E-MED: Afrique du sud: � propos de l'usage de la n�virapine
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Peur et col�re aussi chez les rares Sud-Africaines trait�es � la
Nevirapine
(MAGAZINE)-AFP
Par Emsie FERREIRA
PAARL (Afrique du Sud), 6 f�v (AFP) - La patiente file d'attente dans la
triste clinique est celle d'une minorit� d'�lues: des Sud-Africaines
enceintes s�ropositives qui seront trait�es � la N�virapine. Mais avec ce
"privil�ge" vient aussi la r�alisation qu'elles ne sont pas sauv�es, ni m�me
n�cessairement l'enfant � na�tre.
La clinique TC Newman de Paarl (80 km du Cap) est l'un des 18 sites du
pays o� le gouvernement consent � exp�rimenter la traitement de femmes
enceintes s�ropositives avec l'anti-r�troviral N�virapine, au taux de succ�s
estim� � plus de 50% pour emp�cher la transmission du VIH de la m�re �
l'enfant.
L'Etat, malgr� la pression de maints secteurs de la soci�t�, n'a pas
�tendu le traitement. Il dit attendre des sites-pilotes plus d'enseignements
sur l'efficacit�, l'�ventuelle toxicit� de l'anti-r�troviral et sur les
ressources, infrastructures et le suivi n�cessaire � un programme national.
Pour les femmes enceintes de la r�gion de Paarl, il y a d'abord le
d�pistage, un geste volontaire auquel nombre de Sud-Africains ne se
r�solvent toujours pas. Et l'attente du r�sultat, avec les doutes sur les
cons�quences, physiques et aussi sociales.
"J'ai peur, il y a de quoi �tre nerveuse", explique Brenda Baartman, une
ouvri�re de 21 ans. "On entend tellement d'histoires horribles sur la fa�on
dont sont trait�s les gens qui ont le sida. Mais je ne le fais pas pour
moi-m�me, je le fais pour mon b�b�".
A la clinique Newman, 8% seulement des femmes test�es sont s�ropositives.
Elles re�oivent le traitement pour l'enfant � na�tre, mais r�alisent en m�me
temps que la N�virapine ne peut rien pour elles. Et que m�me si leur b�b�
nait sain, elles pourraient �tre trop malades d'ici quelques ann�es pour
s'occuper de lui.
"Elles n'y croient pas, elles sont en col�re", commente l'infirmi�re Iris
Cupido.
L'autre option pour ces femmes est un avortement. "Mais en g�n�ral, on ne
voit ces femmes qu'apr�s 20 semaines environ de grossesse. Et quand elles
viennent nous voir, c'est trop tard car la l�gislation n'autorise
l'avortement que jusqu'� trois mois".
"Nous avons eu cette charmante femme de 25 ans s�ropositive. Elle est de
nouveau enceinte, mais ne peut avoir le b�b�, car son autre enfant, �g� d'un
an, est s�ropositif et maladif. Mais elle est trop avanc�e dans sa grossesse
pour un avortement. Elle va devoir donner l'enfant � na�tre pour adoption".
Zoleka, 21 ans, elle aussi est s�ropositive. Mais elle a gard� son
enfant, qui s'est vu administrer une cuill�re de N�virapine en sirop � la
naissance, tandis que sa m�re avait pris une gellule peu avant
l'accouchement.
"Je pense que cela va aider mon enfant", sourit Zoleka. "Je me sens bien
parce que j'ai fait quelque chose de bien". M�me s'il lui faudra attendre
avant de conna�tre le succ�s du traitement, car les tests utilis�s � Newman
ne peuvent discerner avant l'�ge de neuf-dix mois, si le b�b� a simplement
les anticorps de sa m�re s�ropositive, o� s'il est lui-m�me porteur du
virus.
Aussi le personnel de la clinique de Paarl ne sait pas encore si le
programme-pilote N�virapine, lanc� en mai 2001, a produit des r�sultats. Ce
qu'ils savent pourtant d�j�, c'est qu'il aide � combattre la pand�mie
affectant 4,7 millions de Sud-Africain, parce qu'il encourage davantage de
femmes � venir se faire tester.
Brenda, un large sourire sur le visage apr�s son test n�gatif, quitte la
clinique en promettant de revenir avec son petit ami, et "beaucoup de ses
amis", pour qu'eux-m�mes subissent un d�pistage. "C'est ce que j'aime dans
ce programme", s'�merveille Cupido. "Il rejaillit dans les communaut�s".
ef-pbl/nb/mc
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