punitives après ces campagnes de
sensibilisation.

Dr Rija Lalanirina Fanomeza
Madagascar
frijalalanirina@yahoo.fr

[Quoi en pensez?]

Le mardi 24 juillet 2007

La vente de médicaments contrefaits inquiète

Simon Thibault
La Presse

La vente de médicaments contrefaits tue des milliers de personnes chaque
année dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. Le Canada ne
fait pas exception. Depuis 2005, la mort de cinq Canadiens serait liée à la
consommation de médicaments vendus frauduleusement.
  
La situation préoccupe Santé Canada, qui travaille à l'élaboration d'une
stratégie pour mieux lutter contre ce problème, a révélé le National Post
dans son numéro d'hier.

«La contrefaçon est une activité criminelle», dit Paul Duchesne, de Santé
Canada. On peut se procurer des médicaments contrefaits un peu partout,
notamment sur Internet, ajoute-t-il. Avec sa nouvelle stratégie, qui sera
rendue publique à l'automne, Santé Canada veut «renforcer ses mesures
d'inspection». L'organisme veut aussi sensibiliser le public aux dangers que
représente ce type de médicaments.

Les médicaments contrefaits menacent la santé des consommateurs de plusieurs
façons. Leurs ingrédients sont souvent mal dosés. Une posologie déficiente
peut avoir des conséquences désastreuses sur les malades souffrant
d'hypertension ou de problèmes cardiaques, par exemple.

Les médicaments frauduleux peuvent aussi contenir des produits toxiques. En
2006, Marcia Bergeron, 58 ans, de la Colombie-Britannique, est décédée après
avoir consommé des pilules qui contenaient une grande quantité de métal. Mme
Bergeron avait acheté ses produits sur Internet, où les fausses «pharmacies
en ligne» pullulent.

«Ces médicaments peuvent provenir de n'importe où dans le monde, dit Michel
Caron, du secrétariat de l'Ordre des pharmaciens du Québec. On n'a aucune
idée dans quelles conditions et avec quels ingrédients ils ont été
fabriqués». L'organisme rappelle l'importance de faire affaire avec des
pharmacies réputées, qui sont membres d'un ordre professionnel.

«La publicité de produits pharmaceutiques sur Internet est immense. C'est
très difficile à contrôler, dit de son côté Andris Zarins, coordonnateur
national à la GRC pour les crimes sur les droits et la propriété
intellectuelle. Il y a des pharmacies légitimes sur Internet. Mais les
consommateurs doivent être très vigilants.»

Seulement 720 pharmacies en ligne sont enregistrées au Canada. Des milliers
d'autres se disent canadiennes, mais font de la publicité trompeuse. Selon
la Food and Drug Administration (FDA), 85% des «pharmacies Internet
canadiennes» proviennent de 28 pays différents.

«On ne doit pas attendre une crise. On doit commencer à travailler
là-dessus», dit Russell Williams, président de l'association Compagnies de
recherche pharmaceutique du Canada. Il salue l'initiative de Santé Canada
qui constitue un pas «dans la bonne direction».

En 2005, la FDA a estimé que les ventes mondiales de médicaments contrefaits
excédaient 3,5 milliards US par an. Le Centre pour une médecine publique,
organisme américain, prédit que ces ventes pourraient atteindre 75 milliards
US en 2010.

Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
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En Europe aussi on commance à s'inquiter. Lors de la conférence de Moscou
sur les médicaments contrefaits on a vu mettre en avant la notion de "danger pour la santé publique". Auparavant, on parlait surtout de pertes pour les labos.
Depuis en mars 2007, c'est le Conseil de l'Europe qui parle à nouveau de
danger et parle aussi de "criminilisation pharmaceutique" en proposant de
renforcer les peines encourues par les contrefacteurs.

Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr