[e-med] Campagne/programme d'information sur les dangers du marché illicite des médicaments

Bonjour à tous

Le marché illicite des médicaments s'est développé depuis une quinzaine d'année
et représente dans certains pays jusqu'à 60% du volume vendu. La
mondialisation et le développement des échanges commerciaux font qu'aujourd'hui
on retrouve sur le marché africain des médicaments de provenance de tous les
continents ce qui favorise aussi l'entrée de façon informelle des produits
contrefaits et de mauvaise qualité. Dans certains pays, les autorités ont
menées des actions en IEC et en répression.
Les associations professionnelles (Ordres, Syndicats, associations) ont
réalisé des manifestations diverses et variées qui ont été souvent relatées
sur e-med (voir les archives).

Voici un bref historique des activités

En 1999, ReMeD a organisé dans le cadre des Journées Pharmaceutiques de
Paris, une Table Ronde sur ce sujet (pour consulter le rapport
http://www.remed.org/rapport3.rtf).

Publication et diffusion de l'affiche « Médicaments de la rue, çà tue »
A l'occasion d'un concours coordonné par ReMeD en 2000, une affiche a été
primée et diffusée lors de la 1ère campagne. L'affiche a été ré-éditée sous
différente forme (affiche format 3x4 mètre, petites affiches, cartes,
autocollants) et a été fourni aux pays suivants : Bénin, Burkina-Faso,
Cameroun, Centrafrique, République démocratique du Congo, Congo, Côte
d'Ivoire, Gabon, Guinée, Mauritanie, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

Le deuxième forum pharmaceutique international, réunissant les
professionnels des secteurs pharmaceutiques privé et public qui s'est tenu à
Dakar du 18 au 21 juin 2001, a pris une recommandation instaurant une
journée de sensibilisation des populations au phénomène de la vente illicite
des médicaments sur les marchés.

La première campagne financée par la Ministère français des affaires
étrangères s'est tenue du 25 mai au 2 juin 2002 dans la plupart des pays d'Afrique
francophone et les activités organisées dans les pays ont été présentées
lors du troisième forum pharmaceutique international qui s'est tenu à
Yaoundé en novembre 2002 et qui a reconduit la campagne pour la dernière
semaine de mai 2003 avec une journée « phare » le 28 mai 2003.

La deuxième campagne financée par l'OMS a eu un impact encore plus important
mobilisant de nombreux professionnels et donnant lieu à de nombreux débats
et manifestations (documents disponibles à ReMeD si nécessaire). La
présentation des activités dans le cadre de cette campagne par les
professionnels du médicament s'est faite lors du 4ème forum pharmaceutique
africain à Conakry du 4 au 6 juin 2003.

Le troisième Forum Pharmaceutique International, réunissant les
professionnels des secteurs pharmaceutiques public et privé, tenu à Dakar,
du 18 au 21 juin 2001, a recommandé d'instaurer la journée du 28 mai de
chaque année comme journée de sensibilisation des populations au phénomène
de la vente illicite des médicaments.

La 3ème campagne d'information sur les dangers du marché illicite des
médicaments s'est déroulé en mai et en octobre 2004 (selon les pays) dans
les pays d'Afrique francophone et a obtenu le soutient financier de la
Fondation Pierre Fabre, du LEEM et des associations de pharmaciens avec
publication d'affiches de 3 mètres sur 4 mètres disposées sur des paneaux
publicitaires.

En 2005 et 2006, certains pays ont pu continuer des activités dans ce
domaine (Burkina, Guinée, Togo, Congo, Mali, Sénégal, RDC, etc.)

L'objectif général de ces programmes/campagnes est d'améliorer la santé des
populations en Afrique et les objectifs spécifiques sont :
* Informer et sensibiliser les populations et les pouvoirs publics sur les
dangers que représente la vente illicite des médicaments
* Informer la population des risques de l'automédication
* Améliorer l'image du circuit formel du médicament
* Promouvoir l'accès à des médicaments génériques de qualité et de prix
accessible dans tous les secteurs pharmaceutiques
Des actions de sensibilisation ont porté dans de nombreux pays sur
différentes cibles, téléspectateurs, ministères, milieu scolaire en 2004
(écoles primaires, collèges et lycée), femmes en 2005.
Certaines centrales d'achat en médicaments essentiels ont fait en paralèle
des campagnes d'information et de promotion des générqiues.

A cette ocassion, le Dr Ebrahim Malick Samba, Directeur régional de l'OMS
pour l'Afrique, s'est exprimé sur la vente illicite des médicaments (texte
disponible sur le site de l'OMS/AFRO et
http://www.remed.org/message_samaba-OMS-Afro-1.rtf

La prise de conscience devient générale puisque l'UEMOA, la CEMAC manifeste
leur intérêt et que au niveau mondial se tenait du 16 au 18 février 2006 en
Italie une conférence 'Combating Counterfeit Drugs: Building Effective
International Collaboration' (voir site web http://mednet3.who.int/cft/ )

Certains professionnels de certains pays ont rencontré les pires difficultés
qui ont été relatées sur e-med et une action coordonnées sur tous les pays
permet d'encourager les pays qui rencontrent des difficultés d'ordre
politique.

Il est temps de faire des propositions pour continuer en 2007 les
programmes/campagnes d'information sur les dangers du marché illicite des
médicaments...

Carinne Bruneton
Déléguée générale
Réseau Médicaments et Développement (ReMeD)
35 rue Daviel, 75 013 Paris
tél 33 1 53 80 20 20, fax 33 1 53 80 20 21
remed@remed.org ou c.bruneton@remed.org
web : http://www.remed.org

Je suis désolé de donner l'impression que je pense trop sans poser des actes
concrets (comme semble vouloir le dire le Dr ROCHIGNEUX) ou bien de
m'inscrire en faux par rapport à cette batterie de campagnes dont
l'historique vient d'être fait par Carinne. Mon souci demeure l'éradication
effective du marché illicite des médicaments. En plus du caractère concret
que nous voulons donner à nos actes, recherchons aussi la pertinence et
l'efficacité. Mais ce n'est pas seulement dans le marché illicite que nous
voyons cela. Face à de nombreux défis de santé, nous passons très souvent le
temps à poser des actes limités et "concrets" de gestion des fléaux en lieu
et place d'actes "trop pensés" et efficaces d'éradication. Et les fléaux
s'accumulent au fur et à mesure et nous sommes de plus en plus débordés,
mais avec la conscience tranquille de celui qui fait ce qu'il peut.
Les campagnes d'information ont certainement leurs effets positifs, mais
elles ont aussi leurs limites liées même à leur nature. Est-ce réellement
parce que nous voulons du "concret" ou a-t-on peur de nous confronter aux
caïds du marché illicite des médicaments. Peut-être que ce n'est pas à nous
(professionnels de santé, membres d'organisations de santé) de le faire. Qui
va alors le faire pour compléter notre sensibilisation?
Tant que les médicaments illicites circuleront à la barbe des populations,
et qu'elles n'auront pas les moyens de s'offrir les médicaments des
formations sanitaires, elles les consommeront malgré les dangers dont elles
auront conscience par notre sensibilisation.
Permettons nous de penser trop et de poser des actes concrets et efficaces
une bonne fois pour éradiquer ce fléau.
    
Simon KABORE
Coordonnateur RAME
Burkina Faso
simonkabore@rame-bf.org

Pour regler le probléme du marché illicite, on ne va pas inventer la
   roue une seconde fois; Deux choses sont primordiales:

   1- Disponibilité en permanence de médicaments de qualité, sur
   l'étendue du territoire et à des prix accessibles aux populations.

   2- Volonté politique réelle, sincère et vigoureuse de nos decideurs
   pour :

   *appliquer la loi en matière d'importation, d'exercice de la
   proffession,...

   *surveiller les frontières terrestes, maritimes et aériennes,

   *Criminaliser le marché illicite,

   *appliquer les sanctions energiques en cas de delit

   *former le personnel de santé impliqué de prés ou de loin dans la
   gestion des MEG

   *motiver correctement les agents de santé, les gestionnaires des
   pharmacies de cession

   * financer les campagnes d'informations et de sensibilisation sur
   les dangers du marché illicite (implication des media, télé, radio,
   slogans,)

   *Valoriser le pharmacien et l'impliquer dans les politiques de santé
   et lui faire jouer pleinement son rôle d'acteur majeur en santé
   publique.

   Sans ces deux elements, aucune action ne pourra donner des resultats.

   A mediter: Pourquoi le marché illicite de médicaments n'est pas si
   developpé en Tunisie?

   Dah Ould El hajd Sidi
   Pharmacien
   Mauritanie
   dhajs@hotmail.com

Bonjour à tous,

Je partage entièrement la riche contribution formulée
par notre frère Dah Ould El hajd Sidi pour lutter
contre ce fléau de vente ilicite des médicaments.

Si l'on veut mener des actions veritablement efficaces
Il faut la conbinaison de toutes les mesures et
actions qu'il a juggéré.

DAOUDA ELHADJ ADAM
Association des Consommateurs du Tchad
N'Djaména Tchad
daoudaadam@yahoo.com