[e-med] (8)CEDEAO: Une pharmacienne préconise une centrale commune d'achat de médicaments

Cheres Consoeurs, Chers Confreres

Juste pour vous dire que c'est une bonne initiative pour une centrale d'achats
en medicaments commune pour la sous region
Avec tout ce que nous avons comme industrie Pharmaceutique, en mettant en commun
nos besoins, nous pouvons les faire tourner par nos commandes constantes et
importantes de certains médicaments clés a définir, ce qui créerait des emplois
réduirait la pauvreté et pourquoi pas combattrait "le médicament dans la
poussière" pour parodier le Président Malien Son Excellence Amadou Toumani
TOURE.

Mais pour cela il faudrait faire des études et ne négliger aucun aspect
Bon vent aux initiateurs mais ne pas négliger le coté des décideurs car cela
engendrerait l'effectivité de la libre circulation dans la sous région

bref bien etudier

Irene EulalieT. YONKEU
PHARMACIEN DIRECTEUR
PHARMACEEC (PHAMACIE CENTRALE EEC)
B.P. 89 Douala/CAMEROUN

Bonjour,

A mon avis, il faut distinguer deux possibilités:

L'achat groupé pour les centrales actuelles, cela a été essayé, si ma
mémoire est bonne, en 1998. Essai non concluant.
La deuxième option est la centrale régionale. Mais pour quoi faire? C'est un étage de plus dans la chaine d'appro.

La vrai question, pour moi, c'est pourquoi les centrales n'arrivent pas à
remplir la mission qui leur a été confiée dans leurs statuts qu'ils soient
EPIC, EPA, ASBL.

Et là, la réponse est simple. Il y a des contraintes incompatibles avec la
mission.

1. Pour les EPIC, EPA? les contraintes des marchés publics et les modalités
de paiement. Un A.O. entre son émission et sa clôture se déroule sur 12 à 18 mois......
Les partenaires et parfois le Ministère de tutelle ne facilitent pas la
bonne gestion en contournant les centrales. Il y a trop d'actions
d'urgence.. Une bonne gestion des besoins de la centrale est souvent bloquée
par les mêmes médicaments arrivant sous pretexte d'urgence de manière
totalement imprévue. ( Cas des épidémies)
Et il y a tous les dons!!! Utiles ou inutiles

2. Pour les centrales en ASBL, le problème me semble simplement que mission
de service public ne veut pas dire délivrer gratuitement. Il ya trop de
créances. La viabilisation des acheteurs suffit à rétablir un circuit
financier Achat/vente.

L'aide internationale qui dans son discours parle d'appui national et
d'actions pérenne,qui parle aussi d'aide aux plus démunis doit mettre ses
paroles et ses actes en adéquation. Viabiliser les acheteurs, c'est mettre
en place un tiers payant pour les plus pauvres. Ce n'est certes pas facile
mais depuis des années l'efficacité de l'aide peut être mise en doute.

Il me semble que si les centrales nationales n'avaient pas ces contraintes
nous n'aurions pas à débattre d'achats groupés .

Serge Barbereau

Bonjour à Tous

Merci beaucoup pour les questions soulevées par notre collegue Serge Barbereau et qui sont à mon avis pertinentes. S'il est vrai que les statuts de nos centrales d'achats constituent la contrainte majeure devant leur réussite , il ne demeure pas moins important que les choix du management superieur de ces centrales d'achats et la politisation politicienne de leur gestion ( choix sur le principe de l'allegence et non la compétence) sont à leur tour les raisons principales de leur echec un peu partout dans nos pays. Vouloir grouper nos achats à travers une centrale commune voudra dire tout simplement amplifier les problèmes car il y aura une sommation des effets négatifs et si consensus il y aura il ne sera que d'ordre politique pour aboutir à une situation pire que celle d'aujourd'hui puisqu'il sera guidé par les décideurs politiques.

Dr Eby Ould Cheikh Pharmacien Consultant en Santé Publique
Portables: 00222 36 30 39 22/22 30 39 22 / 26 30 39 22
Email: ebycheikh@hotmail.com
BP: 4579
NOT EXT MOD K 103 Tevragh Zeina
Nouakchott Mauritanie

Préconiser la mise en place d'achats groupés est en soi une initiative
louable et les expériences dans le monde prouvent la pertinence d'une telle
proposition. Avoir vécu une expérience négative ne doit pas occulter la
nécessité de remettre sur la table la formule d'achats groupés. Une
suggestion: pourquoi ne pas débattre de cette formule pour les vaccins,
leurs particularités aident à contourner des situations connues et qui
compliquent le processus d'achat en commun:
- la gamme est restreinte et déjà commune à plusieurs pays.
- Le marché mondial est plus rétréci donc plus facilement maîtrisable
- le calendrier vaccinal est très similaire donc moins de problèmes de
planification des commandes donc moins de coûts de transaction.
- les institutions régionales de coordination en santé et de financement
sont là

Alors? Pourquoi différer la faisabilité?

Mustapha.Semmoud
Tél & Fax: + 213 41 321 483
Mobile: + 213 661 207 213

Bonjour,

Une préconisation en ce sens pour les vaccins a été faite en 2005 dans le
projet ARIVA. Mais quid de sa mise en place...;

Serge

Une structure centralisée des achats avec coordination et suivi dans les
pays destinataires semble la formule répondant le mieux aux besoins par sa
souplesse et sa complémentarité.

Cependant les difficultés lors de son établissement ne doivent pas être
ignorées comme indiqué ci-dessus. Il faudrait envisager une formation et une
assistance technique au moins la première année pour assurer un bon rodage
de la structure et de sa coordination avec qui de droit dans les pays
bénéficiaires.

Pour fonctionner correctement, cette structure requiert :

- Personnel : la structure est bipolaire : un pôle gestion des
marchés et un pôle technique pharmaceutique. Gestion des marchés : une
personne formée aux a.o. publics, assistée d'une ou deux personnes niveau
secrétaire. Pharmaceutique : prévoir un appui technique pharmaceutique pour
garantir la qualité des fournitures même si on achète exclusivement à des
fabricants agréés par l'OMS : un pharmacien diplômé et une secrétaire. Il
faut aussi prévoir une supervision à la demande par une commission des
marchés locale (c-à-d du pays où sera basée la structure ou du bailleur de
fonds). Ajouter un responsable de la structure avec son pôle comptable.

- Moyens logistiques : a) bureau : un local avec quatre pièces au
minimum, équipé d'un coffre-fort pour y garder les réponses aux a.o. jusqu'à
leur ouverture, bureaux et chaises individuels, b) bureautique : le
personnel devrait utiliser des ordinateurs montés en petit réseau avec les
formulaires d'a.o. (préparation, évaluation, délibéré, etc. enregistrés sur
CD non réinscriptible) prévoir l'accès à Internet, prévoir un fax, une
photocopieuse, le téléphone et son raccordement (2 lignes minimum), c)
papeterie : prévoir les consommables du type papier, cartouches d'encre
et/ou toners, crayons, punaises et trombones et le budget de fonctionnement,
d) transport : une voiture ?

- Financement : étant inter pays, définir les critères de calcul de
la contribution de chacun pour les frais de fonctionnement, définir le mode
opératoire pour les achats groupés, ouverture d'un compte en banque, établir
un budget de fonctionnement annuel avec salaires et charges sociales,
dépenses courantes de papeterie et d'entretien, frais de téléphone et de
courrier postal.

Aspects légaux : la structure répond devant la loi du pays où elle est
située. Définir la responsabilité au regard du compte en banque : si ACAME
compte tenu de la présidence tournante, comment peut-elle gérer cette entité
quand la présidence est dans un autre pays (question de compatibilité de
législation, question pratique de supervision à distance : la délégation de
pouvoir n'est pas une chose courante dans les PED). Audit : prévoir leur
objectifs, fréquence et coûts. Définir les statuts de l'entité, ses
responsabilités et leurs limites, son règlement intérieur. Développer les
procédures de travail notamment celles des marchés.