E-MED:(7) Campagne''les m�dicaments de la rue, �a tue''
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Campagne annuelle de sensibilisation contre les m�dicaments illicites :
lisez la notice !
Le Soleil (Dakar)
28 Mai 2003
Publi� sur le web le 28 Mai 2003
- Par Fara Diaw
La profession pharmaceutique a, � travers son syndicat, d�marr�, au d�but de
cette semaine et pour la deuxi�me fois, sa campagne annuelle de
sensibilisation contre les m�dicaments illicites, c'est-�-dire, ceux vendus
hors du circuit officiel l�galement reconnu.
Ces m�dicaments, on les retrouve pratiquement � tous les coins de rue dans
tous les chefs-lieux des r�gions et d�partements. Dakar est en t�te : on y a
m�me de hauts lieux c�l�bres dans ce commerce illicite, comme �Keur Serigne
Bi� sur l'avenue Blaise Diagne, non loin du march� de Sandaga. On vend aussi
des m�dicaments �de la rue� dans les march�s de Colobane, Nguelaw, Thiaroye,
Pikine, Grand-Yoff, Gu�diawaye et Parcelles Assainies. Le probl�me est donc
s�rieux, tr�s s�rieux. Et les pharmaciens semblent montrer leur
d�termination � sensibiliser inlassablement, jusqu'� ce que des solutions
puissent �tre apport�es pour corriger de cette situation et en r�primer
efficacement contre les acteurs de ce commerce d�lictueux.
Ils ont donc marqu� cet �v�nement par des distributions de prospectus et des
interventions � travers les m�diats des syndicalistes pharmaciens sur les
dangers des m�dicaments vendus dans la rue.
Toutefois, il faut dire que d'autres mesures ont �t� mises en oeuvre, (ou
vont l'�tre tr�s bient�t), notamment en ce qui concerne la promotion des
m�dicaments essentiels g�n�riques � travers des comptoirs �G�n�riques� dans
les officines, mais surtout la r�gulation, une bonne fois pour toutes, de la
vente de m�dicaments au niveau des pharmacies des structures publiques o�
l'on avait constat� diversement sur le territoire l'application anarchique,
pour ne pas dire sauvage, de marges sur les prix des m�dicaments, faussant
compl�tement l'esprit �g�n�reux� de l'initiative de Bamako. Ces mesures
devraient donc permettre d'agir sur les prix des m�dicaments, mais surtout
de susciter un effet de masse vers la qualit� des produits offerts par les
officines priv�es et les pharmacies des structures de sant�. En r�alit� dans
l'esprit de l'initiative de Bamako, la finalit� attendue est le
d�p�rissement progressif de cette alternative des ann�es 80 au profit des
officines qui offriraient, en ce moment, au public toutes les gammes
(sp�cialit�s, semi-g�n�riques et g�n�riques) en toute s�curit� et dans une
plus large distribution territoriale.
Donc, outre la mise en branle de mesures d�cisives contre les acteurs de ce
trafic, il reste � faire, et c'est la partie la plus difficile, une campagne
d'information durable et efficace pour amener les populations � changer de
comportement face � ces m�dicaments de la rue. Pour cela, les gens doivent
comprendre ce qu'est d'abord un m�dicament, ce qu'il contient et les effets
recherch�s dans sa prise.
Les autres �l�ments � appr�hender sont que toute bo�te de m�dicaments doit
comporter une notice contenant des informations importantes qui portent sur
sa composition, sa posologie pour nourrisson, enfant, adolescent ou adulte,
de tel ou tel poids, ses effets ind�sirables, les associations alimentaires,
la p�riode de prise, avant, au milieu ou apr�s le repas, � croquer, sucer ou
� avaler avec un verre d'eau, les associations alimentaires � ne pas faire,
etc. Le m�dicament a aussi une date de p�remption au-del� de laquelle le
consommer est dangereux, voire �ventuellement mortel. Sa conservation
n�cessite �galement des pr�cautions d'usage, comme abriter les produits
pharmaceutiques de la lumi�re et de l'humidit�.
Enfin, chose importante, le m�dicament doit �tre prescrit par un m�decin,
car l'autom�dication est dangereuse, et pour l'individu et pour la
communaut�. L'autom�dication et l'utilisation non rationnelle des
m�dicaments sont, pour une grande partie, responsables dans l'�mergence, �
travers le monde, de souches microbiennes r�sistantes aux antibiotiques,
m�me les plus puissants. D'ailleurs, lesm�decins et les pharmaciens ont
appris, � l'�cole de m�decine, qu'aucun m�dicament n'est inoffensif
Tout ceci montre le travail �titanesque� d'�ducation et d'information qu'il
faut faire en direction des populations, mais aussi de plaidoyer aupr�s des
autorit�s sanitaires et des acteurs de sous-secteur de la Sant�.