[e-med] (7 "Les M�dicaments de la rue"

E-MED: (7 "Les M�dicaments de la rue"
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Sant�: ces m�dicaments qui tuent

Le Journal du Jeudi (Ouagadougou)
23 Octobre 2002
Publi� sur le web le 23 Octobre 2002
http://fr.allafrica.com/stories/200210230762.html
Adam Igor

"Les m�dicaments de la rue, �a tue." C'est sous ce slogan que l'Ordre
national des pharmaciens du Burkina a lanc�, le samedi 12 octobre dernier,
une vaste campagne de sensibilisation sur les dangers des m�dicaments vendus
hors du r�seau conventionnel. L'�tat des lieux indique que la vente illicite
des m�dicaments prend des proportions inqui�tante au pays des Hommes
int�gres.

Selon les statistiques communiqu�es par les professionnels du m�dicament,
les produits illicites constituent au moins 10 % des importations totales de
m�dicaments. En termes plus concrets, ce sont quelque deux milliards de nos
francs qui sont engrang�s par les fraudeurs. Ces chiffres indiquent que non
seulement les m�dicaments illicites tuent les citoyens, mais qu'en outre,
ils ruinent l'�conomie de notre pays. Mais qu'est-ce qui explique que ce
r�seau parall�le ait la vie si dure?

En r�alit�, seule une r�ponse appropri�e � cette question fondamentale
permettra de mieux cerner le fl�au et de mieux �laborer les strat�gies pour
le combattre. Il suffit seulement de se rappeler que depuis plusieurs
ann�es, le tout-puissant maire de Ouagadougou se d�bat pour mettre sa ville
� l'abri du ph�nom�ne sans trop de succ�s. Le Comit� national de lutte
contre la drogue a lui aussi engag� des actions muscl�es sans r�sultats. Les
rues de Ouagadougou, et dans une moindre mesure de Bobo-Dioulasso,
continuent d'�tre envahies par les m�dicaments illicites. Les gamins commis
� la vente de ces produits ne s'en cachent m�me plus. Ils "harc�lent
tranquillement" tous les usagers de la circulation sans se soucier d'attirer
les foudres de certains hommes de loi qui sont charg�s de leur r�pression.
On peut l�gitimement se demander comment une telle situation regrettable a
pu perdurer. Dans les faits, l'�tat, qui joue aujourd'hui au sapeur-pompier,
est le premier coupable. Les enfants de la rue ne sont que la partie visible
de l'iceberg. Pourquoi alors cette impuissance? Faut-il comprendre que des
complicit�s existent m�me au sommet de l'�tat? D'aucuns n'h�sitent pas, en
effet, � accuser l'�tat de double-jeu.

A ce titre, la campagne de sensibilisation organis�e par les professionnels
du m�dicament offre donc le double avantage de sortir l'�tat de sa r�serve,
l'obligeant � prendre publiquement position d'une part, et d'autre part, de
permettre aux citoyens de prendre conscience du danger auquel ils s'exposent
en consommant des m�dicaments illicites. Cette p�riode de sensibilisation,
pour porter r�ellement fruit, doit �tre suivie d'une phase de r�pression.
L'argument du faible ouvoir d'achat des populations ne suffit pas �
justifier que celles-ci continuent � s'adonner � la consommation des
produits prohib�s. La vulgarisation des m�dicaments essentiels g�n�riques
est, en effet, une r�ponse appropri�e � la situation de pauvret� des
citoyens. De grands efforts ont �t� faits pour porter le MEG le plus loin
possible. De surcro�t, il est tr�s souvent nettement moins cher que les
produits illicites.

L'Ordre national des pharmaciens du Burkina a jou� sa partition et se dit
dispos� � aller encore plus loin dans cette chasse aux m�dicaments
illicites. La balle est d�sormais dans le camp des autorit�s publiques qui
doivent avoir le courage de prendre des mesures pour bouter ces m�dicaments
de la rue hors de la ...rue.

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